Des milliers de sympathisants de l’opposition ivoirienne regroupés au sein de la coalition nationale pour le changement ses sont retrouvés à l’espace, Ficgayo dans la comme de Yopougon-Abidjan ce mercredi 7 octobre. Ils sont sortis à l’appel de leurs différents leaders. Sangaré Abou Dramane, Akoun Laurent, Charles Konan Banny, Essy Amara, Jean Jacques Bechio, Danielle Boni Claverie, Ouattara Gnonzié, Innocent Anaky Kobenan, Koulibaly, Mamadou Kouadio Konan Siméon, Dacoury Tabley, Marie Odette Lorougnon, Odette Sauyet, Michel Gbagbo, et les leaders de la jeunesse de la CNC, ont galvanisé la foule.

Voici quelques paroles fortes des leaders de l’opposition ivoirienne rassemblée à cet espace Ficgayo, pendant qu’au palais présidentiel le candidat à sa propre succession Alassane Ouattara signait un code de bonne conduite avec Pascal Affi N’guessan, Henriette Lagou…

Charles Konan Banny, Président de la Cnc et candidat : «EN COTE D’IVOIRE, IL SUFFIT DE PARLER POUR ETRE EN PRISON»

«Merci à tous, vous qui êtes venu pour le changement. Nous nous sommes réunis hier à l’hôtel Belle Cote, nous sommes résolus pour le changement que je lis partout où je passe. Merci aux autres partis qui sont venus parcourir la route du changement. Je parle au nom de la cnc, merci à ‪‎Danielle Boni Claverie. Ce qui m’a fait rompre l’armure c’est que je ne veux pas être dans une prison à ciel ouvert. C’est inacceptable ! Mais c’est le cas aujourd’hui avec Ouattara. La marche de la liberté sur la Rti et la Cei a atteint ces objectifs.

En Côte d’Ivoire, il suffit de parler pour être en prison. Même si on se tait on lit dans ta pensée pour te brimer. Il faut libérer les prisonniers, faire revenir les exiles, l’exil est anticonstitutionnel.

Les candidats ne sont pas prêts parce que les conditions ne sont pas prêtes. Nous disons tous ici ce que nous n’acceptons pas. Pour une cote d’ivoire sans violence il faut une élection avec zéro mort avant, zéro pendant, et zéro après les élections. La liste électorale de 2010 était une liste consensuelle.

Nous voulons un processus consensuel et non confidentiel. La république n’est pas un royaume. Monsieur le président…on ne choisit pas son opposition, ce n’est pas crédible. Le pays est divisé en deux. Ceux qui sont ici sont les vrais ivoiriens, vous avez dit je suis le président de tous les ivoiriens …alors pourquoi vous n’écoutez pas le peuple ?

Ne vivez pas l’histoire du corbeau et du renard, nous voulons une Côte d’Ivoire réconciliée. Recevez la vraie opposition. Libérez les prisonniers politiques en commençant par Laurent Gbagbo.Est-ce que je suis un casseur…en ci on connait les casseurs ! Le pouvoir absolu corrompt absolument faites attention…quant à hier à 21heures on nous appelle pour nous dire que Ouattara veux nous recevoir. J’ai compris qu’il y avait un piège… Ouattara écoutez le peuple et agissez, soyez un artisan de paix».

Esy Amara : «PERSONNE NE CONNAIT MIEUX CE PAYS QUE NOUS LES FILS DE CE PAYS»

«Je suis à vos côtés pour qu’advienne définitivement en Côte d’Ivoire la démocratie. Le seul bien que nous avons c’est la cote d’ivoire ! Vous êtes la mer et personne ne peut vous arrêter même avec ses deux bras, vous les militants du FPI.

Il parait que, Ouattara dit que je lui avais dit que je ne serai pas candidat donc il est surpris. Je connais Ouattara depuis 1971, et jamais je ne lui ai dit cela.

Trois (3) fois j’ai refusé d’être premier ministre. Cela fait plusieurs fois qu’on me proposait d’être candidat à la présidence. Je me suis présenté cette fois parce-que je voyais venir le danger. Ne vous laissez pas intoxiquer personne ne connait mieux ce pays que nous les fils de ce pays…».

Mamadou Koulibay, candidat Lider : «A VOUS DE LA CEDEAO, UE, UA, ONU, QU’EST-CE QUE OUATTARA VOUS A DONNE ? IL Y A DES CHOSES QUE VOUS NE TOLEREZ PAS A MUGABE, KADHAFI, BEN ALI…VOUS TOLEREZ A OUATTARA POURQUOI ?»

«Merci à Essy Amara, merci pour la suspension de sa candidature. Merci à Danielle Boni, à Ouattara Gnonzié, à Daniel Aka Ahizi. Merci à la société civile. Merci à la Fesaci et Dignité deux puissantes fédérations de syndicats, Votre présence est là pour la Côte d’Ivoire. Merci aux chefs traditionnels pour leur présence, avant que ça se gâte les chefs doivent être la…merci ! Nous six candidats avons refusé d’aller signer une charte de bonne conduite au palais présidentiel initiée par le Ndi-national démocractic Institut, ONG américaine œuvrant pour le renforcement de la démocratie (sic) à travers le monde.

Nous ne sommes pas du tout prêts pour des élections en Côte d’Ivoire. J’étais à Toulepleu, Séguéla, Bouafle, Irho Lame, Bondoukou, partout tout le monde a peur. Alors si le peuple a peur qui donc va voter ? Les organisateurs eux-mêmes ne sont pas prêts. C’est maintenant que la Haute Autorité de l’audiovisuel cherche à organiser les débats à deux jours de l’ouverture de la campagne. Ceux qui veulent le paradis je leur offre la MACA, c’est ce que, Ouattara offre aux ivoiriens !

Si le peuple n’est pas prêt est ce que les candidats peuvent être prêts ? Les candidats n’ont pas vu la liste électorale. Pour trouver une formule pas besoin d’aller à Marcoussis, Pretoria et ailleurs. Que Ouattara s’asseye avec nous autour d’une table et voir les conditions, car même sur 10 candidats, seulement deux sont représentés à la CEI.

Huit candidats au total n’ont pas de représentants à la CEI, mais ‪‎Fologo et Gervais cheval gris Coulibaly qui ne sont pas candidats y sont représentés, plus grave, Gervais lui siège carrément. Les candidats n’ont pas vu la liste électorale…ils ne sont donc pas prêts. La CEI elle-même n’est pas prête pour les élections. Tant que les conditions ne sont pas réunies, il n’y aura pas d’élections présidentielles en Côte d’Ivoire…Il n y a que deux candidats Ouattara et Affi qui ont des représentants à la CEI. Il faut arrêter tout cela ! À vous de la CEDEAO, UE, UA, ONU, qu’est-ce que Ouattara vous a donné? Il y a des choses que vous ne tolérez pas à Mugabe, Kadhafi, Ben Ali…vous tolérez à Ouattara pourquoi ?

Vous attendez d’abord que les ivoiriens meurent avant de réagir ? Si les choses claquent ici, ne dite pas que vous ne saviez pas. Nous vous demandons d’agir maintenant encore qu’il est temps. Si dans 48 heures vous ne décidez pas, s’il n’y a pas de cadre de discussion…nous aviserons. Nous ne laisserons pas passer la forfaiture…

Kouadio Siméon, candidat indépendant : «SI NOUS ALLONS A UNE ELECTION LE 25OCTOBRE, IL Y A UN RISQUE DE VOIR ENCORE DES MORTS »

«Je suis candidat pour la réconciliation nationale. Pour cela il faut des conditions régulières transparentes, or ces conditions ne sont pas réunies. Un seul protagoniste ne peut pas faire la réconciliation tout seul. Si nous allons a une élection le 25octobre, il y a un risque de voir encore des morts. C’est notre mobilisation qui va faire la différence. Je suis du côté de ceux qui luttent pour que cela n’arrive pas à notre pays…».

Kouadio Konan Bertin: «HIER, EN 2010, OUATTARA A BENEFICIE D’UNE CANDIDATURE EXCEPTIONNELLE. AUJOURD’HUI, EN 2015, C’EST UNE CANDIDATURE DERIVEE»

Par la voix de sa représentante au meeting voici ce qu’il dit: «Les candidats ont fait leur part en décidant d’affronter Ouattara aux élections, maintenant que les conditions ne sont pas réunis est-ce que nous peuple allons rester tranquillement chez nous et regarder Ouattara faire ce qu’il veut ? Il faut que nous restions mobilises car Ouattara est à sa dernière ligne droite…eh ben, nous aussi ! Hier, en 2010, Ouattara a bénéficié d’une candidature exceptionnelle. Aujourd’hui, en 2015, c’est une candidature dérivée.

Hier encore, en 2010, il s’appelait ADO. Aujourd’hui, en 2015, c’est AO. Quelle est cette personne qui change en fonction des circonstances ? Si Ouattara est sourd il faut que nous marchions sérieusement sur ses pieds pour qu’il sache que le peuple revendique de meilleures conditions…».

Danièle Boni Claverie au nom du Pit, l’Urd, l’Usd et du Rpp, a déclaré : «Il faut que les conditions actuelles de la tenue des élections changent. Il faut que tous les camarades expriment leur ferme volonté de ne pas participer au scrutin tant que les conditions ne sont pas réunies».

Ainsi donc 10.000 personnes ont pris d’assaut la place Ficgayo, ce mercredi à l’appel de la CNC, pour lancer un ultimatum au candidat sortant pour exiger le report de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015, pour des conditions d’un scrutin juste et équitable selon les six autres candidats sur dix !

H.MAKRE

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