ABIDJAN-RÉVOLTE-AMANI NGUESSAN: «DE TOUTES LES FAÇONS, LE FPI EST DIVISÉ, C’EST CE QU’IL FAUT RETENIR; MOI JE VEUX RENCONTRER GBAGBO»

  AMANIII  En plus de la crise connue de tous qui prévaut au Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’guessan pourrait bien être confronté à une nouvelle fronde au sein même de son propre camp. Amani Nguessan dit tout sur ses actions pour la réconciliation au FPI. Entretien ! 

Nous avons appris que vous aviez entrepris une médiation afin de rapprocher les deux camps : celui de Pascal Affi N’guessan auquel vous appartenez et celui d’Aboudramane Sangaré. Dites-nous de quoi est-t-il question ?

Oui, c’est en tout cas mon objectif et c’est le but que je poursuis, en rencontrant de part et d’autre, les membres de chaque camp. J’avoue que ce n’est pas facile. Si ce l’était, ils se seraient réconciliés depuis longtemps. Mais je garde une foi profonde à la réconciliation parce que c’est vital pour le Fpi.

Mais, semble-t-il que le groupe d’Abou Drahamane Sangaré dit ne vous avoir pas mandaté ?

Le camp d’Abou Drahamane Sangaré a une direction, même si elle n’est pas légale. Et cette direction du Fpi d’Abou Drahamane Sangré n’a pas donné mandat à ceux qui discutaient avec moi. Cette direction dit n’avoir donné mandat à qui que ce soit en vue d’une réconciliation. Toutefois, au sein de son camp, il y a des volontaires qui veulent la réconciliation.

Vous ambitionnez dans votre démarche, impliquer l’évêque de Korhogo. Qu’en est-il ?

AMANI MICHELOui, effectivement. Mais dans un premier temps, je cherche à rencontrer le président Gbagbo. Je ne sais pas comment vous avez appris tout cela mais ça fait partie des démarches qui sont primordiales à mes yeux. Je fais ces démarches pour rencontrer les principaux acteurs et je pense que le président Gbagbo est un acteur extrêmement important. Au lieu de parler dans les journaux, mieux vaut aller le rencontrer à la Haye. Et pour le moment, il n’a pas encore répondu favorablement à ma demande de le rencontrer.

Il refuse de vous recevoir, semble-t-il ?

Bon ! Pour le moment, il ne me l’a pas signifié. Il ne m’a pas signifié un refus ou un accord et j’attends une réponse qui tarde toujours à tomber.

Pendant qu’il tarde toujours de vous recevoir ainsi que tous ceux qui sont proches d’Affi N’guessan, Laurent Akoum qui est du camp Sangaré vient d’être reçu par Laurent Gbagbo dans sa prison de la Haye. N’est-ce pas le signe d’un parti pris de l’ancien président en faveur du Fpi dirigé par Abou Drahamane Sangaré ?

Bon ! Pour le moment, je ne peux pas juger le président Gbagbo sur ce qu’il fait ou ne fait pas. Moi, je veux le rencontrer. Il est libre de rencontrer qui il veut. Je refuse d’apporter un jugement.

fpi-affiOn parle de plus en plus de voix de cadres du FPI de votre camp qui expriment aujourd’hui leur hostilité face à la gestion du parti par Pascal Affi N’ guessan. Qu’en pensez-vous ?

Vous savez, en Côte d’Ivoire, on est parti du parti unique au pluralisme politique. Nous sommes partis de l’unanimisme aux débats contradictoires. Donc, ils sont nombreux ceux qui voient le débat contradictoire comme un mécontentement. Non ! C’est l’expression des libertés, des droits de l’homme, etc. Quand il y a débat au sein d’un parti, les gens pensent qu’il y a mécontentement, il y a rejet etc. Non, il n’en ait rien. Au Front populaire ivoirien, nous sommes très libres d’esprit. Moi, j’agis par conviction. Le dernier séminaire sur la réforme constitutionnelle qui a eu lieu par exemple, j’ai trouvé que c’était inopportun. Bon ! C’était un débat interne. Ça ne veut pas dire que je condamne le Front populaire ivoirien de Pascal Affi N’guessan….

Ce séminaire a tout de même créé des mécontents au sein des cadres du parti ?

Oui, dont moi. D’ailleurs, je n’y ai pas participé.

En clair, ça veut dire que rien ne va au sein du Fpi, tendance Affi N’guessan ?

De toutes les façons, le Fpi est divisé. C’est ce qu’il faut retenir. Comment aujourd’hui, restaurer le Fpi comme il était avant la crise ? C’est la préoccupation des militants du Front populaire ivoirien. On a des voix qui divergent. Il y a en qui pensent qu’il faut laisser les débats mourir d’eux-mêmes. Personnellement, je pense qu’il faut jouer quotidiennement au rapprochement des uns et des autres. C’est ce que je sais.

 Entre-temps, Affi vient de vous charger de la fédération du centre alors que vous étiez chargé de la question stratégique de défense. De sources concordantes vous seriez mécontent de cette situation ? « 

 AMANI MICHEL ET GBAGBONon, cela n’a rien à voir. La Défense et la réconciliation ne sont pas liées. Je vous précise que moi, je suis un militant du terrain. Les Ivoiriens m’ont connu en tant que Fédéral du Front populaire ivoirien à Bouaké. Donc, je tire toute ma légitimité historique au Front populaire ivoirien par mon militantisme sur le terrain et on me renvoie donc à cette activité. Aujourd’hui au centre, on ne peut pas dire que le parti est suffisamment implanté. Quant au président Affi, il faut quelqu’un qui peut travailler de façon dynamique à cette paix afin de mieux implanter le parti au centre.

 Un mot sur votre journal officiel ‘’Notre voie’’, avec des journalistes qui se plaignent de quatre, voire cinq mois d’impayés de salaire ?

Ceux qui travaillent à Notre Voie ont leur préoccupation. Je n’en sais rien, je suis très loin de ce journal que je lis, tout comme vous. S’ils ont des préoccupations, qu’ils les expriment, cela fait partie du droit du travailleur.

Autre presse avec C. D.

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