ABIDJAN-SANGARÉ JUGE LE PROCÈS : «NOUS SOMMES À UN MOMENT DÉCISIF DE L’AFRIQUE ; MAIS IL Y A TOUJOURS UNE JUSTICE»

Sa déclaration  à l’ouverture de la table ronde sur le procès de Gbagbo.

sang«Nous sommes à un moment décisif de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique et le FPI doit savoir se retrouver dans les moments décisifs (…) A quelques moments du procès de Laurent Gbagbo, il faut qu’on soit là. Donc merci à la direction du parti d’initier ce genre de rencontre (…) Ce n’est pas une question de nombre aujourd’hui. Quel que soit le noyau, il faut réfléchir. On ne doit pas être à la traine de la mobilisation pour Laurent Gbagbo mais toujours en avant et merci pour tous ceux qui ont porté ce combat-là.

Merci pour tous ceux qui sont en train de faire tourner le vent. Merci pour tous ceux qui ont révélé toutes les dimensions de son combat. Merci à la pcnc sangareresse. Merci aux amis qui partout dans le monde continuent de se mobiliser. Nous avons lu des lettres émouvantes et on se dit qu’aujourd’hui, quelque chose est en train de se passer. Qu’on le veuille ou non, le 28 janvier, quelque chose va se passer.

En fin de compte, c’est le procès de l’insoumission. Et comme on ne peut justement soumettre celui qui ne veut pas être soumis, ça sera difficile. Mais nous à notre niveau, nous devons tout faire pour être présent à ce procès, présent physiquement et aussi présent intellectuellement. Qu’on sache que quelque chose est en train de se passer loin de nous, qu’on sache que Laurent Gbagbo n’est pas seul et qu’il ne sera jamais seul.

Qu’on sache que les démocrates, ce n’est même plus une affaire de FPI, les patriotes sont avec le président Laurent Gbagbo. C’est ça le sens de son combat. Ce monsieur n’a pas eu de jeunesse parce qu’il pensait à l’Afrique et aujourd’hui il se retrouve tout seul. On parle d’une crise, d’une guerre ; en tout cas, pudiquement, le mot guerre. Il se retrouve tout seul à La Haye. C’est-à-dire qu’il s’est combattu lui-même. On ne peut pas accepter cela. On a du respect pour la Cour. On a du respect pour les juges mais le droit doit être dit. Et c’est ce que je disais, il ne faut pas que la politique serve de boite noire à la CPI. Vous lisez la mémoire de la boite noire et vous voyez le verdict. On ne peut pas accepter cela.

Abou Drahamane SangaréC’est le sacrosaint principe de séparation des pouvoirs. Que la politique sorte du prétoire de la CPI et que le droit soit dit. Et nous savons tous que le droit a été déjà dit (…) Parler de Laurent Gbagbo… On ne voit pas le temps passer quand on parle de ce monsieur-là. Ça nous fait plaisir de voir maintenant tous les écrits qui sortent sur sa vision. Je crois que c’est ça un homme aussi. Ce sont les traces qu’il est en train de nous laisser. Ces traces-là, il faut les suivre parce que ce sont des traces lumineuses.

Quand un président africain te dit : c’est mon nom qui m’intéresse, le nom que je vais laisser à mes enfants, c’est ce qui m’intéresse, ce n’est pas les milliards que je vais accumuler. Je ne suis pas un homme d’affaires…C’est le président dont on a besoin, dont l’Afrique a besoin et on le sait. Vous prenez toutes les réformes aujourd’hui, c’est un pied de nez à la Françafrique.

L’Assurance maladie universelle, vous avez totalement le lobby pharmaceutique contre vous. L’école gratuite et obligatoire, tout le lobby de l’éducation. La filière café-cacao aux paysans, ça c’est encore démentielle. Donc à chaque sangréalisation, cela posait problème. Il faut qu’on sache que c’est pour toi qu’il est là-bas. Aujourd’hui, j’ai de la peine de savoir qu’on puisse parler de criminel quand on connait ce monsieur.

Mais il y a toujours une justice dans le monde. Forcément la justice vient au bout de l’injustice, forcément la vérité vient au bout du mensonge. Donc gardons espoir et je pense que ce panel-là, on doit le multiplier (…) »..0

HM

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