COTE D’IVOIRE-SCANDALE FINANCIER: UN PRÉLAT MET L’EGLISE CATHOLIQUE EN DIFFICULTÉ

Par HM

L’ARGENT QUI TUE  A PETIT FEU !

CONARIV ET SES VICTIMESIl démarre 2016 avec du feu dans les jambes ce prélat. Une affaire de plusieurs milliards  de francs CFA ! Doucement mais surement, il y va.  Monseigneur Siméon Ahouanan de  l’Eglise catholique fait-il encore partie de la Conférence Episcopale ivoirienne? Tant, avec cette affaire qui va avec  une parcimonieuse délicatesse ébranler son Eglise, il descend de plus en plus dans le  fond de la caisse des fonds des victimes  des crises ivoiriennes. Sera-t-il,  un de ces jours  lumineux  interpellé par son Eglise qui ne l’a pas mis en mission ?

Bien que ne l’ayant pas mandaté à mettre la main à la pate endiablée de la cagnotte des victimes qui n’aime pas le bruit, encore qu’il s’agit de fonds appartenant à des  personnes  vulnérables, quel sera le regard des fidèles chrétiens ivoiriens dont les couleurs sont trainées par leur ‘’guide’’ à la tête de ces fonds  publics ?  Un prélat, serviteur de Jésus, ‘’Le Pauvre’’ qui s’est livré  à la mort pour faire revivre l’humain, peut-il être autant assourdi par les bruits des espèces sonnantes sifflotant  et trébuchantes au  point de se mettre en première ligne de  la gestion des fonds de milliers et milliers de victimes des crises  qui ont décimé toute  une nation ?  Avec des ressentiments, alors qu’il ne s’agit aucunement de la gestion d’une œuvre caritative comme l’Eglise catholique en regorge partout le monde !

PNCS observe les victimes
PNCS ET MGR observent la misère des victimes

C’est que s’accoutumant à la gestion des fonds de pauvres herses, la Commission d’indemnisation et de réconciliation que préside Mgr Siméon Ahounan qui s’est  remarquablement fait distinguer  de par ses  prises  de positions dans la politiques ivoiriennes avec  courage, n’en finit pas d’inquiéter  les destinataires desdits fonds. Qui, pour bien faire les choses ne cessent d’élever la voix. Pour demander la démission du prélat de la tête de ce gouffre qui finira par l’emporter devant le tribunal de l’histoire des victimes ivoiriennes. Lui vouant une estime particulière, elles lui «demandent» de quitter tout simplement  la Conariv.

Et là, le meneur de la fronde contre le vieux serviteur de Dieu, est membre du Collectif des victimes de guerre en Côte d’Ivoire-Cvci, Issiaka Diaby.  Il n’y va pas avec le dos de la petite cuillère face  à  Mgr Siméon Ahouana, le président de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des crises (Conariv). Il exige son départ de la tête de la structure, depuis samedi 9 janvier 2016 dans la capitale économique ivoirienne et dit-il, ce n’est que le commencement d’une folle course contre le fonctionnement de la Conariv comme le préparent depuis plusieurs mois d’autres structures de victimes.

Mgr-Ahouanan-Djro« La Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes est la plus atypique des structures de réconciliation qu’il nous a été donné de voir. Tant dans la composition des membres de son bureau exécutif que dans la conduite de la mission qui lui a été assignée. Ses collaborations, cohabitations et ses rapports avec les structures étatiques de la justice transitionnelle et les communautés des victimes sont les plus tragiques qui puissent exister« .

Pas besoin de venir de la planète mars pour mesurer le degré d’amour des victimes pour le monseigneur catholique ! « En vue d’arrêter cette hémorragie, la seule et unique interpellation qui nous est donnée de faire au président de la Conariv est l’exigence de sa démission pure et simple, de même que la dissolution de la Commission ». Joli conseil du porte-voix des victimes pour sauver Monseigneur d’une noyade certaine d’un exemple achevé de la gabegie au niveau de la structure, à savoir les dépenses exorbitantes. Notamment le téléphone dont les victimes apprennent qu’il s’élève à 23 millions de FCFA en seulement quelques temps de fonctionnement. Qui Monseigneur  a-t-il  pu appeler  avec une telle facture ? Ce n’est certainement pas sa sainteté le Pape François !

Ne parlez  pas de rançonnement des victimes par les agents de la Conariv. Une situation qui, selon leur porte-parole  a empêché certaines de se faire enrôler. A Yopougon, ancien fief des  pros-Gbagbo qui a basculé dans le camp Rhdp depuis les dernières élections  municipales et législatives,  des gens ont été pris la main dans le sac, en train d’extorquer de l’argent aux victimes de guerre pour leur enrôlement rapporte Diaby.

ADO ET LA CONARIV
Ouattara est-il aujourd’hui aussi heureux qu’hier avec la Conariv de Monseigneur?

Mais  pourquoi assiste-t-on à un terrible retard dans l’indemnisation des victimes, alors qu’il y a des cas urgents qui attendent d’être traités, alors qu’aussi les fonds sont bien  mis  à la disposition de Monseigneur  par le président Alassane Ouattara ?

L’Eglise Catholique attend la réponse et Monseigneur Siméon Ahouanan aussi ! Le serment et le vœu de pauvreté ne sauraient s’accommoder du bruit de l’argent. Qui tue  à petit feu…

H.MAKRE

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