Il poursuit la série de trois questions relativement à l’atmosphère sociopolitique ivoirienne dominée par les élections sénatoriales en attendant les municipales et régionales. Geffroy-Julien Kouao écrivain, analyste-politiste, enseignant de droit constitutionnel, décrypte le système avec ledebativbirien.net !
1-quelle analyse faites-vous sur l’environnement électoral ivoirien depuis 2015. Le référendum boycotté par la branche dure de l’opposition, les élections générales et la sénatoriale sans l’opposition ?
La Côte d’Ivoire, depuis 1990, a un problème avec les élections en général, et la présidentielle en particulier. Tout ceci est symptomatique de l’immaturité démocratique de la classe politique ivoirienne. Elle n’est jamais parvenue à définir un cadre théorique, juridique et institutionnel consensuel et démocratiquement correct pour des élections crédibles, concurrentielles et apaisées.
Le boycott électoral a toujours été caractéristique de l’opposition ivoirienne depuis 1995. Cela s’explique par le fait que c’est le même personnel politique qui est là depuis trois décennies avec les mêmes instruments politiques. Le renouvèlement de la classe politique pourrait changer positivement les choses.
2-Est-ce aussi le jeu de la démocratie ?
La démocratie renvoie à des élections ouvertes et concurrentielles avec un cadre juridique et institutionnel accepté par tous les acteurs du jeu électoral. Ce qui n’est pas le cas en Côte d’Ivoire où les élections sont des occasions de fractures politiques et sociales.
3-Que pourrait présager un tel environnement en 2020 qui laisse entendre un espace monocolore sociopolitique en ce 21e siècle ?
L’année 2020 reste une page blanche où rien n’est encore écrit et où tout reste à écrire. D’ici là, les lignes politiques vont bouger, de nouvelles intelligences politiques vont émerger et imposer les reflexes démocratiques aux partis politiques traditionnels qui seront obligés de s’adapter au risque de disparaître du paysage politique national.
A l’âge de l’internet et de la dictature des réseaux sociaux, seuls les partis, les hommes et femmes politiques démocratiquement matures iront à la conquête de 2020. En 1990, nous avons obtenu le multipartisme, en 2020 nous aurons la démocratie avec toutes ses exigences électorales.
ledebativbirien.net, pat H.MAKRE
© 2018, redaction. All rights reserved.
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.