Par HM
Didier Drogba ! A l’évocation de ce nom et des cheveux se dressent dans certains milieux ivoiriens et autres centres d’intérêts. Qu’ils soient sportifs, culturels ou politiques. Que dit-on d’un prophète dans sa patrie ? L’on a voulu chasser du subconscient par une orchestration de génie dont les racines solidement incrustées dans les méandres des écumes politiques, l’image qui pourtant continue de monter, monter sans jamais s’arrêter !
Alors que dans son pays, dans sa patrie et sur le sol qui l’ont vu naître et béni, des instances de l’ombre veulent le bannir ! Difficile, reste cet exercice de non reconnaissance. Mais que peut-on face un destin tout tracé, lorsqu’il est écrit que c’est cet élu qui doit porter le poids de l’avancée-notoriété d’une nation bien qu’il est le mal aimé et pourtant !
Le capitaine des Éléphants de Côte d’ivoire, disons l’ex-capitaine doit-il énormément aimer la Côte d’Ivoire pour ne pas lui en vouloir après toutes les méchancetés orchestrées par la mère patrie à son égard ? Son départ de l’équipe nationale sous contrainte reste la parfaite illustration de la reconnaissance nationale ! Et pourtant que de sacrifices consentis pour son attachement à sa patrie.
Joueur atypique avec une manière exceptionnelle de taper dans le ballon, Didier Drogba est vite repéré en 2001 par Bertrand Marchand qui supervisait les joueurs évoluant dans les divisions inférieures, dont ceux du Mans où évoluait l’ivoirien à l’âge de 21 ans. Dans un rapport écrit en novembre 2001, il remarque au sujet de l’ivoirien : « Il y a en lui un joueur de haut niveau qui sommeille».
Depuis ce moment, l’ascension de celui que ses parents avaient interdit de jouer au football pour avoir redoublé la classe de 4è, sera sans égal. Recruté par Guingamp, Didier Drogba réussit à marquer de ses empruntes l’histoire de ce club qu’il hisse à la 7è place, à trois point d’une qualification de ligue des champions, après seulement 4 mois de prestation. A Guingamp, il est élu, aux côtés de Stéphane Guivarc’h dans «l’équipe du siècle » de l’EAG, désignée par les 16 000 internautes. Remarqué par les entraîneurs, il est approché pour une sélection en équipe espoir de France.
C’est le premier sacrifice de l’enfant de Niaprayo (S/P de Guibéroua centre ouest de la Côte d’Ivoire) qui rejette l’offre, puisque nourrissant le secret désir de jouer pour son pays tôt ou tard. Ses énormes qualités de buteurs séduisent le puissant club français, Marseille qui fait de lui son attaquant vedette.
L’Ivoirien y passe une saison pendant laquelle il se révèle comme l’un des plus grands attaquants européens du moment. Il inscrit 19 buts en championnat, dont une reprise de volée qui se loge dans la lucarne face à Montpellier, élue «plus beau but de l’année», lors de la cérémonie des trophées UNFP, et onze buts en Ligue des champions puis en Coupe de l’UEFA. Le club atteint la finale de cette dernière, disputée en mai 2004, et perdue face au Valence CF.
À propos de sa saison à l’Olympique de Marseille, Vincent Labrune, devenu ensuite président du club, déclare : «Dans l’histoire du football, j’ai rarement vu un joueur porter son équipe sur ses épaules autant que Didier Drogba. Tout était construit autour de lui. Ah si ! avant lui, il n’y a eu que Maradona à Naples dans les années 1980… ». Quel hommage !
L’aventure ivoirienne
Encore approché par les dirigeants français, Didier Drogba donne dos aux multiples avantages proposés pour opter pour son pays d’origine, la Côte d’Ivoire. Son arrivée parmi les Éléphants donne une nouvelle pulsion à l’équipe ivoirienne qui s’impose une stature définitive de l’Equipe la plus puissante d’Afrique. Grâce à Drogba, la Côte d’Ivoire participe à sa première coupe du monde sans plus jamais manquer un seul rendez-vous. Devenu hyper populaire voire une icône planétaire, il est élu 7è personnalité la plus influente du monde durant plusieurs années.
Son seul nom va même permettre à de nombreux Ivoiriens et aussi africains à recevoir respect et soutien lorsqu’ils se retrouvent dans des zones les plus recules du globe. Il suffit de venir du pays de Didier Drogba pour être choyé.
Sabotage et ingratitude
Ce garçon, au nom de la Côte d’Ivoire jouant un match important de la Can au Ghana, a refusé de se rendre à Lomé pour recevoir le Ballon d’Or Africain de 2007. Les instances du football africain qui certainement envisageaient utiliser la ‘’drogbaimage’’ du meilleur footballeur de tous les temps pour en faire un événement planétaire, ont alors décidé de lui retirer le titre.
Didier Drogba a placé l’intérêt de son pays avant le sien. Énorme sacrifice historique que les Ivoiriens et ses autorités vont plus tard complètement ignorer pour saboter la carrière du joueur. En équipe nationale, il essuie toutes sortes d’humiliations. Mais fort heureusement caractérisé par une belle éducation arrosée d’une humilité unanimement reconnue, Didier Drogba reste Zen.
Pour plus d’une raison, il aurait pu renier cette patrie «malade» de ses «dirigeants», mais il a choisi de pardonner comme le Christ, et il a offert à son pays un hôpital moderne pour guérir «tous ces malades».
Qui guérira cette nation de son ingratitude parfois fois déconcertante ? Un hôpital en entier pour les soins ? Que lui reproche-t-on qu’il n’a déjà donné à cette nation qu’un trophée? Les pierres et les oiseaux crieront un jour, gratitude envers ce solide emblème et symbole de la nation ivoirienne!
HERVE MAKRE
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