URGENT-NOUVEAU GOUVERNEMENT-FRCI : LES FOURNISSEURS DE DENRÉES ALIMENTAIRES DE L’ARMEE MENACENT :‘’QU’ON NOUS PAIE NOS 40 MILLIARDS ICI ET MAINTENANT SINON…’’

camp militaire  40 milliards de francs CFA. C’est le montant de la dette impayée aux fournisseurs de denrées alimentaires du commissariat de l’armée. Ceux-ci, très mécontents et désemparés lors d’un entretien avec la presse le mardi 12 février 2016 au Plateau, réclament leur dû dans les plus brefs délais et menacent de débrayer.

Les fournisseurs de denrées alimentaires du commissariat de l’armée broient du noir, et cela, depuis plusieurs mois, voire des années. Très remontés, ils réclament le montant de 40 milliards de FCFA au titre de la fourniture de denrées alimentaires au commissariat de l’armée sur la période allant de 2012 (6 mois d’arriérés) à 2015 (4 mois d’arriérés).

«Depuis 2011-2012, nous fournissons des denrées alimentaires aux Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) du commissariat de l’armée. Nous nous sommes endettés auprès des banques et autres créanciers pour nourrir les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire. Mais jusque-là, nous ne sommes pas payés. Nous sommes dans une situation insupportable pour nous-mêmes et nos familles», a déclaré, d’emblée, l’air désabusé, M.Kamissoko Makan, fournisseur de viande et porte-parole du Collectif des fournisseurs de l’armée.

Sur huit mois dus à ces prestataires, en effet, ce sont seulement trois mois qui ont été payés. «  Nos 40 milliards ne nous frciiiisont pas parvenus jusque-là…Plus le temps passe, plus la dette s’accumule. On reste nous devoir 5 mois en 2012, 2 mois en 2014 et 4 mois en 2015…C’est inadmissible, il faut que les autorités trouvent une solution rapide  pour nous remettre notre dû », poursuit-il. «Nous n’en pouvons plus. Nous lançons un appel pressant au président Alassane Ouattara et à son épouse Dominique Ouattara, afin qu’ils se penchent sur notre situation. Nous comptons sur leur sollicitude, car nous ne pouvons plus supporter pareille situation dramatique», ajoute de son côté Diabaté Ngolo Mohamed, fournisseur de pain.

Pour sa part, Mme Nguessan, fournisseur elle aussi, a affirmé ceci : «On meurt à petit feu. Déjà nous avons enregistré plus de 7 morts dans nos rangs. Les veuves ne peuvent plus scolariser leurs enfants. Certains maris ont divorcé d’avec leurs épouses qui avaient contracté des prêts pour livrer des denrées aux FRCI. Nous ne pouvons plus supporter la pression des banques et des créanciers. Beaucoup d’entre nous sont à la merci des margouillats dont on connait la grande nocivité », se plaint-elle.

arfr«L’Etat doit réagir au plus vite pour régler ce problème. Nous avons consenti beaucoup de sacrifices pour nourrir nos forces armées dans des conditions extrêmement difficiles en raison du contexte de crise. Il faut que notre dette soit payée pour nous permettre de poursuivre nos activités qui nous permettent de nourrir nos familles et d’apporter une valeur ajoutée au revenu national », insiste M.Kamissoko Makan.

Ces fournisseurs, qui continuent de payer les impôts avec les factures normalisées pour obtenir l’attestation de régularité fiscale (ARF), alors qu’ils ne perçoivent pas leur dû, sont à bout de souffle et demandent que leur argent leur soit déversé le plus urgemment possible. Près d’un millier de fournisseurs composés d’opérateurs multiples sont dans cette situation.

colereSelon des investigations, la présidence de la République a déjà validé le montant de 40 milliards après un audit par elle menée. En principe, après cela, il ne devrait plus avoir d’obstacle au paiement de ces fournisseurs. Et pourtant, cela fait des mois et des années que cette dette reste impayée. Les fournisseurs, devant cette indifférence de l’Etat, ont décidé d’entrer en grève dès jeudi 14 janvier 2016 pour se faire entendre.

HG

© 2016, herve_makre. All rights reserved.

Du même auteur