Par HERVE MAKRE
Arrêtés dans la matinée du mercredi 29 novembre à Yopougon, puis transférés dans l’après au Plateau, à Abidjan le jour de l’ouverture du 5ème sommet Union Européenne et Union Africaine, les syndicalistes, Daly Luc Olivier, enseignant d’histoire géographie, de son adjoint, Bonon Bi. et le secrétaire à l’organisation Gbessi Florent, sont encore en détention. voici les revendications à l’origine de leur privation de liberté.
CE QUE REVENDIQUENT LES ENSEIGNANT DU PRIVE LAIC
Les Syndicats du privé laïc membres du groupement des Syndicats des Enseignants du Privé Laïc de Côte d’Ivoire (INTERSYNDICAL du privé laïc de Côte d’Ivoire), réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le samedi 18 novembre 2017 de 10 h à 14 h, au siège du SYNEPPLACI, à Treichville. Ainsi, après analyse de la situation dans leur ordre de métier;
Constatent que :
Les différentes couches sociales ont chacune déposé leurs préoccupations sociales sur la table du gouvernement, notamment les militaires, les enseignants et autres personnels de la fonction publique et le secteur privé laïc de l’Éducation nationale. Après 22 années de blocage, le gouvernement a fait la mise à jour des salaires des fonctionnaires suivie d’un échéancier de paiement du stock des arriérés des salaires dû au blocage.
Le gouvernement a totalement apuré la dette des militaires.
Dans l’enseignement privé confessionnel, la mise à jour des salaires a été faite de sorte que depuis le 1er janvier 2017, les nouveaux salaires de 2015 sont appliqués dans ce secteur.
concernant l’enseignement privé laïc, qui représente à lui seul plus de 60 % du système éducatif Ivoirien, rien n’est fait et cela dans une complicité entre le patronat privé laïc et l’État qui rechigne à produire l’arrêté portant augmentation des salaires 5015 dans le secteur privé de l’Education nationale.
Cela fait 23 ans que ce blocage dure.
Les effets de la croissance doivent être profitables à toutes les couches sociales, les enseignants et les personnels du privé laïc s’étonnent de l’oublie manifeste de l’enseignement privé laïc.
Concluant que les enseignants et autres personnels du privé laïc de Côte d’Ivoire sont à bout de patience, après avoir usé de toutes les voies de négociation et de recours possibles mêmes les plus humiliantes, ne voulant plus continuer à vivre ces situations honteuses et déshonorantes, voire déshumanisantes, décident de la régularisation immédiate de leur situation sociale par tous moyens légaux.
Exigent
De l’État, le déblocage de nos salaires qui dure depuis 23 ans et le paiement dessommes dues à cet effet, comme il l’a fait pour l’enseignement public.
- La prise de l’arrêté du Ministre de l’Emploi et de la protection sociale portant revalorisation du barème des salaires minima catégoriels conventionnels de 1998 dans le secteur de l’enseignement privé laïc et confessionnel.
- La mise à jour des deux barèmes des salaires de l’enseignement privé laïc permettant le paiement des salaires minima conventionnels aux niveaux où ils devraient actuellement être, en tenant compte des différentes augmentations des salaires de 1994, 1995, 1996, 1998 et 2015.
SALAIRECONVENTIONNEL 2015 DES ENSEIGNANTS PERMANENTS ET VACATAIRES | |||||
SALAIRE | TAUX | MONTANT | SALAIRE | SALAIRE | |
MENSUEL | AUGMENTATIONS | AUGMENTATIONS | MENSUEL | HORAIRE | |
CONVENTIONNEL | CUMULEES | CUMULEES | CONVENTIONNEL | CONVENTIONNEL | |
1994 | 94, 95, 96, 98,2015 | 94, 95, 96, 98,2015 | 2015 | 2015 | |
FONCTIONS | PERMANENT | VACATAIRE | |||
jardinière d’enfant | 50 780 | 87,87% | 44 620 | 95 400 | |
instituteur adjoint | 58 433 | 87,87% | 51 345 | 109 778 | |
instituteur | 66 215 | 87,87% | 58 183 | 124 398 | |
instituteur de classe exceptionnelle | 79 208 | 87,87% | 69 600 | 148 808 | |
Professeur 1er cycle | 95 450 | 75,13% | 71 712 | 167 162 | 1837 l’heure |
professeur 2ème cycle et supérieur | 103 454 | 75,13% | 77 725 | 181 179 | 2323 l’heure |
- L’apurement des quatre (04) mois impayés par l’État lui-même, dans le cadre de la spéciale dévaluation, pour un montant total de trois cent soixante-deux millions sept cent trente-cinq mille trente-neuf francs CFA (362 735 039 FCFA). Et des autres sommes dues par l’Etat
- Le paiement du stock des arriérés d’augmentation de salaire de 1994, 1995, 1 996 et 1 998 d’un montant total de 24 779 202 427 FCFA (vingt-quatre milliards, sept cent soixante-dix-neuf millions deux cent deux mille quatre cent vingt-sept mille francs CFA). Et les manques à gagner découlant des 23 années de blocage.
- L’application des dispositions législatives, règlementaires, conventionnelles et pédagogiques en vigueur.
Nous, secrétaires généraux des syndicats membres de l’INTERSYNDICAL conscients du poids de notre secteur d’activité sur le plan des effectifs et de la qualité du travail, restons ouverts encore pour des échanges porteurs de bonheur pour les travailleurs des établissements scolaires privés ainsi que pour les frêles et innocents élèves à nous confiés jusqu’au 27 novembre 2017 dernier délai.
Faute de quoi,
nous observerons un arrêt de travail à compter du 28 novembre 2017 pour une durée indéterminée appuyé de sit-in, partout sur le territoire national, jusqu’à satisfaction de nos réclamations, mettant fin de ce fait à 23 ans de privation, d’injustice et de cruauté.
Le président
CAMARA OUMAR
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