Il été un des acteurs majeurs dans l’indemnisation des victimes des déchets toxiques en Côte d’Ivoire avec l’avènement du cabinet anglais d’avocats Lei Day and Co. Koné Cheick Oumar a réagi, ce jeudi 1er décembre à Abidjan à la décision de la justice du Pays-Bas rejetant la requête d’une Fondation de droit néerlandais représentant des victimes ivoiriennes des déchets toxiques déversés par le cargo Probo Koala à Abidjan en 2006 après qu’Amsterdam a refusé au cargo immatriculé au Panama de décharger sa cargaison qui a causé au moins 19 décès et des dizaines de milliers d’intoxications.
«Pour moi ce n’est pas une surprise ! J’avais déjà prédit l’issue de cette action. J’ai dit que la solution dans cette affaire n’est pas judiciaire parce que la procédure est complexe. Il faut la négociation. Cette décision qui déboute les plaignants est salutaire pour les victimes ivoiriennes. Elle mettra fin à l’escroquerie surdimensionnée organisée par des responsables d’associations des victimes dont Pipira Denis, qui brandissant un espoir d’indemnisation soutirent des fonds aux victimes. Il faut maintenant penser à mettre en place la plate-forme des associations des victimes des déchets toxiques pour affronter Trafigura comme je l’avais annoncé. Mais je n’étais pas écouté », explique Koné Cheick face aux journalistes.
«Il faut des éléments palpables pour donner une suite à cette affaire. Dès le début, les victimes se sont rendues à l’hôpital et le gouvernement ivoirien dans un souci de bien faire a commencé à les soigner sans toutefois penser plus loin. C’est avec l’arrivée du cabinet Lei Day and Co qu’ils ont fait faire un simulacre de dossier pour gruger les uns et les autres.
Il y a eu aussi l’indiscipline des victimes qui sont dans plusieurs associations, pour se voir indemniser. Et il n’y a pas eu de solidarité au niveau de toutes les associations. Certaines d’entre elles ont sollicité des maisons d’assurances pour couvrir les risques. Une action qui en fin de compte s’est transformée en une source d’enrichissement illicite. Nous nous sommes retrouvés dans une situation compliquée », indique-t-il et de poursuivre :
«J’ai toujours dit comme je le dis aujourd’hui qu’il faut que tous les acteurs engagés dans cette procédure se retrouvent pour parler d’une seule voix face au pollueur. Les associations doivent mette en place une seule-plate-forme qui regroupe les associations et les avocats en un seul collectif contre Trafigura. J’ai réuni en son temps à Paris tous les avocats des victimes, sauf Kalilou Fadiga, chaque avocat a pensé que seul, il pouvait gagner face à Trafigura. Le résultat est là ! La décision de la justice néerlandaise les déboutant, ils ont décidé de rentrer en contact avec moi Koné Cheick Oumar pour une solution. Que tous les avocats des victimes se mettent ensemble ! Que toutes les associations de victimes se mettent ensemble comme je le préconisais depuis », et d’indiquer !.
«Je me battrai pour que les victimes obtiennent gain de cause. Car il y a deux éléments qui militent en leur faveur. D’abord le gouvernement ivoirien a donné son accord de faire un conseil spécial sur la question des déchets toxiques, ensuite cette décision de justice néerlandaise qui va réunir tout le monde.
A partir de ces deux éléments nous ions en négociation avec Trafigura. Sinon comment veut-on que Trafigura accepte de négocier avec plusieurs associations qui ont la plus part des victimes en commun.
Si la justice néerlandaise dit incapable de juger Trafigura, est-ce le cas de la justice ivoirienne ? Nous avons beaucoup de cartes sous la manche qui vont ramener Trafigura à la table de la négociation pour aborder la suite de ce dossier. En Côte d’Ivoire, il y a des solutions, car j’ai obtenu un accord amiable du pollueur ». Des rencontres sont annoncées.
Regroupées au sein d’une association de droit néerlandais, les victimes avaient assigné en justice en 2015 la multinationale Trafigura, spécialisée dans le négoce des matières premières, notamment le pétrole, réclamant des indemnités et le nettoyage des déchets. Trafigura, n’a jamais été condamnée pour le déversement des déchets toxiques en Côte d’Ivoire.
HM.
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