Par HM
Il a ajouté une autre dimension à sa production. Ainsi après, ‘’Et si la Côte d’Ivoire refusait la démocratie ?’’ et ‘‘La troisième République est mal partie’’ , l’enseignant de Droit public, essayiste ivoirien, Geoffroy-Julien Kouao, vient de mettre en librairie : ‘’ Le premier ministre, un prince nu’’. Mais et, ‘’si la classe sociopolitique repensait la nature du régime politique ivoirien ?’’
Une proposition interrogative de l’auteur qui multiplie conférences publiques et dédicaces pour faire passer sa vision du changement du système politique ivoirien. Une œuvre qui se présente comme un plaidoyer pour un système politique appelé à évoluer en sortant des arcanes du préétablit. Car pour le juriste-politiste, le Premier ministre ivoirien, n’est constitutionnellement qu’un prince nu. Et c’est peu que de le dire !
Aussi, l’auteur énonce-t-il que malgré la nature présidentielle du régime politique, une quasi incongruité appelée ‘‘primature’’ a été instaurée avec la révision de la Constituions ivoirienne, depuis 1990, à l’ère du retour au multipartisme dont l’habitude a été perdue par le monopartisme des indépendances de 1960.
«Dans le fond, il n’y a aucune révolution. L’Exécutif demeure monocépale avec un pouvoir exclusivement détenu par le Président de la République. Le Premier ministre est une autorité sans réels pouvoirs, dépendante et subordonnée au président de la République s’il ne lui fait pas allégeance», écrit Geoffroy-Julien Kouao dans son ouvrage.
Le point essentiel du statut du Premier ministre ? Il est responsable devant le président de la république et non devant le peuple encore moins l’Assemblée nationale ! «Cette disposition constitutionnelle renforce le lien de dépendance du Premier ministre nommé», enfonce, le juriste-politiste, Geoffroy-Julien Kouao.
C’est pourquoi invite-t-il, à repenser la nature du régime politique ivoirien en empruntant la voie d’un régime semi-parlementaire ! Ce qui passera, selon le juriste-politiste, à une révision du régime politique ivoirien avec un partage réel des pouvoirs dans la pratique. Ce qui laisse place à une coexistence des régimes : parlementaire et présidentiel, avec des pouvoirs réels au Premier ministre.
L’ouvrage a donc essentiellement pour objet le ‘’Premier ministre’’ dans son aspect institutionnel et non la personne qui exerce la fonction, avertit l’auteur. Et pour le percevoir, il emporte allègrement le lecteur et très progressivement sur le sentier de la Primature avec : «Critère de distinction entre le régime parlementaire et le régime présidentiel », puis : «Le Premier ministre : le commis du président de la république» et : «Un exécutif formellement tricéphale et factuellement monosépale». Et pour s’en apercevoir, il aborde : «La primature, une institution surabondante» ; et de s’interroger avec le lecteur : «A quoi set le discours du premier ministre devant l’Assemblée nationale ? » et de sentencier : «Contempler la Côte d’Ivoire politique d’aujourd’hui, c’est être confronté au doute».
‘’Le premier ministre, un prince nu’’ est inéluctablement l’essai politique de l’intelligentsia ivoirien! Publié en août 2017 chez ‘‘Plume Habile Editions’’, sa dédicace, a été faite, le 24 février 2018 à Abidjan-Cocody à la librairie carrefour, en présence de nombreux invités. «Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui a pu justifier ce tricéphalisme mal ajusté. L’absence de débats publics contradictoires, lors de la réforme constitutionnelle a ajouté à la confusion. Le casting politique se fait à l’issue de débat public contradictoire. Les hommes politiques n’ont aucun mérite sans débat. On ne peut pas se contenter d’un monologue», indique l’écrivain, Geoffroy-Julien Kouao à cette occasion.
Il ne cesse d’appeler, le débat contradictoire national. «L’inaction n’est plus une option», déclare, Geoffroy-Julien Kouao. ‘’Le premier ministre, un prince nu’’, ouvre donc le débat sur la révision de la nature du régime politique ivoirien, pour un réel environnement démocratique! En Côte d’Ivoire. Une tournée nationale de dédicaces a démarré !
HERVE MAKRE
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