Auteur d’une œuvre littéraire, ‘‘La grève des Serveuses’’, artiste, cinéaste, auteur-compositeur, journaliste, Gnabry Jean-Léopold connu sous le pseudonyme ‘‘DeGnabry’’, crie sa colère face à l’attitude des députés élus sous la bannière ‘‘d’indépendant’’, qui par la suite courent verser la victoire des électeurs aux mains de leurs formations politiques qui les ont rejeté. «Ils n’ont aucun respect pour les électeurs ! C’est regrettable’ !, s’indigne-t-il. Il ne manque pas dans cette interview d’interpeller toute la jeunesse à sa responsabilité dans la construction de la nation ivoirienne, à travers « LA GREVE DES SERVEUSES», disponible en librairie.
Par H.M.
Jeune et leader d’opinion, vous êtes aussi écrivain-cinéaste, quel est votre regard d’observateur sur la période électorale que vient de traverser la Côte d’Ivoire. Notamment avec le referendum et les législatives. Elections qui se sont déroulées sans heurts. Est-ce-à dire que ce pays a retrouvé ses valeurs démocratiques et de paix ?
L’on pourrait au regard d’un passé récent dire que oui, la Côte d’Ivoire est sur la voie de la paix. Car c’est la première fois que ce pays sort des élections sans les bagarres. C’est vrai. Mais au-delà de ce fait, le taux de participation assez faible que nous observons rappelle que les Ivoiriens boudent les élections et les formations politiques. Certains diraient que c’est parce qu’une partie de l’opposition a appelé à l’abstention, Non!
C’est que les ivoiriens ne se sentent plus concerner par les actions des hommes politiques à cause de leur trahison, de leurs critiques qui ne sont pas fondées et constructives qui se ramènent aux intérêts personnels et privés ; de leurs positions tranchées. Mais aussi, à cause de leurs ethnies qu’ils mettent en avant. Tant qu’il s’agira de faire la politique de cette façon, les Ivoiriens ne se sentiront pas concerner par les élections. Et ce n’est pas une bonne image pour le pays avec taux très faibles aux élections.
Comment expliquez-vous la percée des indépendants aux législatives 2016?
C’est une réalité. Et à observer la fourchette d’âge des indépendants, ils sont tous jeunes. Cela veut dire que tout obéit à une question de génération et la politique ne peut pas y échapper. Les jeunes veulent s’affranchir de la vieille classe et le peuple l’a compris.
Une génération est passée et une autre arrive. Mais autre leçon de la percée des indépendants, c’est le refus de voir parachuter des candidats depuis Abidjan ou depuis la direction d’un parti politique ignorant la réalité du terrain. C’est cela, l’effet des indépendants.
Mais au denier constat, ces indépendants retournent dans leurs formations politiques, qui, pourtant ne les voulaient pas comme candidats!
C’est cela la vraie plaie dans cette affaire. Voilà quelqu’un qui est rejeté par son parti politique, son parti qui le ridiculise, ne reconnaissant pas sa valeur. Il part seul et gagne les élections en indépendant. Puis il court retourner à la case de départ dire qu’il remet sa victoire au président de son parti politique. C’est qu’il ne respecte pas les électeurs qui l’ont voté. S’il ne se respecte pas lui, ce n’est pas un problème, car il a décidé de ne pas se considérer. Mais, il décide de ne pas respecter aussi les électeurs.
Une telle attitude, n’est pas normale. C’est indigne ! Il ne respecte pas ceux qui ont accompagné sa décision d’être indépendant d’esprit. Il ne respecte pas ceux qui se sont mouillés pour lui redonner sa dignité que la direction de son parti politique lui a déniée. Il ne respecte pas ceux qui ont dit, ‘‘vas-y, tu peux’’.
Il faut apprendre à respecter les électeurs qui donnent le pouvoir! C’est comme si Yasmina Ouégnin avec cette mobilisation exceptionnelle des électeurs autour de sa candidature et sa victoire, retourne offrir son poste de député au Pdci qui l’a rejetée. Ce serait une grosse désillusion pour le peuple.
Donc les indépendants ont déçu les électeurs qui pourtant, leur ont donné le pouvoir d’être membre de l’Assemblée nation et être leur voix. Ils peuvent être membres de leurs partis politiques et rester dans le bloc des indépendants à l’Assemblée nationale.
Alors que, ce n’est plus à cela que nous allons assister puisqu’ils ont tous fini de brader cette victoire du peuple.
Il y a à désespérer alors de ces jeunes indépendants?
C’est une grosse déception cette symphonie. C’est comme si Yasmina dont l’élection a mobilisé tout le monde au point de mettre sous l’éteignoir celle des ténors du PDCI, disait: ‘‘Pdci voici ma victoire elle est à toi’’ ! Alors que c’est le Pdci qui a rejeté sa fille. C’est le PDCI qui a rejeté l’homme qui a servi depuis Houphouët-Boigny à Bédié, Georges Ouégnin. Beaucoup d’Ivoiriens se sont sentis en Yasmina, se sont retrouvés en Yasmina. Imaginez Yasmina qui retourne à la case de départ au Pdci offrir sa victoire à Bédié. Imaginez la déception des ivoiriens ! Il faut apprendre à ne pas se moquer des électeurs. Les indépendants n’ont aucun respect pour les électeurs. C’est regrettable’ !
Quelle est la place de la jeunesse dans toute cette ambiance ?
Il faut qu’elle arrête de placer les bâches et les chaises pour les vieillards constituant une génération passée et du passé. La jeunesse doit montrer aux politiciens leurs propres visages hideux. La jeunesse d’aujourd’hui doit faire la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui et la Côte d’Ivoire de demain.
Que les indépendants restent indépendants à l’Assemblée nationale, pour encourager d’autres indépendants.
Vous êtes journaliste et écrivain, vous venez de mettre votre première œuvre littéraire, sur le marché intitulée ‘‘la grève des serveuses’’. Un titre évocateur ! A quand la grande dédicace ?
Vous imaginez, que nous sommes à Abidjan, le 31 décembre. Tout le monde s’apprête à vivre la Saint- Sylvestre avec ferveur et faste comme il en est de coutume à la veille de chaque nouvelle année. Mais la fête n’aura pas lieu.
La raison : les serveuses des bars, des maquis, des restaurants, des hôtels etc. sont en grève pour exiger de leur patronat dirigé par le tout-puissant, riche homme d’affaires M. Gbroukpo, ami et bras droit du Président de la République, un meilleur traitement salarial et des conditions de travail améliorées.
Sous l’impulsion de Denise, Eliane et Aïsha ; les instigateurs du mouvement sont l’objet de menaces, d’intimidations, de corruption. Malgré les pressions, les serveuses obtiennent satisfaction à la suite de l’intervention du parrain du patronat des maquis, le Président de la République, son excellence Djessan Doukou. Cette victoire du secteur informel a servi d’exemple et a ouvert les portes de la Présidence de la République à Denise, Eliane, et Aïsha; les meneuses de la lutte.
C’est donc une question d’abnégation. Il ne jamais renoncer à un combat…voilà ce que nous enseignent ‘‘la grève des serveuses’’. L’œuvre est disponible dans les librairies. La grande dédicace est pour le premier trimestre 2017.
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