Abidjan-l’Edito de Geoffroy-Julien Kouao :’’2020, une obsession ivoirienne’’

‘’ MÉTAMORPHOSER L’IMPOSSIBILITÉ EN   POSSIBILITÉ’’

Tout a commencé avec «l’émergence à l’horizon 2020». A mesure que nous nous approchons de cette date, le slogan perd de sa splendeur et surtout en vitalité. Contrairement au Rwanda où le culte du résultat et de la performance structure GEOFFRO KOUAOtoute l’action politique avec des évaluations périodiques et publiques, la Côte d’Ivoire s’épanouit dans les slogans politiques et des statistiques macroéconomiques en contradiction flagrante avec le quotidien des populations.

L’émergence à l’horizon 2020  est, aujourd’hui, un leurre. Aussi, plus personne n’en parle, parce qu’il n’y a plus d’oreilles attentives pour écouter un discours désuet. Et la nature ayant  horreur du vide, l’élection présidentielle de 2020, devient la nouvelle trouvaille de la classe politique, toute tendance confondue. Les uns parlent de trahison, les autres de récompense, les autres encore de reconnaissance.

Les moyens opérationnels sont connus : les limogeages, les nominations, les intrigues, les escalades verbales, les dénigrements, les tentatives de rapprochement impolitiques, etc.  Les amis d’hier sont les adversaires d’aujourd’hui. Ceux qui avaient quitté la cour familiale y retournent sous le regard médusé des idéalistes qui espéraient l’avènement  du  nouvel ordre politique.

julien kouao 1Le charme de la  politique ivoirienne procède de sa capacité à métamorphoser l’impossibilité en   possibilité.  Il n’y a jamais de mauvaise alliance, parce qu’au pays d’Houphouët-Boigny «la politique est la saine appréciation des réalités du moment». L’éthique et l’idéologie politiques sont sacrifiées sur l’autel des intérêts égoïstes.

Le plus important consiste à avoir le meilleur positionnement pour la bataille présidentielle de 2020, car, le chef, lui-même,  l’a réaffirmé urbi et orbi « Pour la prochaine élection présidentielle, tous pourront se porter candidat, selon les dispositions de notre loi fondamentale qui garantit des élections démocratiques et transparentes».

Par l’écrivain, juriste-politiste Geoffry-julien Kouao

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