Abidjan-présidentielle-le recours d’Essy Amara devant le conseil constitutionnel était-il scandaleux ? Et pourtant un ami à Soro Guillaume l’attaque!

Essy Amara, candidat à la présidentielle ivoirienne d’octobre  2015 a introduit un recours en annulation de la candidature d’Alassane Ouattara devant  le conseil constitutionnel. Il s’est dit être dans le bon droit, mais une réplique d’un chroniqueur ami au président de l’assemblée nationale ivoirienne, Franklin Nyamsi professeur agrégé de philosophie, Paris, France, l’oriente autrement.Francklin nyamsi

«On se serait franchement attendu à ce qu’une telle initiative saugrenue vienne des candidats de la galaxie du FPI, habitués de la rengaine xénophobe contre Alassane Ouattara en particulier, et contre les Ivoiriens du Nord ou les métis culturels ivoiriens en général. On se serait attendu à ce que les amis et commissionnaires du vidéomane psychopathe Johnny Patcheko, que sont les Christian Vabé, Docteur Boga, Alain Toussaint, Alain Cappeau, Bernard Houdin, Habiba Touré, ou le baveux insignifiant Coovi Gomez fassent leur sale besogne habituelle depuis les ondes diasporiques où ils excellent en bouffonneries plus bouffonnes les unes que les autres.

S’époumonent à désivoiriser Ouattara par tous les artifices de la rhétorique, par toutes les contorsions de la haine, par tous les mensonges et par toutes les manipulations lucifériennes de leur cru. On se serait attendu à voir un Affi Nguessan, Tchè-Mougouni républicain qui jurait autrefois que Ouattara passerait sur son corps pour être président de la république, aller faire recours contre la candidature du Chef de l’Etat à la présidentielle 2015. On voyait même le nain politique KKB faire ladite démarche, en guise d’ultime bravade d’un bien insignifiant trublion. KKB n’est-il pas allé jusqu’à dire qu’il avait honte d’avoir voté Ouattara en 2010 contre Gbagbo? Dans le meilleur des cas, on voyait un certain Charles Konan Banny- négligeant éventuellement ses propres lignages ouest-africains connus- aller demander au Conseil Constitutionnel d’écarter celui qui ne mériterait pas l’héritage d’Houphouët, parce qu’il n’est pas Akan, encore moins Baoulé. Rien de tout cela n’advint…

Hélas, le profane n’est jamais loin de la porte du temple. Le traître du roi est souvent l’un de ses porte-bagages. C’est un certain Essy Amara, ancien ministre d’Houphouët, ministre sous le gouvernement dirigé par Alassane Ouattara, qui s’est porté candidat à la sale besogne de ressusciter une interprétation ivoiritaire de l’article 35 de la constitution, et demander que la participation du président Ouattara à la présidentielle 2010 soit considérée comme un acte exceptionnel de faveur de l’ex-président Gbagbo, que la constitution ne saurait autoriser à nouveau en 2015. Essy Amara n’a pas manqué de hargne dans sa démarche: « L’article 35 doit s’appliquer à tous et pour tous (…) Il nous faut tirer les les leçons du Burkina qui a connu un changement brutal du fait du non-respect de la loi fondamentale ». Rien que cela? Peut-on sérieusement se revendiquer de Félix Houphouët Bobigny et tenter de livrer ainsi son seul premier ministre à la vindicte de l’opinion nationale et internationale?

camernews-Franklin-NyamsiLa réponse du Conseil Constitutionnel ivoirien à Essy Amara est d’une élégance et d’une rigueur scientifique exemplaires. Conscient de sa mission régalienne d’inclusion et de hauteur éthique irréprochable, le Conseil Constitutionnel s’est imposé de « redorer le blason de la Côte d’Ivoire quelque peu terni (…) par une embarrassante réputation d’Etat xénophobe et exclusionniste ». Conséquence? Le Conseil a reconnu l’évidence même des quatre faits suivants, attestés par le témoignage historique du président Félix Houphouët-Boigny cité plus haut dans cette tribune:

Alassane Ouattara est bien de père et de mère ivoirien. Il l’a prouvé plusieurs fois, et a pu se faire délivrer les pièces d’Etat civil qui le prouvent sous des régimes pourtant hostiles à sa personne, comme le furent les régimes du PDCI-RDA entre 1993 et 1999 et du FPI entre 2000 et 2010.

Alassane Ouattara a participé à la présidentielle 2010, non pas tant en raison de la magnanimité de Laurent Gbagbo qu’en raison de l’absence de preuve faite par le Conseil Constitutionnel examinant son dossier, qui a parfaitement reçu son certificat de nationalité et son acte d’Etat Civil affirmant qu’il remplissait les conditions de l’article 35.

Alassane Ouattara, qui plus est, a gagné haut la main la présidentielle 2010 face au candidat du FPI, ce qui lui a confirmé l’onction suprême du peuple de Côte d’Ivoire qui ne saurait comprendre que le Conseil rendant justice en son nom, expatrie juridiquement son citoyen le plus éminent de l’heure, et dans tous les cas, l’un des plus éminents citoyens de l’Histoire de ce pays. Quoiqu’on en pense et en dise.

ESSY AMARAAlassane Ouattara, comme tous les autres candidats validés par le Conseil Constitutionnel, a fourni un dossier complet et irréprochable en tous les points requis par la loi ivoirienne. Il mérite en cela d’être traité conformément au principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi, en démocratie moderne ».

Franklin Nyamsi professeur agrégé de philosophie, Paris, France

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