Le Juriste-Analyste-politiste ivoirien Julien-Geoffroy Kouao, depuis Grand-Bassam, venu ce samedi 26 mars 2016 s’incliner devant la mémoire des disparus de l’attaque terroriste du 13 mars dernier, a ouvert avec un dépôt de gerbe sur les lieux de l’attaque, le débat sur la réforme constitutionnelle annoncée par l’exécutif ivoirien. Une réforme qui selon lui, apparait comme une opportunité pour redéfinir la forme du régime politique ivoirien.
«La Côte d’Ivoire a été victime d’attaques terroristes et dans de telles circonstances, ses fils doivent manifester leur solidarité envers les victimes et communier avec ceux qui ont souffert dans leur corps et dans leur âme. Je suis venu à la suite des autres m’incliner devant la mémoire des disparus, et également pour dire que, les terroristes idéologiquement pensent avoir vaincu la mort. Je viens leur dire que s’ils ont vaincu la mort, ils ne pourront jamais vaincre la vie. Mais en même temps comme le dit Me Jacques verges, les poseurs de bombes sont des poseurs de questions. Et dire qu’au-delà de l’émotion, nous devons nous inscrire dans la réflexion», déclare-t-il face à la presse après dépôt d’une gerbe de fleur pour cette attaque qui a officiellement fait 21 morts dont 15 civils, 3 présumés assaillants et 3 éléments des forces spéciales et plusieurs blessés.
«Nous sommes confrontés aujourd’hui, à un défi sécuritaire qui vient s’ajouter aux autres défis déjà existant avec le chômage endémique des jeunes diplômés, le problème de la cohésion nationale, donc défis politiques.
Je pense que pour relever ces défis, nous devons nous inscrire dans la réflexion et penser à remodeler l’organisation et le fonctionnement de notre société. Il nous faut réinventer l’ETAT. Je pense que la réforme constitutionnelle par l’Exécutif annoncée apparait comme une opportunité. Cette réforme doit être l’occasion pour nous de redéfinir notre régime politique et la forme de notre Etat », ajoute-l’ Analyste-politiste Julien Kouao et d’être plus explicite :
«Nous devons arrêter de confier au regard des nouveaux défis qui sont les nôtres, l’entièreté du pouvoir entre les mains d’une seule personne ; autrement le système présidentiel devient à mon sens, un non-sens, il devient obsolète. Il faudrait que nous pensions dans le cadre de cette réforme constitutionnelle à venir, à nous inscrire dans un régime parlementaire qui va permettre une gestion collégiale du pouvoir d’Etat, pour mutualiser les intelligences afin de répondre aux nouveaux défis ».
Selon le juriste-politiste, il faut aller plus loin pour créer la justice sociale, la cohésion nationale au niveau des entités locales sur l’ensemble du territoire. En donnant plus de moyens aux autorités locales, aux organes décentralisés, sur le plan sécuritaire, économique, politique, et ce, «pour pouvoir répondre aux nouvelles attentes créées par le terrorisme, créées par le chômage, créés par la fracture sociale. Je pense que nous devons dans le cadre de la réforme constitutionnelle penser à un Etat fédéral avec des entités fédérées qui auront assez de pouvoir pour amener les Ivoiriens à la prospérité, vers la sécurité ».
Il cite le président Tchadien Idriss Déby Itno, le gendarme de l’Afrique centrale qui annonce un régime parlementaire, lors de sa campagne présidentielle. «Je pense que nous devons aller dans le même sens. La réforme constitutionnelle annoncée ne peut être la seule affaire de l’exécutif. Il doit dès maintenant prendre en compte toutes les propositions et ouvrir le débat sur la question. Ce sont les motivations de ma présence, ce matin du 26 samedi mars. Prompte rétablissement aux victimes et répondons aux défis sécuritaires, ce qui passe par une réforme du régime politique ivoirien qui doit passer à un régime parlementaire…», continue dans sa déclaration, deGrand- Bassam ; Julien-Geoffroy Kouao. Membre du groupe de réflexion et Analystes politique, il annonce des rencontres et fora pour la poursuite du débat autour du changement du régime politique en Côte d’Ivoire.
H.MAKRE
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