L’ombre du FCFA plane ! À l’invitation du président ivoirien Alassane Ouattara qui est le président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), un Sommet extraordinaire de l’UEMOA se tiendra à Abidjan, le lundi 10 avril 2017, à 10 heures, au Sofitel- Hôtel Ivoire. Pourquoi?
Au cours de ce Sommet indique un communiqué de la présidence ivoirienne de ce jour, les Chefs d’Etat examineront la situation économique et financière de l’Union. Ils aborderont également les questions liées à la rationalisation des organes de l’Union, dans le sens du renforcement du processus d’intégration ainsi que les aspects politiques et sécuritaires.
Il est de plus en plus question d’aborder la question du Franc CFA qui autrefois était lié au Franc Français qui a disparu au profit de l’Euro. Malgré cette mort, le Franc CFA continue d’alimenter le trésor français à travers des liens coloniaux rendus possibles par des accords passés avec les pères fondateurs des républiques ouest africaines. Ces chaines n’ont plus un demi-siècle plus tard pas été rompus. C’est dans ce contexte certainement de statut quo et de continuité d’aide à la France et Afrique que ce sommet extraordinaire se réunira à Abidjan.
Frapper sa propre monnaie?
C’est ce que cria le président Tchadien Idriss Déby qui relance le débat de la monnaie commune. Pour lui, il va sans dire que l’Afrique doit avoir sa propre monnaie pour amorcer le développement:
« Il y a aujourd’hui le FCFA qui est garanti par le trésor français. Mais cette monnaie-là, elle est africaine. C’est notre monnaie à nous. Il faut maintenant que réellement dans les faits, que cette monnaie soit la nôtre pour que nous puissions, le moment venu, faire de cette monnaie une monnaie convertible et une monnaie qui permet à tous ces pays qui utilisent encore le FCFA de se développer. Je crois que c’est une décision courageuse que nos amis français doivent prendre ».
Pour lui et comme pour beaucoup d’africains, dans certaines clauses de coopération du Franc CFA sont dépassées, et ne profitent pas à l’Afrique. Il faut donc en finir avec la monnaie garantie par le trésor français pour le bien des africains. Le dire, il ne s’agit pas de s’opposer à la France, mais de normaliser la relation entre elle et les pays africains.
Frapper sa propre monnaie coûte cher et nécessite des technologies spéciales coûteuses ?
Voici la solution : un appel d’offres lancé : » Celui qui veut faire de cette question un tabou va tuer l’Afrique et demain on va être condamné par les générations futures », ajoute Idriss Déby.
Ce courage de liberté et de libération de milliers de peuples devraient guider les chefs des Etats ouest africains qui semblent certainement se plaire sous le joug de la France. Et pourquoi ?
H.MAKRE
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