Quelques militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix ont réagi à la nomination d’un proche de Gbagbo par le président Guinéen Alpha Condé. Une nomination qui commence à défrayer la chronique ces derniers jours.
Marchant comme sur des œufs, le pouvoir d’Abidjan garde officiellement le silence autour de cette nomination d’une des figures pensantes de la politique de la refondation, l’expert, Ahoua Don Mello, par le président Guinéen, Alpha Condé au prestigieux poste de Conseiller Spécial en Infrastructures.
Exilé, depuis 2011 à la suite de la crise électorale, il a été le dernier Directeur Général du Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD), avant l’avènement du pouvoir des houphouëtistes. Comment appréhender une telle action du pouvoir de Conakry ?
Alors qu’un mandat d’arrêt international pour dit-on, responsabilité dans la crise postélectorale est lancé contre lui, l’on se demande encore dans les rangs des militants du parti au pouvoir, si cette nomination obéit à une détente de l’atmosphère en terre ivoirienne ou à une défiance de la part des autorités Guinéennes.
Car pour nombreux d’ente eux, le silence du palais présidentiel du Plateau-Abidjan semble l’expression d’une acceptation de la pilule qui pourrait être un pont dans le dialogue entre le pouvoir et les ex-barons du pouvoir refondateur. «C’est un élément du dialogue qui va servir de départ en plaçant le président Alpha Condé en médiateur entre les pros-Gbagbo et le clan du président Alassane Ouattara», confient quelques militants du RDR interrogés par ‘’ledebativoiien.net’’.
Est-ce vraiment la poursuite du panafricaine prônés jadis par Kwame N’krumah, Ahidjo, Houphouët-Boigny ou de Sékou Touré, en sollicitant la main experte de certains africains non nationaux, au nom de l’unité africaine?
Il est aussi vrai que le président guinéen Alpha Condé socialiste est un ami de l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo dont il ne cache pas son engagement pour sa libération, car détenu La Haye depuis 2011. L’on se souvient qu’il avait publiquement sollicité à Bamako une possible défense de sa liberté provisoire auprès de l’ex-président Français François Hollande qui, aujourd’hui au chômage avait répondu par un niet cinglant.
«Nous pensons que le président Alpha Condé envoie un message fort aux autorités ivoiriennes, simplement pour leur dire qu’il est temps de tourner la page de la rancœur et de la guerre en utilisant toutes les compétences avérées », note pour sa part un membre de l’opposition ivoirienne.
Don Mélo, après l’Angola, le Cameroun la Guinée Equatoriale dépose ses valises à Conakry. Se rapproche-il de la Côte d’Ivoire ? Le pouvoir d’Abidjan entend joue la prudence. Une attitude justifiée par le refus poli de certains hauts cadres dont des ministres interrogés évitant soigneusement d’aborder la question.
‘’On ne sait jamais de quoi demain est fait’’ a lancé l’un d’entre eux ! Prudence donc, puisque l’homme fort d’Abidjan ne s’est encore officiellement pas prononcé sur cette nomination d’un ‘’exilé’’ à aussi haut poste aussi proche des frontières ivoiriennes.
H.MAKRE
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