Cour d’assises : Simone Gbagbo dit NON! Le juge Boiqui Koidjo va-t-il la faire comparaître par la force ? Fatiguée elle refuse, ses avocats aussi

Le procès se poursuivra sans elle ! Ainsi a décidé la  Cour d’assises d’Abidjan qui juge l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, pour crimes contre l’humanité, ce jeudi 1er décembre. «Nous passerons outre sa présence pour les débats. Le procès est renvoyé au mardi 6 décembre » a déclaré le président de la cour, le juge Boiqui Kouadjo, après avoir constaté l’absence de l’accusée ainsi que celle de ses avocats à l’audience.

 SIMONE GBAGBO FEMME « Mme Gbagbo a refusé d’obtempérer à la sommation. Monsieur le président, vous avez le choix, soit d’ordonner qu’elle soit emmenée de force devant la Cour ou alors passer outre sa présence« , a réagi le procureur général Ali Yéo, précisant qu’ « il n’est pas nécessaire de la faire venir par la force« .

Mme Gbagbo a refusé la sommation qui lui était faite de se présenter mercredi. « Comment voulez-vous que je me présente à ce procès sans mes avocats ? Je n’ai pas de problème à venir, mais, il faut la présence de mes avocats d’abord » a-t-elle répondu, souriante, à l’huissier de justice chargé de lui transmettre sa convocation dans sa cellule, selon le document lu par le greffier du tribunal.

Le bâtonnier de l’ordre a été saisi d’une demande de la Cour pour commettre des avocats d’office après l’échec de la sommation. « Si le conseil de l’ordre n’arrive pas à ramener (au tribunal) les avocats initialement constitués, le bâtonnier aura l’obligation d’en commettre d’office pour continuer cette audience.

Une médiation aboutit ou ça échoue. La défense et le parquet général peuvent toujours convenir de quelque chose. Mais, cela n’est pas imposable à la Cour. C’est ce qui s’est passé car la Cour n’a pas adhéré. Donc, nous sommes obligés de chercher des solutions alternatives« , a affirmé à la presse Me Abbé Yao, la bâtonnier de l’ordre des avocats.

simone gbagbo 4De nouveaux avocats seront commis pour assurer la défense de l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo à partir de mardi prochain conformément aux dispositions des articles 319 et 320 du code de procédure pénale ivoirien.  Le délai de 72 heures (jusqu’à mardi) accordé par la Cour « sera mis à profit pour essayer de parvenir à débloquer la situation » a-t-il ajouté.

 Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée en 2015. Depuis quelques semaines, la défense de Mme Gbagbo pose comme préalable à sa participation au procès la comparution de certaines personnalités citées comme des ‘’témoins clés’’.

Il s’agit notamment de l’actuel président de l’Assemblée nationale Guillaume Kigbafori Soro, des Généraux Philippe Mangou et Edouard Kassaraté respectivement Ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon et au Sénégal, l’ex-Premier ministre Jeannot Ahoussou et l’actuel Président du Conseil économique et social, simone gbagboCharles Diby Koffi.

Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.

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