RÉVÉLATION: MENACÉ PAR LA CPI, SORO PLAIDE LA «LÉGITIME DÉFENSE» ; ‘‘LE SORT DE GBAGBO S’EST  JOUÉ A L’ONU, A L’ÉLYSÉE COMME A BRUXELLES; PAS SUR LES DERNIERS  COUPS DE CANON»? LA MORT D’IB QUI INTERROGE ENCORE LE POUVOIR D’ABIDJAN

 L’ANCÊTRE  DE  GBAGBO NE SERAIT PAS RESTÉ SIX MOIS EN PLACE’’ 

ABIDJAN-DANS LES CENDRES DE LA CRISE IVOIRIENNE

  Pgbagbo1romis juré ! ‘‘ledebativoirien.net’’ livre ‘‘ l’Epilogue’’ de la bataille d’Abidjan.  Retour dans les cendres de la chute de Gbagbo, car il faut revivre ces instants forts chargés de décharges électriques pour appréhender la suite. Quelques découvertes sont ici et là faites, mais très  vite incendiées par Licorne…les dessous d’une guerre !

Il ne sera dit nulle part que le  couple Gbagbo n’aura pas bu la coupe jusqu’à la lie. Couple  idéologue, couple charismatique pour les compagnons de lutte  appelés ‘‘camarades’’. Ce couple mérite respect. C’est ce qui fait dire à l’auteur de ‘‘Le Crocodile et le Scorpion’’  qu’en ce 11 avril 2011, le bréchage n’est que la conclusion. Mais fracassante de quatre mois intenses d’efforts politiques diplomatiques, économiques, financières et militaires que le projecteur braqué sur lui fait, hélas passer à la trappe. Le sort de Gbagbo s’est  joué à l’ONU, à l’Union Africaine, à l’UEMOA, à la BCEAO, et bien sûr à l’Elysée comme à Bruxelles. Pas sur les derniers  coups de canon…

domicile Gbagbo1«J’ai adoré  sarkozy-obama-checkce que  vous avez fait», lance Nicolas Sarkozy à Jean-David Levitte et au général et au général Puga pour  leur gestion de la crise ivoirienne [qui continue de se  jouer à la Cour pénale internationale]. Et là Libération titrait synthétiquement : ‘’La France sort Gbagbo’’ ; L’Alsace, elle, développe : ‘’Les fortes paroles de Nicolas Sarkozy,  qui avait juré de rompre avec la vieille pratique des interventions armées de la France en Afrique, sont à ranger au rayon, déjà bien garni, des effets de manche non suivis de concrétisation».

Bien muri, un nouveau modèle de gestion des crises 

 onuaaaaDe fait, l’ancêtre  de  Gbagbo ne serait pas resté six mois en place après des élections perdues ou, tout au moins, après s’être attiré l’opprobre de Paris. Il aurait été écarté du pouvoir plus ou  moins violemment. Grâce à ses multiples relais, à Abidjan avec l’ambassadeur Simon et le général Palasset, à New York avec le représentant de la France Gérard Araud, dans toutes les administrations françaises et internationales impliquées.

Le duo Levitte-Puga a fortement contribué à dessiner un nouveau modèle de gestion de crise qui a été reproduit en Libye, lors du Printemps arabe et le sera  encore au mali en janvier 2013 : d’abord, l’appel à l’aide du gouvernement reconnu, une première promesse d’assistance par l’organisation régionale, ensuite un mandat de l’ONU ; et enfin l’intervention de la France sur le plan diplomatique, économique et militaire.

jean marc et adoPrimus inter pares, le cas Gbagbo focalise toute l’attention. Dés le 11 avril, il a donné son accord à Ouattara pour être transféré dans le nord, mais il est revenu sur sa décision après une discussion avec Simone. Ce n’est donc que le 13 qu’il a rejoint Korhogo avec son docteur sous la double protection des FRCI et de l’ONUCI. Il y restera sept mois avant d’être transféré à La Haye.

Ouattara a tenu bon face à ceux qui lui suggéraient de ne pas remettre son adversaire à la CPI. D’un autre, les adversaires de Ouattara n’ont de cesse de remarquer qu’aucun leader de son camp n’est inquiété malgré les graves accusations lancées par l’ONU et différentes ONG. La justice, se plaignent-ils, note Jean-Christophe Notin, serait-elle unilatérale ? 

Par exemple au sujet du massacre de Duékoué, Guillaume Soro plaide la «légitime défense» : «Je considère avoir sauvé des milliers vies humaines par mon action». Et il estime ne pas pouvoir être poursuivi.

Le guillaume-soro1-300x200calme est de retour après  dix jours de canonnade. Les partisans de Gbagbo, nombreux à Abidjan ne sont pas enclins à se montrer. L’atmosphère n’est pas au règlement de comptes. Comme le reste du pays, la ville n’a été que la scène de choc final. Entre temps  Ouattara annoncera avoir besoin de 20 milliards d’Euros environ 13.300 milliards de FCFA sur cinq ans. Appel en partie entendue. Il n’en reste pas moins que les premiers à devoir se pencher sur le sort de la Côte d’Ivoire sont les Ivoiriens eux-mêmes. 

LA MORT D’IB QUI INTERROGE ENCORE LE POUVOIR D’ABIDJAN

Une mort fait plus particulièrement s’interroger sur les intentions du pouvoir d’Abidjan, celle du chef du commando invisible, Ibrahim Coulibaly alias IB, tué lors de l’assaut de son QG, le 27 avril 2011. A priori sa rivalité avec Soro Guillaume était notoire. IB a refusé de rendre les armes le 22. La suite est connue, sa mort étrange !

Ce n’est pas l’Onuci qui se charge de rapprocher les deux caps ennemis, mais les gendarmes français. La mission s’annonce périlleuse : leurs confrères ivoiriens se sont barricadés. Le lieutenant-colonel Leclercq ne prend onc aucun risque. C’est avec  un VBRG, casqués  que ses hommes  partent taper à la porte d’un général qui, venant de se rallier à Ouattara, les supplie de l’aider à  convaincre ses subordonnés. De longues discussions permettent in fine de mettre en tagro soroplace une  collaboration avec les FRCI d ans une ambiance assez prévisible de défiance réciproque.

LES VAS-ET-VIENS CHEZ LES GBAGBO 

Parmi ces aller et retours en ville, des français s’en vont fouiller la résidence de Gbagbo. Sont ainsi découverts les «classiques» des despotes en goguette, cigares et grands crus, des centaines de paires de chaussures et de tenues, mais aussi un stock conséquent de pilules viagra pour Monsieur et d’héroïne brune pour Madame. Sans que l’on sache si c’était pour sa consommation personnelle ou celle de ses proches.

 La DGSE se charge aussi de faire le tri dans les affaires personnelles de Gbagbo ayant échappé à l’incendie afin d’ôter toutes preuve de ses relations avec certaines notabilité françaises, qui ne sont pas forcément synonymes de collusion, voire de corruption, mais qui mal interprétées, pourraient le devenir. Licorne mène enfin la dépollution des principaux lieux de combat, révèle  Notin…

Youn-jin ChoiLa dernière bataille

Celui qui a le plus apprécier l’œuvre de Licorne, est sans doute Ouattara qui très tôt, a signifié à son homologue français son souhait de la  voir demeurer pour deux ans encore en ôte d’Ivoire…

Il semble toutefois qu’une fatalité se soit emparée de l’analyse des relations franco-africaines. Quelles que  soient les positions de la  république française et de son gouvernement le terme de françafrique, popularisé par le journaliste François Xavier Verschave et  son association Survie, vampirise tout, réduisant irrémédiablement la problématique africaine à des relations de puissants à faibles, de corrompus à  corrupteurs.

ado et sarkoIl est indéniable que Paris aux premières heures de la décolonisation a  continué à s’immiscer d ans les politiques locales, que des valises de billets ont poursuivi leurs voyages d’un continent à l’autre, les affaires qui ont émaillé les vingt dernières années démontrent qu’à peu près tous les régimes africaines, ainsi que tous les bords politiques français, en ont profité, et que c’est  donc en  quelque sorte, un jeu à somme nulle, une  routine, exécrable, mais qui ne saurait
être l’alpha et l’oméga de la politique française en Afrique…les réseaux sont entourés d’une mystique,  confie  Jean-Christophe Notin.

Alassane Ouattara a atteint aujourd’hui le sommet, mais il lui reste encore d’autres montagnes et non des moindres à gravir. Serrât-il capable avec cette épée de la CPI qui plane sur une partie non moins importante de ses proches de sombrer dans la politique de l’Autriche? 

A ce jour, les ex-chefs rebelles ne sont toujours pas inquiétés et certains même ne se privent pas de prélever  sur le pays comme un tribut de guerre.  Quoi qu’il leur advienne, le défi pour Ouattara est de parvenir à s’en éloigner sans s’affaiblir           Le-crocodile-et-le-scorpionavec son second mandat. Il y arrivera avec plus ou moins d’aisance en fonction du pacte qui les unit et dont ils sont  connaissance…

Le procès historique est  ouvert !

HERVE MAKRE

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