ABIDJAN-IMPÔTS UNE ARME POLITIQUE ? «NI OUATTARA NI BÉDIÉ NE M’ONT ENCORE APPELÉ…NOS SERVICES NE SONT PAS UNE TRIBUNE  POUR DÉTRUIRE UN ADVERSAIRE  POLITIQUE», PASCAL ABINAN KOUAKOU PASCAL, D GI

Par HM

impot dg   «…depuis  que je suis  à la tête de la direction générale des Impôts,  je n’ai jamais été saisi par le chef de l’Etat Alassane Ouattara  pour dire qu’il faut traiter un tel dossier dans tel ou tel sens. Je le jure, je suis un chrétien, jamais le président ni  ses  ministres ne  m’ont appelé pour me dire qu’ils ont été saisis par un  contribuable pour traiter un dossier quelconque...»,

déclare la main sur le cœur, l’invité de la tribune du Forum des Directeurs de  Publication de Côte d’Ivoire-FORDPCI, M.  ABINAN KOUAKOU PASCAL, Directeur Général des Impôts ivoiriens, ce jeudi 10 décembre à Abidjan.

DG FORDPCIRéagissant à la problématique : «Quelle fiscalité pour une Côte d’Ivoire émergente  à l’horizon 2020 ? », il s’est saisi de l’a tribune  pour balayer  l’opinion grandissante de ce que l’impôt et la pression  fiscale peuvent être  utilisés comme une arme politique sous les tropiques.

«Je vous assure que ni le président Ouattara ni le président  Bédié ne m’ont appelé dans ce sens.  Mais il y a des cadres ou élus, ce sont des cas rares appellent pour intervenir pour leurs proches en disant souvent : «Tu sais, il est des nôtres». Et je leur dis : «Les  nôtres là ! C’est quoi ? Je suis ici, je ne sais pas qui est des nôtres. Tous les citoyens sont au même pied d’égalité…», et de poursuivre :

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«Je cite un cas récent, celui du journal Notre Voie. J’étais en France quand on m’a saisi de ce que ce  journal est en train d’être fermé. J’ai appelé et on m’a faxé les documents qui  motivent  la fermeture de cette entreprise…j’ai demandé  au directeur général adjoint de recevoir les responsables de ce  journal pour éviter cette fermeture parce que  pour moi, fermer un  journal, c’est  comme fermer un hôpital. Parce que le droit  à  l’information est  un droit fondamental du citoyen. J’ai demandé qu’on leur fasse un échéancier de paiement  pour ne pas que ce journal ferme. C’est ce qui a été fait pour Notre Voie. Ceci pour dire que  tout le monde est sur le même pied d’égalité».

Il se veut plus précis sur la question de  l’arme fiscale.

FORD«Je suis militant du Pdci, membre du bureau politique, aucun militant du Pdci ne peut se prévaloir de son appartenance  au  même parti que moi pour venir me demander des faveurs. Cela ne passera pas ! Je le leur dis. De même, j’ai des amis  qui sont dans les affaires, s’ils ne se mettent pas en règle vis-à-vis des impôts, je leur dis : le  jour où vous avez un problème, je ne vous connais pas ! Parce que nous sommes là pour appliquer la loi de manière équitable. Si  nous devons faire des faveurs  à un ami, à un cousin, un gendre et que demain nous ne  pouvons le faire pour tout le monde, nous devenons  injustes. C’est ce que je dis  à mes collaborateurs…s’il y en a qui ne sont pas  à jour et que je ferme leurs entreprises ou ferme leurs comptes et pour tout le  monde, moi-même, j’ai une conscience ! Donc  il faut travailler dans le sens de l’équité».

L’impôt n’est pas une arme…

DG IMPOT FORDPCI«Donc pour la direction générale des impôts, l’Impôt n’est pas une arme politique pour détruire  un adversaire politique. Au plan politique, le jeu doit se faire de manière loyale là-bas. On n’a pas besoin de venir me dire, celui-ci est mon adversaire politique qu’il faut le détruire.  Votre adversaire s’il doit des  impôts,  nous lui dirons de payer ses  impôts ; mais nos services ne sont pas une tribune  pour détruire un adversaire  politique.

Ni le président Alassane  Ouattara, ni le président Bédié à ce  jour ne m’ont demandé une quelconque  faveur. La plupart des membres du gouvernement ivoirien ne doivent  d’arriérés d’impôts…nous travaillons dans la transparence».
FODPCILa Côte d’Ivoire émergente  passera forcément  par la Direction  générale des  impôts à travers l’adoption et le renforcement d’un dispositif fiscal  favorable à l’émergence. Civisme citoyen oblige pour engager cette administration au respect des intérêts des contribuables et des entreprises placés au centre de son action. Le président du FORDPCI Charles Tra Bi Lambert s’est quant à lui réjouit de  la tribune offerte au DG des Impôts pour lever des équivoques et saluer la mobilisation des médias pour la question fiscale.

HERVE MAKRE

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