L’éthique se vend-t-elle- au marché? Elle n’est pour l’heure pas au rendez-vous du dîner dans les rangs des militaires ivoiriens eu égard au sombre tableau dressé par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire ivoirien, le Commissaire du gouvernement, Ange Kessi
«S’il est observable que certaines violations graves des droits humains telles les arrestations arbitraires, détentions illégales suivies de meurtre qui ont fortement baissé, en 2014, d’autres par contre ont la peau dure. D’autres formes de délinquances ont fait leur apparition dans la noble société militaire. Il s’agit des violences sexuelles pour ce qui concerne les infractions contre les personnes et l’escroquerie sous toutes ses formes en ce qui regarde les infractions contre les biens.
Pour le seul premier semestre de 2015,18 cas de violences sexuelles ont été enregistrés au parquet militaire. Et ce sont qui ont été déclaré quand l’on sait qu’il y a ceux qui sont cachés et commis par les militaires et autres forces de l’ordre.
123 cas d’escroquerie pour la seule année 2015 qui n’est pas encore terminée. Comme une nouvelle pathologie qui s’introduit dans une région, il faut combattre ces infractions afin de sauvegarder l’éthique militaire…», révèle-t-il à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2015-2016 du Tribunal Militaire.
L’on dirait certainement que ce triste tableau résulte des conséquences des recrutements des ex-combattants de la guerre pour la conquête du pouvoir qui a débuté avec le coup d’Etat de 1999 pour devenir une véritable tempête dans les rangs des hommes en armes en septembre 2002 pour connaitre son faîte avec la bataille d’Abidjan en 2011.
De nouvelles recrues pour la nouvelle armée qui n’ont toujours pas su la maîtrise de leur libido traînée en bandoulière à tous les tournants. Elles n’ont pas facilité la tâche aux autorités militaires, et ce, à ce jour. Inquiétant! Causant à leur passage des victimes sexuelles dont les séquelles seront portées à vie. Une armée qui nécessite une cure profonde et en profondeur.
2788 plaintes ont été enregistrées par le tribunal militaire pour la période de 2010-20111, soit une augmentation de 300%. 811 dossiers d’enquêtes traités et instruits, 544 militaires arrêtés, 244 reconnus comme suspects, 166 militaires et policiers jugés, 133 reconnus coupables et condamnés à des peines allant de 1 an à la réclusion criminelle à perpétuité.
244 militaires ivoiriens sont poursuivis et ont fait l’objet de procédures de l’étiquette de la crise postélectoral de 2010-2011. « A ce jour 46 militaires, gendarmes et policiers sont encore en détention pour des peines criminelles sus- visés, condamnés pour les crimes de sang commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Chaque juge et magistrat traite 6500 dossiers par mois, soit 60 dossiers par jour », Ange Kessi.
Le défi est énorme ! Pour le contrôle de la libido dans l’armée ivoirienne. Quel est déjà la peine pour viol ? le tribunal militaire est à l’œuvre
HERVE MAKRE
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