PRESSE-AFFAIRE ‘’FERMETURE DE LA MATINALE’’ : LA VÉRITÉ QUE LE RDR CACHE AUX IVOIRIENS ET A SES MILITANTS

HAMADOU SOUMAHOROIncroyable mais vrai les témoignages des victimes du RDR! Vingt (20) journalistes, quatre ans durant, confient leur destin à un quotidien  ‘‘LA MATINALE’’. Celui d’un parti politique, au pouvoir, le RDR. Leur rêve va vite se transformer en cauchemar avant de devenir un enfer. D’abord arnaqués, ensuite minés par la manipulation, ils sont finalement forcés au silence, et au chômage. Sans préavis, sans droit et sans voie de recours. Comment en sont-ils arrivés là ? Tout sur leur misère…

LA CRÉATION DU JOURNAL DU RDR

‘‘LA MATINALE’’

L’aventure démarre le jeudi 14 juin 2012.  Le RDR-Rassemblement des Républicains, s’appuie sur les ÉDITIONS DUNUYA COMMUNICATION, un Cabinet ivoirien spécialisé en presse, pour éditer son premier quotidien officiel. Amadou Soumahoro, SG par Intérim du RDR fait confiance à son vieil ami qui a désormais sa nouvelle  carte de militant pour conduire la mission. Le Directeur Général-Bamba Alex Souleymane dit BAS, forme ainsi son équipe. Diabaté Lanciné, alors Chef de Cabinet du Secrétaire Général par Intérim du RDR, en devient le Directeur de Publication. Financièrement, tout est mis à leur disposition, pour bâtir un journal de référence.

LA MATINALE RDRDE LA GABÉGIE À L’OUTRANCE

LA RÉDACTION

 Le casting est mauvais. Les journalistes sont « ramassés » ? Ce sont les propres termes par BAS selon les témoignages recueillis. Pour la plupart, journalistes non diplômés et au chômage. La crise militaro-politique de 2010-2011 est passée par là ! C’est une proie facile. Les abus sont donc permis.

Les journalistes travaillent dans des conditions précaires. Ce qui leur sert de salle de rédaction est une porcherie. Ni sécurité,  ni commodité, ni assurance. Chacun d’eux est livré à lui-même. «Il faut se nourrir sur le terrain» leur rappelle le seul maître à bord confient les infortunés.

 Avant de leur imposer, main en main, un salaire mensuel de misère allant de 50 000 F CFA (soit 76 euros) en moyenne, et  pour les chanceux, les plus dociles ou les plus fidèles, passant la barre de 100 000 F CFA (soit 153 euros). Solde qu’ils ne toucheront parfois pas, pour certains. Parce que le Grand BAS, le bienfaiteur, comme ils l’appellent et l’indiquent, est en colère. C’est le moindre mal. Sinon, «vous êtes virés ! », témoignent ses indigents créés de toutes pièces par la machine du RDR.

RDR LA LIGNE ÉDITORIALE

 Elle est variable, selon les intérêts du moment. Avec tout de même un acquis. Soigner l’image du SGI et de quelques ami(e)s , financièrement concret(e)s, dans l’administration et dans le parti. Grosse photo à la «Une» et Publireportage à l’intérieur du journal (page couleur). Combien de fois les lecteurs n’ont pas été abasourdis par  une mise en page de la UNE venue d’ailleurs.  Ensuite, on passe à la caisse ? Les autres cadres de la Case peuvent aller voir ailleurs. Le tout habillé par des dossiers élogieux en faveur du Président et de son épouse. Et le tour est joué !

L’ADMINISTRATION

Elle n’existe que de nom selon les témoignages des journalistes rencontrés dans la rue. Concentrée et amorphe, elle ne se contentera que de répondre aux seuls courriers, d’avertissement ou de menaces de suspension, venus du Conseil National de la Presse (CNP). Ni formation continue, ni stage ni congé planifiés pour le personnel.

Aucun d’entre eux n’a de soutien pour participer aux concours (prix) de journalistes, au plan national et international. Ce n’est pas important. Pis, les agents n’auront droit ni à des contrats ni à des bulletins de salaire ni à la déclaration à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Les fonds alloués à cet effet sont détournés selon toujours les coléreux de  journalistes assignés à la maison.

 Jusqu’à ce que le CNP suspende LA MATINALE, le jeudi 13 juin 2013. Malheureusement, avec des documents faux (bulletins de salaire, Déclarations CNPS et autres)  déposés au CNP, le journal est de nouveau ouvert, mi-juillet 2013. Pourtant, rien n’a changé à LA MATINALE.

Le second journal- LE RÉPUBLICAIN– géré par l’icône de la presse ivoirienne  Bamba Alex Souleymane, comme ils le présentent, affiche des résultats catastrophiques. Dernier au classement trimestriel EDIPRESSE. Le SGI du RDR demande alors la fermeture provisoire du canard. Jusqu’à ce jour, il n’a pas rouvert. Une partie du personnel est licenciée, abusivement. Le reste rejoint LA MATINALE.

MALA TRAVERSÉE DU DÉSERT

LA CONVENTION COLLECTIVE

Depuis 2012, les journalistes recrutés ignorent qu’ils sont dans une embarcation de fortune. Après la première suspension du CNP, ils savent désormais que leur sort est scellé. Ils décident enfin d’agir, discrètement,  pour éviter que la foudre ne s’abatte sur eux : La fermeture du journal. L’ultime chance n’est autre que la convention collective. Son application effective, grâce aux actions des associations telles l’UNJCI, le SYNAPPCI.., à la diligence des patrons de presse (GEPCI) et à l’engagement des structures sous tutelle (CNP, FDSP) du ministère de la Communication, va les aider à retrouver la normalité.

Les subventions et les aides de l’État, aux éditeurs de presse, devraient normalement pouvoir y contribuer. Que nenni ! Les choses se compliquent. La confiance est totalement rompue entre Bamba Alex Souleymane et ses filleuls. Malgré les concessions qu’ils font, aucun d’eux n’est payé conformément à la Convention Collective.

SOUMAHORO AMADOU RDRLe SG Intérimaire du RDR met en  mission le Directeur de Publication  du Journal Lanciné Diabaté, le Directeur de Cabinet adjoint du SGI afin de redresser la situation, expliquent les déflatés de La Matinale. Il a tous les pouvoirs à cet effet. Malheureusement, l’homme de la situation s’adonne à une chasse aux sorcières. Le climat, déjà morose, s’envenime. À la veille du nouvel an (2016), Lanciné Diabaté annonce la suspension de LA MATINALE.  

HAMADOU SOUMAHOROLA FERMETURE DU JOURNAL

Le quotidien LA MATINALE est financé par le RDR. Mais, c’est une propriété du CABINET DUNUYA COMMUNICATION. Bamba Alex Souleymane, son PDG, en rupture de ban avec son vieil ami Amadou Soumahoro, refuse de céder le titre de son canard au Parti. Les journalistes sont alors au chômage technique. Le temps que le Secrétariat Général par Intérim du RDR  mette en place un nouveau journal, ressasse Lanciné Diabaté.

De janvier à mai 2016, voilà cinq (5) mois que les journalistes et les techniciens de LA MATINALE sont sans nouvelles de la direction du parti du président Alassane Ouattara. La seule note qu’ils reçoivent, c’est qu’ils ne recevront plus de salaire.

Le mardi 29 mars donc, à la salle «OBAMA» du Siège officiel du RDR Cocody Rue Lepic, Lanciné Diabaté, qui a cette lourde tache, rassure pourtant les journalistes : « Tout est mis en œuvre pour ouvrir rapidement le nouveau journal». Il les invite même à déposer dans les meilleurs délais, une lettre de motivation et un CV, à l’attention du Directeur Général du nouveau Groupe LES ÉDITIONS VIVRE ENSEMBLE.

BAMBA ALEXLE NOUVEAU JOURNAL

 Il s’appellerait « LE RASSEMBLEMENT ». Le siège aurait même déjà été trouvé. C’est tout ce que savent les journalistes. Qui sera retenu ? Quand ouvrira-t-il ? Les chômeurs de la matinale attendent toujours     dans une ambiance de désignation des futurs candidats  pour les élection municipales ou régionales et aussi mégislatives.

 

LA VIE DE CHÔMEUR

L’IMPUNITÉ

Il n’y a  rien de nouveau que d’apprendre que des journalistes sont au chômage. Surtout quand l’entreprise pour laquelle ils travaillent est en faillite. Ce qui est  triste, c’est que le responsable de l’entreprise en question a agi, impunément. Bamba Alex Souleymane, a aussitôt ouvert un nouveau journal «LA GAZETTE D’ABIDJAN ». Avec une nouvelle équipe. Certainement dans les mêmes conditions. Pendant ce temps,  ceux qu’il a exploités au nom du RDR, sont au chômage. «C’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité » nous confie un journaliste choqué.

RDR LA MATINALECHÔMEUR ET MENDIANT ?

 Prison à ciel ouvert pour les journalistes de LA MATINALE. « Nous n’avons seul recours que Dieu » nous a partagé l’un d’entre eux. Déjà qu’il était difficile pour eux de joindre les deux bouts avec le peu qu’ils recevaient, mensuellement. « Je n’ai pas encore dit à ma femme et à mes enfants que je suis au chômage » nous confesse ce journaliste qui couvrait les activités du RDR.

QUELQUES INTERROGATIONS ET ATTENTES

L’éternelle question:

HAMADOU SOUMAHOROLe Président ivoirien  Alassane Ouattara– est-il informé ? Il aurait donné son aval pour la création de ce groupe de presse, indispensable au rayonnement du RDR.

Que disent et que font le Ministre d’État Amadou Gon Coulibaly SG de la Présidence de la République et Masséré Touré épouse Koné, Directrice de la Communication de la Présidence de la République ? Ils auraient facilité la création des journaux LA MATINALE et LE RÉPUBLICAIN dit-on.

Le ministre Amadou Soumahoro est-il coupable des dérives et des abus de son vieil ami Bamba Alex Souleymane ? Si ce n’est pas le cas,  l’on peut tout de même affirmer que le SGI du RDR est responsable de tout ce qui se passe. Parce que bien informé de la situation et que les journalistes n’ont jamais rien reçu des fonds qui leur a toujours été destiné.

La dernière forfaiture en date expliquent les journalistes du défunt journal La matinale dont la résurrection est attendue, ce sont les 7 000 000 F CFA (soit 10 600 euros) que la Présidence ivoirienne leur aurait offert pour la campagne d’Octobre 2015. L’argent n’est jamais arrivé à destination. Et pourtant, les journalistes étaient mobilisés, nuit et jour, pour couvrir toutes les activités du Président Candidat, qui fort heureusement est passé, haut les mains, au premier tour de la Présidentielle d’Octobre 2015.

MABamba Alex et Amadou Soumahoro se sont clashés, encore, en décembre pour récupérer la subvention du Fdsp qui s’élève à 11 millions f CFA. En définitive, c’est Bamba Alex Souleymane qui a empoché le chèque, nous apprennent les journalistes de La Matinale. A la grande colère de son vieil ami et complice.

HAMADOU SOUMAHOROCe dossier pourrait être considéré comme un article pour dénigrer ou pour dénoncer. Que nenni ! C’est un cri de cœur à une situation de désordre et d’injustice. Face à l’indifférence des acteurs et partenaires de la presse ivoirienne. Et surtout, à l’oubli du Secrétariat Général du RDR. C’est le sentiment aigre qu’ont ces pères et ces mères de famille, qui ne savent plus où donner de la tête.

Mille et une questions, sans réponse. Pendant ce temps, des journalistes se meurent, dans l’attente d’une hypothétique ouverture d’un journal dans lequel ils n’ont aucune garantie de travail. Incroyable mais vrai ! Ne font-ils pas partie du plan de création d’emploi ou insertion de jeunes ivoiriens ?

HERVE MAKRE

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