ABIDJAN : LES VICTIMES DES DECHETS TOXIQUES ATTAQUENT LE SECOND MANDAT DE OUATTARA PAR UN SIT-IN  AU PALAIS

ici, Charles Koffi, président du Réseau des victimes des déchets toxiques
ici, Charles Koffi, président du Réseau des victimes des déchets toxiques

C’est par gigantesque sit-in pacifique  prévu le mercredi 11 novembre 2015 à 9 heures 30 minutes précises  devant le palais de Justice du Plateau que plus de 60.000 victimes des déchets toxiques d’Abidjan, attendent s’insurger contre l’obstruction  à  leur procédure faite par le Procureur de la République.  Au cours de la conférence de presse du bureau exécutif national  du Réseau national  pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Renadvidet-ci), tenue le samedi 31 octobre 2015 à dans la cité administratives de la capitale économique  ivoirienne, Plateau, le président de cette structure Charles Koffi sans fioritures interpelle le nouveau président ivoirien Alassane Ouattara sur l’indépendance  de la justice durant son second mandat. 

«Nous tenons d’abord et avant tout à féliciter le président Alassane Ouattara pour sa brillante élection au 1er tour de la présidentielle de 2015. Puisse le tout puissant l’inspirer dans cette seconde mandature afin corriger toutes les erreurs et frustrations faites à certains de ses concitoyens dans sa première mandature, la perfection n’étant pas de l’ordre humain.

victimes dechets toxiques0Aussi, saisissons-nous cette opportunité pour saluer la commission électorale indépendante pour le travail abattu en vue d’une élection sans incident, par voie de conséquence toutes les vaillantes forces de l’ordre qui ont pu garantir la sécurisation dudit scrutin et de la population.

Nous saluons tous les candidats à cette élection présidentielle pour leur esprit de fair-play, pour leur esprit patriotique qui permettra certainement à notre jeune nation déchirée par la crise post-électorale précédente de renouer avec la tranquillité et la sérénité donc la paix gage de tout développement. Enfin, le peuple de CÔTE D’IVOIRE  pour sa grande maturité d’esprit à avoir   privilégié l’intérêt national au-dessus de tout autre intérêt », explique-t-il pour rester un peu politique. Puis poursuivant, Charles Koffi y va crescendo dans les attentes des victimes des déchets toxiques du navire Probo Koala, depuis 2006 :

«Pour rappel, à l’occasion de la présidentielle précédente, le président ALLASSANE Ouattara avait promis une justice juste, équitable et égalitaire pour tous les citoyens de notre pays. Mais que nous a-t-il été donné de constater après son accession au pouvoir d’Etat ?

Nous avons malheureusement assisté à une justice dépendante du pouvoir politique, une justice où certaines décisions ont été prises sur la base de convenances personnelles, des décisions de justice sujettes à caution.

Pour le cas qui nous a concernés et qui n’honore pas du tout l’image de notre jeune nation qui aspire à l’émergence à l’horizon 2020, la décision du tribunal de première instance du plateau en date du 15 Janvier 2015 relative au détournement de notre indemnisation a foulé au pied le droit des victimes au profit des intérêts de leurs bourreaux protégés par certaines autorités politico-judiciaires.

Pire, les auteurs dudit détournement condamnés à 20 ans de prison ferme sont toujours en liberté et continuent d’escroquer les pauvres populations en leur faisant miroiter une nouvelle indemnisation alors qu’ils ont sans aucun remord détourné la précédente ce, sous le regard impassible de nos autorités ».

Il  poursuit sa dénonciation de la procédure judiciare:

manifestation des victimes des déchets toxiques d'Abidjan
manifestation des victimes des déchets toxiques d’Abidjan

«Aussi, dans cette plainte qui visait un peu plus de 18 milliards de FCA, l’enquête de police qui l’avait sanctionnée avait été uniquement diligentée sur les 4,658 milliards de FCFA sortis irrégulièrement de la SGBCI vers ACCESS BANK devenue AFRILAND FIRST BANK.

Après l’exposé desdits faits devant le tribunal du plateau courant juillet 2014 par le président du RENADVIDETCI l’une des parties civiles dans la procédure en cause, le procureur de la république dans ses réquisitions avait demandé qu’ une  plainte indépendante de celle qui était traitée par le tribunal soit portée aux fins d’ une autre instruction sur les infractions non visées par la première notamment la violation du séquestre des victimes qui avait été faite par la SGBCI dans la gestion de notre indemnisation ».

Après le premier jugement en date du 15 Janvier 2015 au terme duquel KONE Cheick Oumar et autres avaient été condamnés à 20 ans de prison ferme sans mandat de dépôt, « nous avons rencontré le procureur de la république, monsieur ADOU Richard sur l’opportunité de la plainte en question. Celui-ci nous avait demandé de référer notre préoccupation au procureur général devant lequel appel du premier jugement a été fait.

Suite à la rencontre aimable et empreinte de courtoisie que nous avons eue avec le procureur général courant  Mai 2015, celui-ci avait enjoint le procureur de la république à l’ effet de faire instruire par la brigade de recherches du plateau cette autre plainte enregistrée au parquet général sous le numéro 542/PG/PD du 8/05/2015 et qui visait des infractions différentes de la première ». 

Une instruction imparfaite

ici, Charles Koffi, président du Réseau des victimes des déchets toxiques
Charles Koffi, président du Réseau des victimes

«Au cours de cette instruction, certains mis en cause dont YACE LEONCE et N’GUESSAN JEAN-MARIE, alors respectivement directeur des affaires juridiques et responsable du service contentieux de la SGBCI actuellement employés à la BIAO qui n’ont pas  de notre point de vue volontairement été inculpé par le juge d’ instruction dans notre première procédure ont prétendu devant le procureur de la république que l’ affaire en question est devant la cour d’ appel d’ Abidjan.

Suite à cela, le procureur ADOU Richard aurait  demandé la transmission de cette procédure à son parquet pour une seconde lecture. Ainsi, après plusieurs va et viens en vue de le rencontrer en vain, nous avons été reçus par l’ un de ses adjoints qui nous avait fait savoir que le dossier était plus lourd que lui et que par conséquent, la seule personne à ne pouvoir donner suite à celui-ci est le procureur ADOU richard.

Finalement, le jeudi 29 Octobre 2015 de 11H dans la salle d’attente dudit procureur, nous avons été reçus à 20H20 mn pendant une minute. Au terme de cette rencontre éclaire, le procureur de la république nous avait laissés entendre qu’il aviserait», note le président du Réseau des victimes.

 

Que faire ? interrogent ces victimes de la justice

«Devant l’obstruction apparente faite à cette instruction tendant davantage à proroger la souffrance des victimes, une réunion extraordinaire du bureau exécutif national du RENADVIDET-CI et de ses membres tenue le samedi 30 Octobre  2015 de  10H30 à 12H à son siège sis à Adjamé 220 logements a décidé d’un sit-in pacifique le mercredi 11 Novembre 2015 à partir de 9H30 mn devant le tribunal du plateau pour s’insurger vigoureusement contre cette entrave à l’instruction de notre procédure par le procureur de la république.

Par ailleurs, le Directeur général de l’Administration et du territoire en complicité avec le ministère de l’intérieur continuent depuis Janvier 2012  de retenir indument l’agreement de notre association afin de perpétuer une forfaiture judiciaire savamment murie  par certaines autorités politico-judiciaires pour dénier les victimes de leur droit en faisant fi de la constitution de partie civile de leur conseil pour leur compte ». 

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«Au regard de ces différents agissements contraires à l’éthique et à l’objectif du pouvoir politique de satisfaire l’intérêt général au détriment des intérêts particuliers, nous voulons saisir l’occasion de cette seconde mandature du président Alassane Ouattara pour l’interpeller à 48 heures de son premier conseil des ministres sur les comportements illégaux de certains de ses collaborateurs  afin de prendre ses responsabilités,

victimes dechets toxiques0en conséquence de prendre des décisions qui garantissent la protection des droits  de ses concitoyens en conformité avec ses engagements politiques et son projet de société.

La justice doit pouvoir rassurer nos populations condition d’attrait des investisseurs et il est du devoir du président de la république de faire en sorte la justice soit désormais juste, équitable, égalitaire et transparente car l’histoire est un témoignage et les faits de l’histoire sont têtus», indique   le président du Renadvidet-Ci Charles Koffi Hanon.
H.M.

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