Côte d’Ivoire-Adzope :gouvernement et paysans inquiets après l’attaque avec des prisonniers libérés; les loups veillent  

«Cette attaque nous fait peur. Et nous sommes obligés de ne pas aller visiter nos plantations», ont déclaré en début de journée, ce vendredi 4 août 2017 des producteurs d’Adzopé, à l’est de la Côte d’Ivoire. Des propos recueillis suite à l’attaque perpétrée par des hommes armés contre le commissariat de la ville. Une situation que les planteurs jugent adzopepréoccupante d’autant que plusieurs prisonniers libérés ont pris la fuite se retranchant dans la brousse et plantations, selon les paysans qui craignent pour leur sécurité.

Depuis plusieurs  mois, la Côte d’Ivoire vit au rythme  d’attaques et autres révoltes d’hommes en armes, qu’ils soient connus ou non. Ce qui en rajoute à une situation explosive à tout moment  pour ce  pays de l’Afrique de l’Ouest qui vit toujours sur les restes d’une crise postélectorale de  2011.

Et cette dernière  attaque dans la nuit de ce  jeudi à vendredi de  commissariat de police, après celles de Yopougon, Azaguié, Abobo et bien d’autres villes avant la cité du ministre Patrick Achi, à une centaine de km de la capitale ivoirienne Abidjan, en rajoute aux tourments vécus par le gouvernement ivoirien.

hamed bakayoko« Des hommes armés ont attaqué le commissariat, séquestré les policiers, pris des armes et ont libéré les prisonniers entre 3heures 4heures ce matin », a rapporté un habitant joint au téléphone, depuis Abidjan. « Ils étaient environ une trentaine. Ils portaient des tenues militaires et des cagoules », a précisé une source policière sous couvert d’anonymat vu qu’une enquête comme pou²les autres attaques sera en cours.

Les assaillants ont « aussi attaqué des stations services », a indiqué un autre habitant. « Actuellement, on voit des véhicules de l’armée faire des patrouilles », a affirmé la même source. « On a reçu du renfort, le calme est revenu ce matin dans la ville », a assuré un autre policier ayant requis l’anonymat.

Cette attaque est-elle la dernière d’une série commencée le 19 juillet, deux mutinsjours avant l’ouverture des 8es Jeux de la Francophonie, avec celle de l’école de police dans le quartier de Cocody à Abidjan qui a fait un mort parmi les forces de l’ordre ?

Déjà le 29 juillet dernier la gendarmerie de Fresco, ville côtière située à une centaine de km à l’ouest d’Abidjan dont est issu le collaborateur direct de Guillaume Soro, le député Alain Lobognon, avait été attaquée par « huit hommes habillés en tenues militaires et lourdement armés », selon un habitant.

Le 22 juillet dernier, c’est la gendarmerie d’Azaguié, à 40 km au nord d’Abidjan, qui avait été attaquée. La disparition des assaillants et plusieurs prisonniers dans la nature constatée est de nature à inquiéter les populations, notamment les producteurs et planteurs de la filière café-cacao qui assistent au départ de l’ancienne soro et adoDG, Touré Massendjé suspectée d’être une proche de Guillaume Soro, lui qui ne cache plus sa forte envie de succéder à Alassane Ouattara, candidat du RDR en 2020.

Attaques politiques et militaires avant 2020 ? La Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie de  l’auberge. Les loups veillent!                                                                                                   DAVID GOGBE

© 2017, redaction. All rights reserved.

Du même auteur