Une affaire de détournement de 732 millions FCFA de l’Etat de Côte d’Ivoire, de l’UE et de la BAD destinés aux STRUCTURES DE SUIVI-ENCADREMENT DE PROJETS DDR (ADDR-CCSR) pour la réinsertion de plus de 70.000 ex-combattants, secoue la cellule de la coordination de suivi et de réinsertion-CCSR dirigée par le coordonnateur Ago Christian…Abidjan, jeudi 25 août 2016, 14 cabinets membres des STRUCTURES DE SUIVI-ENCADREMENT DE PROJETS DDR (ADDR-CCSR) de la réinsertion des ex-combattants de 2012 à 2015 ont exigé et dénoncé face aux journalistes le non paiement de factures de leurs prestations dans le cadre dudit projet. Une situation qu’ils expliquent comme une rétention volontaire des fonds par le coordonnateur, AGO Christian, Coordonnateur de la CCSR-cellule de la coordination de suivi et de réinsertion. Ce sont 732 millions FCFA représentant du dû qui passera selon le bon vouloir du coordonnateur-payeur à 574 millions FCFA après défalcation de 158 millions CFA représentant selon son audit commis de certaines irrégularités de certains travaux. Les cabinets expliquent.
«Le mardi 15 mars 2016, Monsieur AGO Christian, Coordonnateur de la CCSR, a convié toutes les structures d’exécution(cabinets et ONGs)concernées à une rencontre à laquelle, à Abidjan dans les locaux du CCSR il a affirmé que les Fonds alloués au règlement de l’ensemble de leurs factures avaient été dorénavant mobilisés soit 3 milliards de FCFA par l’Etat, mais qu’il comptait bien diligenter un audit avant de libérer ces paiements.
L’audit prévu a été réalisé et les résultats communiqués aux cabinets en juin 2016. Résultats induisant des taux de prélèvements de 15 à 40 % sur les cumuls des factures initiales. Initiative difficilement acceptable par les cabinets et ONG, mais qui n’a pas cependant pas fait objet de contestation, vues les nombreuses difficultés auxquelles ces structures étaient déjà confrontées et dans l’espoir que les paiements dus seront immédiatement réglés.
Cependant, et en dépit de tout cette bonne disposition des membres des structures de suivi, de ne faire aucune entrave au processus en acceptant tous les contraintes imposées par des responsables nationaux du DDR, les factures des prestations effectués restent à ce jour encore non réglées après 14 mois d’attente complétant à 26 mois d’activité sans rémunération . Et, cela, deux (2) mois après la fin du mandat de la CCSR et à quelques jours de la fermeture de ses portes, le jeudi 31 août 2016.
Toutes les démarches menées par des représentants des structures concernées pour une rencontre d’information avec un responsable du DDR, sont restées à ce jour sans suite.
Pendant que la communauté internationale dont l’Union Européenne en prime reconnait au DDR ivoirien un modèle exemplaire aussi bien dans sa conception que dans sa mise en œuvre au regard des résultats réalisés, les responsables de structures d’implémentation du suivi-encadrement vivent dans l’angoisse de l’incertitude du règlement des factures de plusieurs mois d’activité.
Aujourd’hui encore, la situation de plus en plus précaire des cabinets d’encadrement et de suivi des projets de réinsertion fragilisés par des passifs cumulés de diverses natures, motive nos actions. Nous pouvons citer, au titre de nos alarmes, plusieurs mois d’impayés de salaires des employés et de loyers de bureaux, le non-respect de nombreux engagements avec des Institutions de financements et autres créanciers privés ; source de menaces d’expulsions, de saisines de matériels logistiques et autres biens ou d’interpellations judiciaires de responsables de cabinets », ont déclaré les porte-paroles des 14 cabinets entre autres SG2A de Gbamélé Kouadio Joseph, CIDH Consulting Sarl, de Saouré Kouakou Martin ; CF-CAP Formation par apprentissage dans le cadre de resocialisation, de Moné Ariko Faustin, Sopresci sarl de Totokra Boni Sosthène.
Le 24 août 2016 voici ce que le coordonnateur Ago Christian Kodia, écrit aux structures qui réclament leurs impayés :
«Les différents manquements constatés ont causé une défaillance dans la processus de réinsertion de nombreux bénéficiaires, ce qui nous a amené pour éviter un échec de la réinsertion à reprendre les formations avec l’appui de l’Agefop et de la direction de l’Apprentissage et de l’insertion professionnels DAIP ».
Du coté de l’Agefop joint, voici ce que disent les responsables contactés : « L’Agefop n’a pas procéder à la réinsertion des ex-combattants. Près de 300 personnes ou ex-combattants ont reçu trois mois d’accompagnement formation à l’apprentissage dans le cadre DDR. Un partenariat signé depuis l’ADDR et exécuté par la CCSR. Cet accompagnement apprentissage formation s’est effectué avec la Chambre de métier, sur financement de l’Unops. C’étaient des cours théoriques par définition de profile de compétence sur 3 mois… L’Agefop n’a pas exécuté le travail des cabinets dans le cadre du projet de réinsertion des ex-combattants...».
Le COLLEGE DE RESPONSABLES DES STRUCTURES DE SUIVI-ENCADREMENT DE PROJETS DDR (ADDR-CCSR) Pour La Réinsertion Des Ex-Combattants, Crie Au Scandale
«Où est passé notre argent pour le travail exécuté, après avoir déjà pris 158 millions FCFA sur le total de 732 millions FCFA ? Nous voulons simplement que le coordonnateur nous paie les fonds qui nous sont dû. Nous interpellons le Chef de l’Etat, tous les bailleurs de fonds sur ce scandale financier.
Nous exigeons le paiement immédiat de toutes les factures impayées aux cabinets dans le cadre de réinsertion des ex-combattants salués par toute la communauté internationale à travers le BAD, GIZ, l’Union européenne…Nous avons pris trop de risques pour la réalisation des projets », dénoncent les conférenciers, ce jeudi 25 août 2016 à Abidjan. Affaire suivie…
Grace Ozhylly
© 2016, herve_makre. All rights reserved.
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.