SCANDALE-ABIDJAN-MARCORY : UN POLICIER FAIT S’EVADER UN DETENU, ET LE CHAOS AU COMMISSARIAT DU 9ème ARRONDISSEMENT

 cote-d-ivoire-gbagbo-manifestation-abidjan_409  Folle journée ce mercredi 13 janvier 2016 au commissariat du 9e arrondissement de Marcory, commune de la capitale économique ivoirienne. Les populations mécontentes ont pris d’assaut cet établissement de la police nationale à la suite à un fait qu’ils ont jugé inadmissible voire incompréhensible. Grenades lacrymogènes et vitres bisées de toutes  parts. terrible décor!

Lorsque nous arrivons au Commissariat du 9e arrondissement de Marcory, la devanture du poste de police est occupée par une immense foule. Les principales artères pour accéder au commissariat sont barricadées. Un cri sort de la bouche des nombreux riverains dressés contre le commissariat: «Dites-nous où il est ce qu’il se trouve». Pour en savoir davantage nous entrons dans le commissariat.

La tension est électrique. Les policiers en service ce jour-là sont sur le pied de guerre. Tous occupés à enfiler leurs combinaisons d’anti-émeutes. On parait même invisible aux yeux des policiers postés à la réception. Quand nous demandons à voir le commissaire pour information, l’un d’entre eux rétorque : «Montez, porte 9».

L’INCIDENT QUI ALLUMERA LA MECHE

poQu’est ce qui peut bien se passer ? Une fois dans le bureau du commissaire, nous entendons des éclats de vitres brisées. La situation vient de dégénérer. Les bombes lacrymogènes sont utilisées pour disperser les manifestants et c’est le chaos total. S’engage alors un affrontement entre policiers et riverains. Notre entretient tourne court. Il ne peut plus avoir lieu car d’autres priorités  s’imposent désormais au commissaire. Venus à l’information, nous nous retrouvons coincés dans l’enceinte du commissariat sous les jets de pierres lancés par les manifestants. La fumée des grenades lacrymogènes tirées par les policiers étouffe !

Toutefois nous arrivons à obtenir des informations d’un adjudant qui s’efforçait à garantir notre sécurité. «L’affaire est suivie depuis la nuit du Samedi dernier par un Capitaine. Et dans la journée du lundi, il était question de prendre les  empreintes du délinquant pour son déferrement.  Cette tache fut confiée à sergent qui le fit sortir de la cellule sans que ce dernier ne soit menotté. Une fois les empreintes relevées, l’agent part remettre le dossier à son supérieur oubliant de remettre le bandit derrière les barreaux. Une aubaine dont le malfrat se saisit pour prendre la fuite. On a beau expliquer mais la population ne veut rien savoir. Pire encore, on nous accuse d’avoir été corrompus».

 A-t-il expliqué. Autant d’accusations portées à l’encontre des forces de l’ordre du 9e Arrondissement de Marcory.

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Une provocation sanglante

C’est  que, le weekend dernier, précisément dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 janvier  2016, la jeunesse du quartier ASEC de la commune de Marcory communiait à l’occasion d’une fête de réjouissance du nouvel An.

Malheureusement cette réjouissance sera perturbée  par deux individus qui venus sur une mobylette, décident de passer au milieu de la foule en plein danse et ce,  au rythme de variété musicale concoctées par le disc joker pour la joie des fêtards. Les désirs des motocyclistes se sont avérées impossibles compte tenue des installations. Mais  ils voulaient l’entendre d’une autre oreille.

Une chaude discussion s’en suit alors. Mais  elle sera vite maitrisée. Cependant, les deux perturbateurs nourrissent d’autres idées lugubres. Une fois éloignés de la foule, l’un d’entre eux  saisit les dénommés Kamara Sékou et Kamara Oumar, deux frères qu’il a reconnu lors des échauffourées. Il sort alors un couteau qu’il avait dissimulé dans son pantalon et poignarde les deux frères, leur porte de violents coups  au visage et au torse.

Police-640x406Certains badauds qui observaient la scène de loin accourent à la rescousse des deux infortunés  qui gémissent dans une mare de sang. Un des malfrats arrive malheureusement à s’enfuir.  Le second est tout de suite maitrisé et immédiatement conduit au commissariat le plus  proche du  lieu de l’agression, le 9e Arrondissement. Il y est  pour répondre de cet acte de barbarie, pendant que les victimes sont conduites en soins intensifs dans  un centre hospitalier.

Une foule qui ne décolère pas jusqu’à ce que nous soyons exfiltrés par trois policiers. Au moment où nous quittons les lieux, la tension était toujours vive entre riverains et force de l’ordre au point ou, des coups de feu se faisaient entendre. Espérons qu’on n’est pas des pertes en vie humaine.

                                                                                 DAVID GOGBE

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