Abidjan «L’IVOIRIEN NOUVEAU DOIT SE TOURNER VERS LE TRAVAIL BIEN FAIT», Ouattara Oumar, de l’ONG Conscience Nouvelle Ivoirienne (CNI)

 « Le président de l’Ong Conscience Nouvelle Ivoirienne (CNI), décline, dans cet entretien, les objectifs de la structure qu’il dirige, les actions déjà menées et celles en perspective, tout en se réjouissant du climat social apaisé à l’issue de l’élection du 25 octobre 2015.

cni 0 Quels sont les objectifs de ‘’ Conscience Nouvelle Ivoirien’’ ?

L’Ong Conscience Nouvelle Ivoirienne en abrégé CNI a pour ambition, entre autres, de conscientiser la jeunesse ivoirienne à une prise en charge personnelle, d’encadrer les jeunes et les femmes dans la création de micro-entreprises et d’activités génératrices de revenus. En somme, nos actions sont orientées vers les jeunes et les femmes, qui constituent la grande partie de la population ivoirienne.

Depuis quand l’ONG a-t-elle été créée et quelles sont les activités menées jusque-là ?

Depuis 2010, 2011, nous existons. Et depuis cette date jusqu’à maintenant, nous avons mené diverses actions à l’endroit des deux couches sociales que je viens d’évoquer, à savoir la jeunesse et les femmes. Au niveau de la jeunesse, nous avons entrepris des opérations telles que le soutien à l’Excellence. Un de nos leitmotivs est le culte du mérite           et par conséquent, le bannissement de la médiocrité et la facilité qui, à un moment donné, était devenue la chose la mieux partagée par la jeunesse ivoirienne. Nous avons décidé        de sensibiliser cette jeunesse et de lui donner les outils de son autonomie…

Pour ce faire, nous avons initié divers dons en matière didactique à l’endroit de certains lycées de l’intérieur pour permettre aux jeunes de bien vaquer à leurs études. Et puis nous avons également donné des récompenses à plusieurs jeunes qui se sont montrés excellents dans leurs différents domaines d’activités. Nous avons également initié les projets de permis jeunes puisque sous nos cieux le permis est considéré comme un diplôme. Et étant donné que nous avons décidé de permettre à la jeunesse de se prendre en charge, nous avons lancé l’octroi de permis à ces jeunes. Le projet, qui est à sa cinquième phase, a permis à plusieurs dizaines de jeunes d’avoir cet acquis important. Il faut noter que ce projet est toujours en cours.

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Avez-vous  un chiffre ?

A terme, il devrait nous permettre d’avoir au  500 jeunes en possession de permis de conduire. Et puis, nous allons organiser la plupart de ces jeunes-là, de sorte qu’ils puissent créer des  entreprises de transport    qui leur permettront de bénéficier pleinement de ce permis , se prendre en charge et créer d’autres emplois. Puisque d’autres personnes iront travailler dans ces entreprises-là. Le projet est donc en cours.

Il y a également le projet d’installation de jeunes ruraux qui va permettre à ceux-ci également de se prendre en charge. Nous avons à cet effet, des projets de création de plantations modernes, d’installation dans le domaine de la pisciculture et toute autre activité en milieu rural qui puisse aider les jeunes ruraux à devenir autonomes.

Nous envisageons par la suite la mise en place d’un regroupement que nous appelons regroupement par secteurs d’activités ou groupement par pool d’activités qui permettra aux jeunes qui sont issus des mêmes filières de formation, de se regrouper et monter un business innovant, qui va non seulement permettre de créer des ressources mais également de créer des emplois.

cni 0Ce sera le cas des jeunes informaticiens, financiers, comptables…Il s’agit donc d’une opération de création de micro-entreprises par pools d’activités, qui vont non seulement satisfaire la demande, mais créer de l’emploi pour les jeunes. Au niveau des dames, c’est pratiquement la même chose, à la différence que nous n’avons pas de projet permis de conduire.

Cependant, nous avons des projets de création de micro-entreprises et le projet d’installation de femmes en milieu rural. Au niveau de la ville, nous allons permettre à toutes ces femmes que nous encadrons, de monter des affaires qui vont leur permettre de générer des ressources pour leurs familles et d’employer d’autres personnes.

Et vu qu’en général les budgets pour faire leurs affaires ne sont pas énormes, nous avons déjà ouvert des comptes dans certaines institutions financières, qui sont spécialisées dans le financement de projets femmes, de sorte que ce compte serve de fonds de garantie à ces dames-là pour emprunter librement dans ces institutions de micro-finances en vue de développer leurs petits commerces et autres activités que nous allons encore encadrer pour que ces projets prennent forme…

Au niveau rural, c’est surtout dans le domaine du vivrier et du maraicher que les femmes excellent. Nous allons donc les encadrer en leur apportant dans un premier temps, le minimum nécessaire, notamment en termes de semences. Nous l’avons déjà fait dans certaines régions mais pas avec l’ampleur que nous souhaitons. Donc quand cela va s’amplifier, nous allons cibler beaucoup de zones de production pour permettre à ces femmes-là, non seulement de se prendre en charge, mais de créer l’autosuffisance alimentaire à travers les cultures vivrières et maraichères qui seront soutenues par des prêts, des apports en engrais, en semence et en encadrement …

En résumé, il faut dire que nous avons déjà mené plusieurs actions, nous encourageons nos jeunes, à travers par exemple la reconnaissance du mérite comme la cérémonie de récompense des meilleurs bacheliers de la commune de Yopougon à qui nous avons donné des moyens pour pouvoir s’inscrire pour la prochaine année académique .

Nous leur avons offert des diplômes d’encouragement et des bons d’achat pour faciliter leur rentrée scolaire. Ils étaient au total 45 bacheliers. Il y a également au niveau des tout-petits, des soutiens à travers des ‘’arbres de Noel’’ chaque année pour les encourager à mieux travailler à l’école. Nous avons donc entamé beaucoup de projets et d’autres sont à venir.

cni 0Vous avez contribué, à travers déclarations, conférences et caravanes, à l’apaisement du climat social pendant la période électorale. Après des élections sans violence, quels sont les sentiments qui vous animent et que préconisez-vous pour l’avenir ?

Nous sommes aujourd’hui à la fois fiers et heureux de la situation qui prévaut dans la période postélectorale. Puisque nous sommes tous témoins des différentes élections qui se sont déroulées, des soubresauts qu’ils ont engendrés et des désolations que ces soubresauts ont créées. Cette élection, étant donné qu’elle était une élection-test en matière de cohésion sociale, à notre sens, s’est bien déroulée. Plusieurs candidatures ont été validées, chaque candidat avait libre cours pour aller là où il voulait battre campagne et tout s’est déroulé sans heurt. C’est une fierté pour nous, cela démontre que les ivoiriens sont matures et que la démocratie est en marche.

Cela démontre également que les ivoiriens sont prêts à aller de l’avant et à changer certainement l’idée que les autres ont d’eux en tant qu’ivoiriens. Nous sommes d’autant plus heureux que vu la situation, les investisseurs, qui avaient eu échos des élections précédentes, doutaient et avaient jugé nécessaire d’attendre après  les élections avant tout nouvel investissement. Etant donné que tout s’est bien passé, nous espérons que tous ceux-là reviendront très rapidement pour contribuer au développement de notre pays.

Avec la paix qui se consolide de plus en plus, il est certain que les investisseurs se bousculeront à nos portes et cela ne fera que le bonheur de tous nos jeunes pour qui nous souhaitons l’accès au premier emploi, ainsi qu’aux femmes.

cni 1Vous faites partie de ceux qui ont lancé le concept d’Ivoirien Nouveau. Aujourd’hui que les politiques avec leur tête le chef de l’Etat en ont fait leur crédo, pouvez-vous revenir sur votre conception de nouveau type d’ivoirien ?

Nous sommes fiers que ce concept soit repris par toute la Côte d’Ivoire. L’Ivoirien Nouveau, pour nous, c’est celui qui fait le culte du travail bien fait, le culte du mérite, celui qui bannit la facilité et celui qui aspire à un développement partagé, à une Côte d’Ivoire unie, sans distinction de provenance, d’ethnie et de religion. L’Ivoirien Nouveau, c’est celui qui  a conscience de l’intérêt national.

C’est celui qui met au-devant de toute chose, l’intérêt de la Côte d’Ivoire. C’est cet ivoirien-là qui va contribuer au développement de son pays, qui respecte les lois, les coutumes et traditions et qui contribue au progrès de sa nation sans considération partisane ou politique. C’est celui-là qui va se préoccuper de ce qu’il doit faire pour son pays et non de ce que le pays doit faire pour lui. C’est cet ivoirien-là que nous appelons l’Ivoirien Nouveau.

Entretien réalisé par Hervé Gobou

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