« Les Directeurs de publication face au défi de la paix en Côte d’Ivoire », voici ce qui a retenu le Forum des directeurs de publication de Côte d’Ivoire (Fordpci), les 17 et 18 février 2018 à l’Hôtel International de Grand Bassam, au cours d’un séminaire de formation. L’objectif principal de ce séminaire était « l’éveil de la conscience professionnelle des Directeurs de publication pour un journalisme au service de la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire ». Ont participé à ce séminaire plus de 30 directeurs de publication représentant différents médias de la place. Les travaux se sont déroulés en trois séquences essentielles. La cérémonie d’ouverture, la conférence sur le thème ci-dessus évoqué et la réflexion sur le programme d’activité du Fordpci.
La cérémonie d’ouverture a enregistré la participation d’un parterre de personnalités parmi lesquelles le représentant du haut patron Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, le parrain Sidiki boubacar représentant résident du Réseau des chambres des experts européens département Afrique de l’Ouest (Rceedao), le sous-préfet de Grand Bassam, le représentant du maire de Grand Bassam, le président du Conseil national de la presse.
Après le mot de bienvenue du président du comité d’organisation, M. Vamara Coulibaly, vice-président du Fordpci, le président du Fordpci Charles Lambert Tra-Bi a fait observer une minute de silence à la mémoire de Kanga Rovia, Dp du journal « Le Mandat » et membre du Fordpci, décédé le 1er février 2018. Il a ensuite rappelé l’objectif du séminaire. Il a indiqué que ce séminaire de formation est l’expression de ce que les Directeurs de publication ont pris conscience de leurs responsabilités et rôle dans la recherche d’une paix durable en Côte d’Ivoire.
Le représentant du maire s’est réjoui de la tenue de ce séminaire dans sa cité avant d’encourager les directeurs de publication dans leur volonté d’éviter des débordements au pays. Le président du Cnp, M. Raphaël Lakpé, a soutenu l’initiative des directeurs de publication qui, selon lui, contribue à l’apaisement surtout à l’approche d’une période électorale.
Le parrain Sangaré Sidiki Aboubakar a marqué sa satisfaction quant à l’objectif de ce séminaire. Aussi a-t-il soutenu que ce séminaire ajoute un maillon aux missions des journalistes, celles d’informer et de travailler à la sensibilisation des communautés sur l’importance de la paix, gage d’un développement socioéconomique. Toute chose qui cadre avec le champ d’actions du Rceedao.
Kouadio N’dri Narcisse, représentant le haut patron, a rapporté que M. Henri Konan Bédié, se réjouit, en sa qualité de protecteur du prix international Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, que les journalistes s’engagent au cours du séminaire à se doter des outils devant leur permettre de mieux gérer leurs lignes et leurs contenus éditoriaux au profit de la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire.
Après la cérémonie d’ouverture, le séminaire s’est poursuivi avec la conférence prononcée par le père Boni Boni Martial, membre de la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire et Commissaire à la Commission électorale indépendante (Cei) sur le thème : « Les Directeurs de publication face au défi de la paix en Côte d’Ivoire ».
Le conférencier a présenté les défis actuels de la paix en Côte d’Ivoire qui se résument, selon lui, aux points ci-après :
– réconciliation et cohésion sociale
– conflits fonciers et communautaires
– phénomène des enfants en conflit avec la loi
– élections locales en 2018 et présidentielle en 2020
Il s’est par la suite interrogé sur la capacité des directeurs de publication à relever ces défis quand ces mêmes sont accusés d’installer la peur et le sentiment d’insécurité.
Pour lui, la société ivoirienne a un regard négatif sur sa presse. Une presse partisane, une presse propagandiste au service d’intérêts politiques. Ce regard a-t-il dit, rend la tâche des Dp ardue. Aussi a-t-il interpellé les Directeurs de publication sur leur responsabilité en tant que tour de contrôle des rédactions.
Leur rôle, fait-il savoir est de – maîtriser et contrôler l’identité et les pseudonymes des auteurs des articles – lecture de tous les articles – la vérification de la conformité des articles avec la ligne éditoriale, la loi, l’éthique et la déontologie. Le conférencier a estimé que pour un journalisme au service de la paix, le professionnalisme, la formation et la liberté vis-à-vis des pressions économiques doivent être de mise.
Le père Boni invite donc les Directeurs de publication à veiller au respect de l’éthique et de la déontologie de la profession. Il a surtout insisté sur la notion d’indépendance des journalistes qui, selon lui, doit être une quête permanente.
Les débats qui ont suivi ont permis aux directeurs de publication de relever de relever quelques préoccupations qui font obstacle à l’éclosion d’une presse véritablement professionnelle et indépendante. Entre autres, le déficit de démocratie, les problèmes économiques et financiers de la presse, les pressions politiques, les difficultés d’accès à l’information.
La troisième phase a consisté à la conception et à l’adoption du programme d’activité du Fordpci. Ce programme est structuré autour de quatre pôles :
Fonctionnement du Fordpci- Mise en place d’un dispositif de formation des Directeurs de publication
- Réalisation des activités de développement du Fordpci
- Activités de lobbying pour la valorisation de la fonction de DP
L’APPEL
Pour chaque pôle un pilote a été désigné. Celui-ci est chargé de la coordination des activités du pôle. Il devra en définir le contenu plus détaillé et évaluer les ressources nécessaires à la réalisation des activités définies. Le président du Fordpci se chargera d’affecter les autres membres du bureau dans les différents pôles pour aider les différents responsables dans leurs tâches. A l’issue de leurs travaux, les participants ont adopté et lancé quatre appels.
Le premier appel s’adresse aux Directeurs de publication et aux journalistes à travailler conformément à la loi, au respect de l’éthique et de la déontologie pour la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire.
Le deuxième appel s’adresse aux acteurs politiques de tout bord afin qu’ils garantissent aux journalistes et aux hommes des médias, le libre accès aux sources d’information.
Le troisième appel a été lancé aux autorités ivoiriennes afin qu’elles garantissent la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur profession.
Le quatrième appel, enfin, interpelle les organisations professionnelles de la presse afin qu’elles réexaminent la nouvelle loi sur la presse et qu’elles en signalent les imperfections aux autorités étatiques avant sa promulgation.
Trois motions de remerciement ont été lues. La première, au président Henri Konan Bédié, haut patron du séminaire pour avoir donné sa caution au Fordpci. La deuxième, au parrain Sidiki Boubakar Sangaré pour son appréciable contribution à la réalisation des travaux. La troisième enfin, au président du Conseil national de la presse (Cnp), M. Raphaël Lakpé pour son soutien et sa présence remarquée tout au long des travaux du séminaire.
HM
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