- LE MONDE LIBÉRAL N’AIME PAS LA DÉMOCRATIE, IL IMPOSE SA DICTATURE AUX POPULATIONS
Le refus du président Sergio Mattarella de nommer l’économiste Paolo Savona au ministère de l’économie pose un problème démocratique et montre le visage hideux du libéralisme. Pour permettre aux lecteurs de suivre et de comprendre, je ferai simple. Le 4 mars dernier, les italiens se sont rendus aux urnes pour choisir leurs députés. L’Italie est un régime parlementaire, c’est donc le parti ou les partis majoritaires au parlement qui gouverne (nt).
En effet, en Italie, c’est le président du conseil (le premier ministre) qui gouverne, le président de la république préside. Il a un pouvoir honorifique identique à celui de la reine d’Angleterre. Le président de la république nomme le président du conseil proposé par la majorité parlementaire. Le président du conseil; à son tour; propose le gouvernement au président de la république qui nomme chacun des ministres. Selon la constitution italienne, le président n’a qu’une compétence liée.
En refusant de nommer un ministre anti euro et en convoquant Carlo Cottarelli un ancien fonctionnaire du FMI pour former un nouveau gouvernement, le président Sergio montre bien qu’il est aux ordres du monde marchant, des intégristes libéraux, des marchés financiers. Le peuple italien a décidé de confier son destin à la ligue du nord et aux mouvements 5 étoiles, le président Matarella en décide autrement.
La raison qu’il avance est la suivante « la désignation du ministre de l’économie constitue toujours un message immédiat de confiance ou d’alarme pour les opérateurs économiques et financiers, j’ai demandé pour ce ministère une personne qui ne soit pas vue comme le soutien d’une ligne qui pourrait provoquer la sortie inévitable de l’euro ».
Le peuple italien, peuple démocratiquement mature, élit une coalition anti euro, anti libéral et le président de la république, plus intelligent que le peuple, dit non. On se croirait sous les tropiques. Mais, attention, les élections ne sont bonnes et démocratiques que si et seulement si ce sont les libéraux et fondamentalistes du libéralisme qui en sortent vainqueurs. Rappelez-vous, en 2005, les français par référendum ont voté contre le Traité de Maastricht, le parlement français a invalidé le vote et a voté une loi d’adhésion à Maastricht. En Grèce, on a encore en mémoire toute la misère faite au gouvernement d’Alexis Tsípras par Bruxelles. Pour finir, Athènes a capitulé.
A l’observation, le monde libéral n’aime pas la démocratie. Il impose sa dictature du marché aux populations. On comprend pourquoi, c’est un ancien fonctionnaire du FMI qui va diriger le gouvernement intérimaire jusqu’à la prochaine élection anticipée. A l’évidence, les élections ne constituent pas un gage pour la démocratie, même en occident. Malheureusement, les turpitudes et les inconséquences du libéralisme, euphémisme du capitalisme, ont déjà plongé l’humanité dans deux guerres mondiales.
de Geoffroy-Julien Kouao, Écrivain, analyste politique
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