Les alternances politiques sont porteuses d’innovations politiques, économiques et sociales. Chez nous, en Côte d’ivoire, c’est tout le contraire. Les gouvernements changent, les problèmes demeurent. Une illustration : la situation des balayeuses du district d’Abidjan.
Le lundi 15 février 2016, Au Plateau, elles ont dit leur colère relativement au nombreux mois d’arriérés de salaires. La question des balayeuses est symptomatique de l’échec de la politique de privatisation initiée depuis la décennie 90. La suppression de la société à capitaux publics SITAF a été une erreur. Non seulement les structures privées n’arrivent pas à rendre propre la ville d’Abidjan, pis, elles font de leurs agents des mendiants ambulants.
Le temps est venu pour le gouvernement de tirer les conséquences de cet échec et de créer une structure publique pour la gestion des ordures dans nos villes. Il doit étendre cette mesure au secteur de la santé publique en donnant un statut d’agents publics aux filles et garçons de salle. Nos hôpitaux gagneront en propriété ; les patients et les agents (actuellement employés par des structures privées), en dignité.
La création de services publics, dans ces secteurs, contribuera à sécuriser davantage le budget de l’Etat. Car, à l’analyse, en confiant ces questions aux structures privées, l’Etat dépense plus pour un service de qualité relative.
Contrairement à la propagande libérale, le secteur privé ne crée pas la croissance économique encore moins la richesse, il désarticule les sociétés humaines en y instaurant les inégalités confligènes. L’histoire des Etats le montre assez bien. Le capitalisme dans un Etat sans capitaux est un leurre.
Geoffroy-julien Kouao, Analyste politique
© 2016, herve_makre. All rights reserved.
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.