Par HM
Grand-Bassam questionne en vibrant au rythme Abissa. En N’Zema c’est : «Questionner» ! Ne dit-on pas que le monde en lui-même est une constellation de questions! Le Roi des N’zima kotoko remettant ‘’l’Edo N’Gbolè » à son peuple est fier de partager la richesse de son terroir avec le monde entier à travers le festival de l’ABISSA dont les dépositaires sont les N’Vavilé. Il a fait sa première sortie ce mardi 3 novembre à l’occasion de l’édition 2015 du festival de réjouissance de l’ABISSA initié depuis trois siècles. Suivie le lendemain de la sortie de la danse des femmes.
Une tradition à laquelle participent les peuples du littoral sud de la Côte d’ivoire, y compris ceux du Ghana. Grand Bassam, ville classée au patrimoine de l’Unesco vibre depuis le dimanche 1er novembre au rythme de la danse ‘’Abissa’’. Et s’interroge sur sa richesse culturelle à offrir au monde au rythme de cette danse héritée des ancêtres plongeant le peuple N’Zima composé de sept familles : les N’Vavilé, les Alonhoba, les Ezohilé, les Azanhoulé, les Mafoué, les N’Djuaffou et les Adahoulin, dans une ambiance hystérique devant durer jusqu’à dimanche 8 novembre 201.
Carnaval de Rio ! C’est l’Abissa ; l’une des grandes festivités de la royauté N’Zima Kotoko de Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire et classée en juin 2012 patrimoine mondial de l’Unesco. Plusieurs édifices et bâtisses rappelant l’historique passage des colons européen dominés par les français sont encore très visibles dans cette cité abritant un musée dit de costumes et renfermant une bonne partie de l’histoire de toute la Côte d’Ivoirien d’hier et d’aujourd’hui et certainement de demain.
Chaque année, le peuple N’Zima dans cette ville célèbre cette fête de réjouissance et de critique sociale et rappel le Carnaval de Rio à l’occasion du bal poussière des derniers jours samedi et dimanche, à la clôture.
Selon les dépositaires, l’Abissa se fait en deux étapes.
La première partie débute toujours le 25 octobre pour prendre fin le 31 octobre. Reléguant du coup la période électorale constitutionnelle ivoirienne au second plan. Gage de stabilité de la cité. Cette étape est hautement spirituelle. Elle a pour but de consolider les liens entre les N’Zima et leurs morts ou ancêtres, à renouer avec le pacte entre le peuple et le génie «Afoantchè» qui a transmis les pas de la danse sacrée à un aïeul des N’zima. Avec une ferme recommandation de la perpétuer pour le bien de ce peuple.
Cette première étape s’est déjà déroulée en consistant en la purification des terres, avec l’entrée du tam-tam sacré, « Edo N’Gbolè » dans la forêt sacrée pour la phase mystique.
La seconde partie de la fête appelée le « Gouazo » ou la cérémonie officielle de la fête traditionnelle des N’Zima ou N’Zema, a démarré, le dimanche 1er novembre 2015. A cette occasion, le Roi des N’Zima, Awoula Tanoé Désiré a remis le Tam-tam parleur au peuple de la cité balnéaire. Et ce, en présence des festivaliers, des représentants de l’ambassade de l’Allemagne, des personnalités du monde de la culture venus de toutes les contrées et de certains cadres de la région. Après la réception du tam-tam sacré, le roi a été accueilli dans la liesse populaire à la place Abissa, avant la cérémonie d’échanges de nouvelles et de danses populaires.
Mardi, 3 novembre toujours à la place publique, la démonstration des pas de danse Abissa a été un moment de liesse en présence du Roi central des Nzima avec à ses côtés tous les autres rois N’zima, ainsi que l’ex-président du Conseil constitutionnel le professeur Francis Wodié.
Lors de la critique rythmée au son du tam-tam sacré,
il a été recommandé au Roi de sortir de sa tour d’ivoire pour s’imprégner des réalité de son peuple. Avant de lui transmettre un message à l’endroit de chef d’Etat Alassane Ouattara qui était investi le même jour à Abidjan. Car pour le peuple N’zima, cette fête de l’Abissa reflète la démocratie dans toute sa plénitude, permettant la levée de toutes les barrières sociales : «Dite à Alassane Ouattara que nous l’aimons beaucoup, mais qu’il ouvre l’embouchure pour le bien des peuples N’Zima…Nous sommes prêts à travailler avec lui…».
Pour l’heure le canal de transmission de ce message n’est pas encore connu. Certainement que la Reine mère qui était élégamment installée aux pieds du Roi, et qui a exécuté très agilement les pas de l’Abissa trouvera les mots justes et le moment.
«Notre met l’accent sur un aspect de la société N’Zema, notamment les sept familles qui constituent ce peuple. Cette fête est une tradition culturelle qui, chez nous, symbolise les concepts de démocratie et de justice sociale. Elle nous permet de nous retrouver autour de l’ »Edo N’gbolè » et de notre Roi, afin de faire le bilan de l’année écoulée et éventuellement de dénoncer les injustices commises ou de les confesser publiquement pour demander pardon aux siens », expliquera Jean Baptiste Amichia, président du comité d’organisation.
L’édition 2015 de «Abissa ou Biza» aura donné lieu à la naissance d’un nouveau concept lancé par Madame Kra Harry Patricia, DG de «DK Tourisme et Assistance» dénommé «ABISSA TOUR 2015 » qui se déroulera en marge de la fête de l`Abissa.
Avec l’appui de Jovago gérant les réservations hôtelières pour le séjour des visiteurs et touristes, «l’ABISSA TOUR » permet un circuit touristique sur plusieurs sites de la région. Ce qui permet à une équipe de journalistes d’apprécier l’édition 2015 de l’Abissa s’achevant dimanche 8 novembre. La fête se poursuit à Grand Bassam.
H.MAKRE
Envoyé à Grand-Bassam
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