Par HM
«Cela représente un changement, une victoire pour moi surtout pour notre jeunesse. C’est un nouveau départ que Dieu nous a permis d’avoir. Pour cela, il est normal qu’on commémore cela. Je pense aussi que le bilan de la transition est positif. On ne pouvait pas s’attendre à mieux parce qu’il y a beaucoup à faire et en un an, elles ne pouvaient pas faire mieux», lance au passage à Ouaga, Irène Kouldiaty, opératrice d’un centre d’appel.
Le décor est là ! Même la tentative du coup d’Etat du 16 septembre dernier par les éléments du RSP avec à leur tête le général Diendéré, un homme du sérail de Compaoré, n’a pas tué la fierté des burkinabé face à la victoire sur la confiscation de la liberté.
Tout s’est écroulé brusquement un 30 octobre 2014. Ainsi le 30 octobre 2015 à Ouagadougou au Cimetière municipal de Gounghin, le président du Conseil national de la transition (CNT), Moumina Chériff Sy, a réussi à déposer une glorieuse gerbe de fleurs au carrés des martyrs à l`occasion du premier anniversaire de l`insurrection populaire et aussi du putsch avorté de la mi-septembre 2015.
C’est qu’il y a un an que le peuple burkinabè s’est soulevé contre la volonté de Blaise Compaoré de modifier l’article 37 de la Constitution, limitant à deux quinquennats consécutifs le mandat présidentiel. Il voulait indéfiniment rester au pouvoir auquel il a accédé en éliminant son compagnon de route thomas Sankara en 1987. Une enquête à cours sur cet assassinat.
C’est ce jour-là du 30 octobre 2014 que l’Assemblée nationale et plusieurs maisons des caciques du régime Compaoré ont été saccagées et incendiées. La révolte du peuple ! Les manifestations qui se sont prolongées le lendemain 31 octobre ont conduit à la chute du pouvoir de Blaise Compaoré, qui a trouvé refuge et gite en Côte d’Ivoire voisin. Pays dont il a accueilli et protégé durant une décennie et peut-être encore des membres d’une rébellion née dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 contre le régime socialiste de FPI.
La révolution du peuple burkinabé s’est soldée par 28 morts et plus de 600 blessés. 12 mois après, les Burkinabè sont fiers de cet acte héroïque qui est restée en lettre d’OR dans les annales de l’histoire des peuples africains face aux dictatures devenues monnaie courantes sur le continent noir. Ils ont commémoré leur combat.
LES TEMPS CHANGENT ET LES MENTALITES AUSSI
C’est avec une grande fierté que tous les africains ont assisté à ce bouleversement qui a surpris le Roi Blaise Compaoré qui se targuait de sa super puissance à mettre au pas toute l’Afrique de l’Ouest. «Ce sont des Burkinabè qui, au nom de leurs convictions, au nom de la lutte pour la liberté et la démocratie dans notre pays, ont perdu la vie. Ils ont été assassinés. Que ce soit les 30 octobre et le 16 septembre. Nous allons leur rendre la justice. On ne peut pas continuer à tuer impunément des filles et fils du Burkina Faso. Justice leur sera rendue parce que nous ne pouvons pas faire la prime à l’impunité», a pu déclarer encore plus fier, Moumina Cheriff Sy, président du Conseil national de la transition (CNT). Dont l’écho des paroles a raisonné ce vendredi 30 octobre dans toutes les capitales africaines qui rêvent elles aussi à emboîter le pas à Ouagadougou, pour les libertés des peuples africains.
«Comme on le dit souvent, on ne sacrifie sa vie que pour ce qu’on aime. Donc c’était des gens qui aimaient fortement leur pays et je crois que c’est un devoir pour tous les Burkinabè de leur rendre hommage», renchérit Roch Marc Christian Kaboré, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Et à Me Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai Citoyen d’ajouter:
«Nous constatons que un an après, l’horloge de la justice retarde. Nous incitons encore les autorités de la transition à mettre le pied sur l’accélérateur en ce qui concerne le traitement de ces dossiers. Nous sommes venus au Cimetière municipal de Gounghin aussi pour nous engager à faire en sorte que même après les élections, le nouveau pouvoir qui va venir ne pense pas qu’on peut oublier ce dossier-là. Il faut que la justice soit rendue à ceux qui sont morts pour que nous n’ayons pas le sentiment de les avoir trahies».
Pour ces combattants de la liberté, il revient, aujourd’hui aux nouveaux dirigeants de prendre à bras le corps les préoccupations du peuple : amélioration des soins de santé, droit au logement pour tous, et surtout emploi pour les jeunes. Mais aussi la prise en charge des soins des veuves, veufs et orphelins car estiment-ils, leurs parents sont morts pour la vérité.
Ce jour du 30 octobre 2014 a été salué partout en Afrique. Un signal fort qui est parvenu dans tous les couloirs des Palais présidentiels. Tous les esprits dans ces châteaux ont grisé. La peur face à la réaction du peule a retenti dans les murs de tous ces palais tenus par des tyrans cachés sous des costumes occidentaux.
Après le Burkina Faso qui est perçu comme le pays des hommes intègres, à qui le tour de la prise du flambeau de la chute des satrapes entretenus par et pour les intérêts des occidentaux engagés dans la course effrénée des richesses du continent exit le peuple ?
La révolution du peuple Burkinabé commémorée, ce 30 octobre 2015 a à jamais ouvert le voie des luttes pour les libertés des peuples pour ne plus se refermer ou se voir barrée par les ennemis des libertés ! S’il y encore un africain qui n’oubliera jamais ces deux jours de gloire pour le peuple burkinabé et les peuples d’Afrique en ce 21ème siècle, ben ! C’est Blaise Compaoré, qui observe chaque jour qui passe, planer sur sa tête, l’épée de la Justice. Mais il peut encore 5 ans respirer l’air frais de la lagune Ebrié ! Vive les martyrs de la liberté, au Burkina Faso ! Justice leur sera rendue !
HERVE MAKRE
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