COTE D’IVOIRE-LE SOL CÉLÉBRÉ A KORHOGO, SANS RÉEL APPUI DU GOUVERNEMENT

IMG_8749Korhogo, capitale du district des savanes, Nord de la Côte d’Ivoire. La célébration de ‘‘la journée internationale du sol’’ est restée une initiative de l’Association Ivoirienne des Spécialistes des Sciences du Sol-Aisss. Ainsi, Enseignants, chercheurs, représentants des filières Professionnelles et étudiants se sont retrouvés à l’Université Gon Péléforo de Korhogo, ce samedi 5 décembre, pour la célébration de ladite journée édition 2015.

Sol qu’ils ont foulé en venant de partout la Côte d’Ivoire,  depuis vendredi 4 pour le quitter le dimanche 6 décembre, après les festivités  de ce socle-support qualifié de ‘‘poumon, squelette, estomac et foie’’ de l’environnement terrestre.

«Alors pourquoi n’en parle-t-on pas assez? Pourquoi ce désintérêt pour ce qu’on ne voit pas? On n’y pense pas suffisamment, mais savons-nous ce que nous devons à ce sol qui nous porte, nous supporte, nous nourrit?», a interrogé à l’Université Gon Péléforo de Korhogo, Pr Yao  Kouamé Albert, président de l’Association.
L’importance du sol relativement à sa protection a donc  été rappelée une fois de plus à l’occasion de cette célébration nationale de la journée  internationale du sol décrétée par les nations  unies et promulguée par l’Union Internationale de la Science du Sol (IUSS) à son 17ème  congrès mondial tenu à Bangkok en Thaïlande en août 2002. Elle est curieusement associée, le 5 décembre à la date anniversaire de Sa Majesté le Roi de Thaïlande connu pour ses nombreuses actions pour promouvoir la science des sols et leur protection.

IMG_8783«C’est bien Pour remettre les sols au cœur du débat et comprendre les enjeux qui s’y cachent, l’Assemblée générale des Nations unies a décrété que l’année 2015 soit l’Année internationale des sols. Ce sol qui est à la base de la production 000végétale, et constitue un élément clé à considérer dans la protection de l’environnement, parce qu’il influence le devenir des différents intrants que nous appliquons aux sols pour leur assurer une productivité intensive et soutenue», continue ce spécialiste des sciences du sol face aux étudiants et professionnels de  la terre.

Le fait de cultiver les sols leur donne, à tous, des caractéristiques communes, telles une porosité réduite dans la couche travaillée et une différenciation hydrologique entre les couches travaillées et le sous-sol, notent les spécialistes réunis à Korhogo.

«Aujourd’hui, avec les changements climatiques, nos sols  sont exposés à de graves risques de vulnérabilité à l’érosion hydrique et éolienne qui affectent considérablement leur santé. Depuis plusieurs années, des activités et des outils d’intervention ont été développés pour encourager la mise en place de pratiques agricoles de conservation des sols et de l’eau. Mais, Malgré tous les efforts fournis, beaucoup reste encore à faire. C’est pourquoi les Nations Unies ont décrété l’année 2015, « Année Internationale du Sol», explique Professeur Kouamé Albert.

Longtemps considéré comme le parent pauvre de la recherche, le sol  foulé tous les jours a pourtant un potentiel incroyable si nous com1prenons son fonctionnement, si nous étudions ses possibilités.

L’étude (géotechnique) des sols permet parfois de soulever des problématiques insoupçonnées sur des parcelles. Quand un particulier achète un terrain, il ne voit que sa surface et son environnement pour prendre sa décision d’acheter. Mais l’étude de sol est là pour révéler, affirmer ou infirmer une difficulté géologique qui pourrait avoir des conséquences fâcheuse sur la future maison.

Un sol en « bonne santé » permet de faire des économies d’intrants (travail du sol [fuel, matériel, temps de travail], engrais, phytosanitaires, irrigation, drainage, …).   Il permet d’obtenir de belles récoltes en quantité et en qualité. Un sol qui fonctionne bien c’est un sol qui a une bonne activité biologique, avec un comportement favorable à notre environnement (diminution de l’érosion, du ruissellement et des inondations ; qualité des eaux ; dégradation des phytosanitaires ; épuration des déchets et rétentions des nitrates et engrais, …).

01Le sol est essentiel pour le bon fonctionnement agronomique des écosystèmes. Il est un des piliers de l’agriculture durable.

«L’Association Ivoirienne des Spécialistes en Sciences du sol ( AISSS), instrument de recherche et développement, regroupant les scientifiques et techniciens ivoiriens compétents à l’utilisation, l’aménagement et à la conservation des sols, garant de l’éveil national pour la sauvegarde du sol et son environnement, s’engage dans ce débat sur l’ importance et la  place à accorder au sol dans les actions et programmes de développement, aux divers plans local, régional, continental et mondial.

Localement, et à l’échelle de l’ensemble du territoire de la Côte d’Ivoire, l’AISSS est là pour vous apporter quelques indicateurs susceptibles d’aider  à mieux connaître nos sols et, ainsi, mieux les gérer. Elle s’appuie, principalement, sur des observations ou des mesures réalisées sur le Terrain et en laboratoires, pour évaluer trois qualités générales des sols.

LES QUALITÉS DE SOL

expertise SCBSAA 037«Leur productivité, comparativement à celle de tous les sols minéraux d’Afrique et d’ailleurs ; leur potentiel de diversification, c’est-à-dire la gamme des types de cultures qu’on peut y pratiquer ;  leurs besoins en pratiques de gestion, et les pratiques de conservation qui sont nécessaires pour en améliorer l’aptitude et accroître leur productivité».

Les sols, varient dans l’espace et le temps, car ils résultent d’une évolution lente des différents matériaux géologiques sous l’action du climat et des êtres vivants. Les capacités de production végétale dépendent des potentialités des sols à répondre aux besoins des plantes, mais sont aussi fortement tributaires des conditions climatiques et des actions de l’Homme (Joël Michelin).

En cas de Problèmes posés par l’utilisation de l’eau en agriculture, l’étude du sol peut guider le choix du matériau qui sera utilisé pour que celui-ci ne soit pas rapidement hors d’usage.

LE PÉDOLOGUE INTERVIENT POUR PRÉVOIR ET, SI POSSIBLE, EVITER TOUT DANGER

ok edition 2015«Ainsi donc, la résolution de la plupart des  problèmes de mise en valeur des sols nécessite l’inventaire et l’établissement d’une carte des sols de la région où ils sont posés.  Le rapport à notre environnement apparaît  chose primordiale à l’heure des dérèglements climatiques et des pollutions massives», indique le président de l’Association ivoirienne des spécialistes des sciences du sol.

«Le sol, cette réalité observable, celle des propriétés de la matière organique, minérale, inerte ou vivante, qui en constituent la substance, mérite d’être permanentent investigué : pour une telle mission l’AISSS est compétence et tout à fait disponible, dès lors que les moyens nécessaires lui seront mis à disposition», estime le professeur entouré de ses étudiants après des visites de sites expérimentales du sol.

HERVE MAKRE, envoyé spécial à Korhogo                                                                                             

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