De quoi s’agit-il ? Les Morokrofouôh ont poussé un ouf de soulagement quand ils ont appris qu’un opérateur économique a demandé à construire une morgue dans leur village. Mais le site choisi pose problème : proximité de l’école préscolaire et primaire, dans le lit de l’affluent de la rivière Djibi, pourvoyeuse d’eau des populations, dans le domaine du centre de santé qui est appelé à devenir un hôpital général, etc. Sans enquête de commodo et incommodo, l’opérateur économique, avec la complicité de l’ex-chef, débute les travaux.
Aussi, Nanan Tanoh Kadjo, installé le samedi 17 juin 2017, a-t-il adressé un courrier d’opposition aux autorités, jeudi 26 octobre 2017, pour proposer un autre site. Le préfet de Tiassalé dans la gestion «managériale» de son département envoie d’experts sur le site contesté, mercredi 13 décembre 2017. Le vendredi 15 décembre 2017, monsieur Bitty Souho Georges, l’ex-chef pour les populations, dépose une enveloppe estampillée «préfecture de Tiassalé» au domicile de Nanan Tanoh Kadjo.
A l’intérieur, le préfet de Tiassalé, monsieur Gouéssé Jules, donne autorisation à l’opérateur économique de continuer ses travaux. Quelle célérité administrative inouïe ! Voici ce que dit le préfet dans son curieux courrier
Tiassalé, le 30 novembre 2017
N° 328 /-TIA/SG/D1-LE PREFET DU DEPARTEMENT DE TIASSALE
A Monsieur TANOH Kadjo : Objet : opposition à la construction d’une morgue
Monsieur,
Par correspondance en date du 26 octobre 2017 dont copie m’a été adressée, vous avez marqué votre opposition à la construction d’une morgue en face d’ l’Ecole Primaire Publique de Morokro.
En retour, j’ai l’honneur de vous faire connaître que j’ai instruit les services compétents en la matière, notamment le Directeur Départemental de la Santé et de l’hygiène Publique, le Directeur Départemental de la Construction et l’Inspecteur de l’Enseignement Primaire à l’effet de s’assurer que le site choisi pour la réalisation de cet édifice ne présente aucun danger tant au niveau sanitaire que sur le plan psychologique pour les populations.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma considération./.
GOUESSE Jules, Préfet de Départent
Mais à l’analyse de la lettre du préfet, elle est datée du 30 novembre 2017 alors que les experts n’étaient sur le terrain à Morokro-village que le mercredi 13 décembre 2017. Assurément, il y a du faux, du faux et rien que faux ! Dans l’autorisation du préfet Gouéssé Jules de Tiassalé.
Qui a intérêt à monter une telle cabale contre une autorité qui a choisi de faire consciencieusement son travail ? Les commentaires vont bon train. Et les populations, sous la houlette de la nouvelle chefferie, n’entendent pas se laisser faire. Elles s’organisent pour une marche pacifique sur le site contesté dans les jours à venir !
Correspondance de Ngani
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