Les images en provenance de l’Afrique du Sud heurtent notre humanité. Comment un peuple qui a subi les pires atrocités pendant plusieurs décennies prend plaisir à brûler vivants, égorger des êtres humains au motif qu’ils sont des étrangers ? Certes, les observateurs avertis soulignaient l’immaturité de la classe politique post-Mandela. Mais elle leur a top vite donné raison. Quand des leaders politiques ou d’opinion appellent publiquement les populations à s’en prendre aux étrangers, l’Etat s’effondre.
Le problème, c’est le silence irresponsable de la communauté politique africaine. Ni l’organisation sous-régionale ni l’Union Africaine n’ont exprimé la moindre indignation. La société civile et les intellectuels perdent de leur activisme devant cette barbarie médiévale. Ce qui se passe en Afrique du sud est-il moins grave que les tentatives de modification constitutionnelle au Congo, au Burundi, en RDC ou encore au refus de Yaya Jameh de quitter le pouvoir en Gambie ?
J’invite la justice internationale à s’intéresser de prêt à tout ce qui se qui passe actuellement dans les villes sud-africaines. Première puissance économique du continent sous l’apartheid, l’Afrique du sud est aujourd’hui classée au deuxième rang derrière le Nigeria.
Les analystes politiques sont unanimes, vu les maladresses et le dilettantisme de la classe politique, et si les choses ne changent pas, dans cinq décennies, l’Afrique du Sud sera au même niveau de gouvernance approximative et d’horreurs politiques que la République démocratique du Congo. Et la redoutable question qui revient : peut-on changer l’Afrique avec les africains ?
Geoffroy-julien Kouao
Juriste et Analyste Politique.
© 2017, redaction. All rights reserved.
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.