Abidjan-exclusif (Acte 2)-enquête: ce qui a coulé la galaxie Akossi Bendjo, quelle gestion époustouflante!

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Mais comment les choses se déroulaient concrêtement à la Mairie du Plateau ?

Par Hervé Makré

Par cette petite incursion impertinente dans l’univers des dirigeants, «ledebativoirien.net » se fait l’amer plaisir de mettre au grand jour quelques exploits, qui ont poussé le maire élu PDCI hors gestion.

la chute de la galaxie akossi bendjo ledebativoirien.netLe contenu des lignes qui vont suivre est déjà su de l’Inspection générale d’Etat. C’est juste un minuscule bilan de dix-sept années de gestion de main de fer à la mairie du Plateau, siège du pouvoir d’Etat, par un homme aux ambitions nationales, Akossi Bendjo. Suite de  notre dossier consacré au dernier maire démis par le gouvernement et pourquoi ?…Acte 2.

DYSFONCTIONNEMENT INTENTIONNEL ?

A la Mairie du Plateau tout s’est passé  bien. Très bien même depuis 17 ans. D’ailleurs, les conseillers municipaux, comme si c’était, hier ont encore un souvenir solide de la réunion de la session budgétaire le 18 janvier 2012. Elle est restée gravée dans la mémoire de tous ceux qui étaient présents ce jour-là ! Tant les échanges étaient si vifs au point que le candidat à la députation à Facobly, Séa Jean Honoré (militant du RDR, le parti qui gère pouvoir d’Etat) ne s’est pas gêné outre mesure pour traiter son immense maire de «voleur» !

PLATEAU

Il paraît qu’il avait même récidivé une autre réunion en présence du  représentant de la tutelle. Quel culot ! C’est tout dire de l’ambiance! Ben, il était simplement en colère.

Ils sont de bons amis, le maire sorti et lui. «Ce qu’il se passe à la Mairie du Plateau est connu de tout le monde, de tous les employés ».

En son temps, le maire de N’djamena au Tchad avait  été démis pour mauvaise gestion, qu’en sera-t-il pour le cas de la maire du Plateau, après les accusations formulées de certains conseillers municipaux à travers la saisine de l’Inspection générale d’Etat s’interrogeaient les agents de  la mairie et conseillers municipaux?

A la mairie du Plateau on n’est pas avare  en confidences, ce n’est pas une  denrée  rare  là-bas. Difficile donc de circuler sans qu’on ne vous file quelques exploits de l’ex-maître des lieux. replongeons d’abord dans le fonctionnement d’un Conseil Municipal et les textes de lois qui lui confèrent des prérogatives non négociables. Ce devrait être de véritables garde-fous et balises pour assurer la transparence dans la gouvernance et la gestion communale. Mais la clôture ne semble pas assez haute pour «l’Elu» !

La loi n°80-1180 du 17 octobre 1980, qui organise la municipalité, modifiée par les lois n°85-578 du 29 juillet 1985, 95-608, 95-611 du 3 août 1995 et 98-485 du 4 septembre 1998, dispose dans ses différents articles et décrets d’application, les conditions de promotion de la démocratie locale notamment en Côte d’Ivoire, le fonctionnement harmonieux des Conseils Municipaux, et la gestion transparente des deniers publics ainsi que des affaires de la commune par le Maire. Le législateur ivoirien s’est évertué en vain à définir à l’article 1er de cette loi, les organes de la commune, à savoir : le Conseil Municipal, la Municipalité, le Maire.

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AKOSSI BENDJO

En ce qui concerne le Conseil Municipal, ses attributions et modes d’intervention sont définis aux articles 24, 25 et 27 de cette même loi. Par exemple l’article 24 dispose que «Le Conseil Municipal règle les affaires de la commune». Plus loin, dans le dernier paragraphe de cet article, il est précisé que «…le Conseil Municipal intervient, selon le cas, par voie de délibération, de règlement…». Ou encore en son article 25 suivant, le législateur Ivoirien a cru bon de préciser, ce sur quoi le Conseil Municipal est appelé «à donner obligatoirement son avis».

Un peu plus loin, l’article 27 de cette même loi, énumère avec précision, tous les objets pour lesquels les délibérations du Conseil Municipal sont préalablement et obligatoirement requises avant leur approbation par la tutelle.

La délibération qui est un document administratif important qui matérialise la position ou la décision que le Conseil Municipal prend relativement aux affaires de la commune et en particulier aux objets précisés à l’article 27 de la loi municipale, et l’autorisation qu’il donne au Maire pour engager une action et, selon le cas, la dépense prévue au budget qui en découle. La délibération prise doit y être obligatoirement  jointe. La prise de délibération par le Conseil Municipal est donc un élément de transparence dans la gestion des affaires de la commune. Elle est obligatoire et est un préalable aux engagements des dépenses. C’est pourquoi, pour la prise d’une délibération, le Maire convoque le Conseil Municipal qui se réunit, soumet à son examen l’objet pour lequel une prise de délibération est demandée et les documents y afférent, à charge pour le Conseil de se prononcer en connaissance de cause par vote. Ça, c’est pour le dirigeant qui a encore une petite notion de la bonne gouvernance.

Mais comment les choses se déroulaient concrètement à la mairie du Plateau ?

akssi bendjoNous vous disions qu’à la Mairie du Plateau, point besoin de s’arracher les cheveux pour en avoir  plein le visage, juste un peu sur la merveilleuse gestion de Noël Bendjo. «Durant 17 ans maintenant, il a été regrettable de constater que, par le jeu des trafics d’influence, des manipulations, des intimidations et de corruption d’une bonne partie des élus locaux plus enclin à être assidus aux réunions du conseil pour en assurer le quorum et en faire une chambre d’enregistrement, les violations flagrantes et permanentes des textes et des procédures étaient devenues, la règle au Conseil Municipal et dans les services de la Mairie du Plateau. Cela a constitué ainsi la base et le terreau   de la mauvaise gouvernance, depuis plus de dix (10) ans. En dehors des délibérations relatives à certains objets tels que le budget, les taxes, le cadre organique, c’est le black-out total», nous confie, un ex-collaborateur d’Akossi Bendjo, le cœur en feu.

Une élégante complicité ce serait installée  entre «L’Elu» et le Secrétaire général de la Mairie. Mais comment fait-il pour contourner le Conseil et éviter de soumettre les objets des délibérations et les documents y afférent à l’examen des élus pour obtenir l’approbation de l’autorité de tutelle…? L’Inspection générale de l’Etat a été mise à rude contribution pour  procéder à des audits des délibérations prises par le Conseil Municipal. Dans la cours de la mairie, l’on nous apprend que les listes de présence jointes aux différentes délibérations ont porté toujours la même date, celle du vote du budget de l’année, ou quelque fois, celle du budget modificatif. C’est à croire que le conseil municipal prend toutes ses délibérations le même jour. Génial ! Et dire que le maire sorti se présentait comme une agréable poche de bonne gestion et de moralité à l’horizon 2020.

Existe-t-il quelque part un PV de réunion du Conseil portant sur ces délibérations prises ? Aucune réponse du côté de la mairie. Cela a donc été ainsi toute cette décennie pour faire engager et faire payer les dépenses ? La curiosité du Conseil Municipal ne sera jamais satisfaite, plus de 10 ans durant, en toute violation des dispositions de l’article 27 loi N°80-1180 du 17 octobre 1980.

 Quelle gestion époustouflante!

akossi bendjo Et pourtant l’examen du rapport sur la gestion financière de la    commune, les comptes administratifs du maire et le compte de gestion du trésorier de la commune, sont une prescription.

 L’article 46 de la loi n° 81-1129 du 30 décembre 1981 portant régime financier des communes et de la ville d’Abidjan, ainsi que l’article 88 du décret n° 82-1093 du 24 novembre 1982 portant règlement financier et comptable des communes et de la ville d’Abidjan, imposent aux Maires, l’examen par leurs Conseils Municipaux chaque année, des différents comptes précités et incriminés par l’article 27 de la loi municipale, et la prise d’une délibération par le Conseil Municipal de chaque commune dans les conditions définies à l’article 46 de la loi ci-dessus.

Pour le petit peuple, ceci veut simplement dire que, par l’examen de ces différents comptes, les conseillers ont non seulement l’occasion et la possibilité de faire des rapprochements, mais surtout ils ont par-là, une occasion de constater dans les détails ce que le Maire dit avoir réalisé et payé. Donc ce qu’il a fait du budget, c’est-à-dire de l’argent du contribuable mis à sa disposition.

Une petite anecdote fièrement qui circule à la maire du Plateau révèle que «L’Elu » a très souvent des trous de mémoire,  lorsque l’on évoque «le compte administratif » du Maire pour les gestions 2002, 2003 et 2005. Que s’est-il passé durant toutes ces années ? N’allez pas lui poser cette question. «L’élu de 2001 puis de 2013» refuse obstinément de soumettre à l’examen du Conseil les différents comptes en question. Ainsi, depuis qu’il a été élu, et c’est un secret de polichinelle, un bras de fer l’oppose à certains Conseillers Municipaux.

«Depuis 10 ans, le conseil municipal n’a jamais examiné les différents comptes de la mairie du Plateau. Depuis 10 ans, le conseil municipal n’a jamais pris une seule délibération relative à l’examen des différents comptes susvisés et le maire n’a jamais reçu de quitus de ses différentes gestions. Si d’aventure des délibérations étaient brandies, elles sont toutes fausses… », Murmure un furieux collaborateur de Bendjo. Un véritable délit. Que dire de la crédibilité des différents rapports de la commission des affaires économiques, financières et domaniales qui accompagne les différents budgets pour leur approbation par l’autorité de tutelle. Sujets à caution !

L’on continue de se demander, si les dispositions de l’article 46 de la loi municipale qui est un préalable ne sont pas mise en œuvre, comment met-on alors en œuvre, celle obligatoire, des articles 88, 89, 90,91 du décret no82-1093 du 24 novembre 1982 portant règlement financier et comptable des communes et qui font intervenir obligatoirement les signatures respectives du ministre de l’Intérieur et du ministre des Finances ? La machine devient complexe. On est tout de même en Côte d’Ivoire. Tout est possible, parce que  tout peut arriver dans  ce pays, en ces temps-là.

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Des conventions et contrats passés, amen !

Les confidences sont les choses les mieux partagées  dans les couloirs de la mairie de la «cité lumière». L’on y confie que des conventions et contrats ont été signés par le maire sans qu’ils ne soient examinés par le Conseil afin que des délibérations soient prises en bonne et due forme et en connaissance de cause, tout au long de son règne. De telle sorte que les Conseillers ne savent même pas, qui sont les bénéficiaires de ces contrats ou conventions,  encore moins les termes et leurs coûts respectifs. «Le Maire seul a toutes les informations. Seul, il arrête les choix et les coûts. Les Conseillers sont tenus dans le mépris et l’ignorance la plus totale ». Que c’est méchant de traiter ainsi «le maire» qui s’est mis au service, 17 ans durant des populations de « la cité lumière ». Ce serait trop de  dire si ce n’est par des concours de circonstances et la bienveillance Divine que la Municipalité gouverne au Plateau.

Nos investigations nous montrent que : plusieurs contrats d’études ont été passés avec le cabinet SECORESO. Comme nous l’avons indiqué, ce cabinet est managé par Jean TIBERI qui, avant son décès en 2008, était le conseiller technique du Maire Akossi Bendjo. Le Maire a signé, à l’insu du Conseil Municipal, un protocole d’accord avec la société NEG-COM dirigée par son neveu, M. EHOUO Jacques Gabriel. Une autre convention a été passée avec la CIVES, quelle est la teneur ?

 PALTEAU ABIDJA La procédure des marchés et leurs attributions

L’attribution des marchés durant la décennie passée n’a jamais eu de secret pour le maire du Plateau. L’absence de délibération prise par le Conseil pour  tous les marchés attribués n’a jamais posé de problème pour le rayonnement du Plateau. La seule procédure n’est-elle pas la seule volonté de « L’Elu» ?

Alors que la législation en vigueur en matière des marchés publics prévoit qu’au-delà d’un certain montant, le marché à exécuter doit obligatoirement faire l’objet d’un appel d’offre ouvert. Par ailleurs, s’agissant du mode d’exécution d’un marché d’une collectivité locale, comme c’est le cas de la commune du plateau, le conseil municipal doit nécessairement donner son avis à travers une délibération. Les différents contrats passés par la Mairie du Plateau avec tiers ont-ils déjà fait l’objet d’appel d’offre, ou porté à la connaissance du Conseil Municipal ? Que dire alors de la durée d’exécution des dits contrats qui n’est connue que du Maire, laissant ainsi planer un flou non seulement sur la nature des dits contrats mais aussi sur la leur modalités et durées d’exécution. C’est comme cela que tout se passe, ici avec l’argent des contribuables.

Durant cette décennie passée, les bénéficiaires des largesses du maire, n’ont pas manqué de sourire. Il est de règle qu’une association pour qu’elle bénéficie des subvenions d’une collectivité locale, elle doit exister légalement. Cela suppose simplement qu’au regard du droit positif ivoirien qu’elle a régulièrement fait l’objet de déclaration auprès de l’autorité administrative compétente. Alors qu’il devrait en être ainsi Il nous a été donné de constater que des associations qui n’ont aucune existence légale ont bénéficié auprès du premier magistrat de la commune du Plateau d’une attention particulière.

Ainsi, des associations fictives du point de vue juridique se feraient octroyer   des subvenions évaluée à des centaines de million de francs CFA au détriment de celles qui ont une existence légale et qui y ont droit. Et pourquoi ? Les électeurs sont invités à répondre. L’examen par l’Inspection Générale d’Etat de toutes les délibérations relatives aux subventions aux associations et ONG, situerait alors tout le monde, puisqu’elle a été saisie.

AKOSSI BENDJO GESTION BIZARRE AU PLATEAU LEDEBATIVOIRIEN.NET

On ne change pas un esprit qui gagne. C’est donc dans le même esprit d’absence de prise de délibération conforme à la loi que va travailler le Maire, de telle sorte qu’il prend des décisions qui lui sont personnelles, durant la décennie passée, selon ses détracteurs. Des régies de recettes parallèles vont être créées de toutes pièces. Quelle élévation d’esprit pour le sens des affaires !

 La création des régies de recettes et d’avances ainsi que les règlements relatifs à leur organisation et à leur fonctionnement

La fouille entreprise dans les placards de la mairie du Plateau, nous montre que la création des régies de recettes et celle des régies d’avances sont réglementées par les dispositions impératives de l’article 27 de la loi relative à l’organisation municipale ainsi que celles de l’article 59 du décret n°82-1093 du 24 novembre 1982 portant règlement financier et comptable des communes et de la ville d’Abidjan.

En fermant fièrement les yeux sur ces dispositions, sans autorisation préalable, deux (2) régies financières parallèles sont ouvertes: l’une pour recevoir, par le biais de la société NEG-COM, les recettes issues de la publicité (affiches et panneaux) et l’autre pour recevoir, par le biais de la société CIVES, celles provenant des occupations du domaine publique (parking par exemple). NEG-COM et CIVES sont-elles des sociétés créées de toutes pièces par le Maire Akossi Bendjo ? A-t-il obtenu l’autorisation préalable de la tutelle après avis du conseil municipal qui vote une délibération à cet effet ? La réponse est restée muette ! «Pendant 10 ans le maire s’est soustrait à l’application des dispositions de l’article 46 relatives à l’examen par les Conseillers Municipaux en fin d’exercice, des différents comptes de la commune. Jamais un conseil n’a délibéré sur ces question » ! indique-t-on à la mairie du Plateau.

QUELQUES PETITS EXPLOITS

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Scandale de l’achat de caméras de surveillance

La recherche des images des derniers tristes évènements du 31 décembre 2012, n’est pas un problème pour les enquêteurs. Les ivoiriens se souviennent des morts enregistrés lors de la St Sylvestre dans les rues de  Plateau. Tout a été enregistré  pour la commune de Plateau pour sa surveillance ? Toutes ses rues sont inondées de caméras, depuis une décennie par Akossi Bendjo ? C’est qu’au début de son mandat en 2001, pour lutter contre l’insécurité et la criminalité au Plateau, le conseil municipal avait décidé de doter la commune lumière d’un système de surveillance par cameras. A cet effet, des contacts ont été pris par le maire Akossi Bendjo avec la société IFRATEC, comme l’atteste la correspondance n°578/cab/2002, datée du 24 août 2002. D’autres documents montrent que tout a été parfaitement payé et réalisé.

Mais, les travaux ont-ils déjà été exécutés ? Les caméras ont déjà été livrées ? Des documents répondent par l’affirmative. Le décor est donc frappant pour tout passant dans les rues de la commune lumière. Si des caméras son visible en 2018, est-ce l’œuvre u maire Akssi Bendjo qui, dès 2001 vat fait déjà voté le budget? C’est avec joie que  l’on découvre, aujourd’hui que tout ce matériel qui n’a jamais été livré, a fait l’objet de facturation de la part de la société CIVES, et les factures ont été payées comme l’atteste le tableau récapitulatif confectionné par cette entreprise. Ainsi que les comptes administratifs du Maire pour les exercices 2002 et 2003 que ‘‘ledebativoirien.net’’ a pu consulter.

On peut y lire rapidement : Exercice 2002 : Achat de cameras de télésurveillance : 54.999.984 FCFA. Exercice 2003 : Achat de caméras de vidéosurveillance : 54.954 .769 FCFA ; Achat de mats cameras hauteur 8 mètre : 16.958.800 FCFA Travaux de raccordement des caméras de vidéosurveillance : 14.998.659 FCFA. Ainsi, au titre des caméras de surveillance, cela représente  donc la petite somme de 124.953.412 FCFA (cent vingt-quatre millions neuf cent cinquante-trois millions quatre cent douze) qui a été payée. Pour ne plus que les petits indélicats sévissent au Plateau. Il faut éviter le grand coup de Sia POPO avec la Bceao. Et pourtant Hamed Bakayoko alors ministre de  l’Intérieur a continué de chercher les images de la catastrophe des «63 morts illuminés», du 31 décembre 2012, avant de rejoindre la Défense. On dit merci qui ! Bravo monsieur le Maire !

    plateauViolent aménagement de voies piétonnes dans la commune?

La voirie éblouit tout visiteur du Plateau. Notre «Elu», pour son amour très fort et prononcé pour ses administrés et de tout visiteur de sa cité lumière, se préoccupe depuis plus de 10 ans de leur déplacement dans sa cité à lui. Aussi a-t-il bien usé de la petite somme inscrite au budget modificatif de 2001, pour le besoin. Le Conseil Municipal avait doté ce projet de crédits suffisants pour sa réalisation, sous les différentes déclinaisons suivantes: Voirie : 130.000.000 FCFA ; Achat de 50 mobiliers urbains pour les voies piétonnes : 50.000.000 FCFA ; Achat de 100 lampadaires bas pour les voies piétonnes : 154.990.800 FCFA à savoir : 100.000.000 FCFA en 2001, 54.990.800 FCFA en 2002.

Voici les voies piétonnes qui étaient prévues et qui font mille (1000) mètres linéaires, selon les témoignages recueillis : Rue Gourgas (entre l’avenue Terrasson de Fougères et l’avenue Franchet d’Esperey) ; Avenue Chardy (entre le boulevard de la république et le boulevard Botreau Roussel) « dont la chaussée sera soignée (pavés décoratifs) et les abords seront garnis de lampadaires bas. Des bornes rétractables permettront la circulation aux heures de livraison », c’est ce qu’indique le programme triennal 2001-2003 modifié et document «investissement durable 2001-2002 du budget modificatif de l’exercice 2001 de la Mairie du Plateau ».

Parcourrez la commune du Plateau en dehors de celles tracées sous N’koumo Mobio, avant le mandat de 2013 le constat est clair, il n’existait aucune vraie voie piétonne dans la commune du Plateau, telle que voulu par le Conseil municipal depuis 2001. Mais attention, le maire par vol plané dira le contraire.

SCANALE AKOSSI BENDJO AU PLATEAU V

Des parkings financés par la Mairie et refacturés aux entreprises

Ingénieux tout de même. Depuis 2002, la mairie du Plateau n’a cessé d’entreprendre des travaux de réhabilitation des chaussées de la commune, ainsi que des différents trottoirs. Tous ces travaux sont inscrits et  entièrement financés sur les différents budgets de la commune, votés par le conseil municipal.  Il travaille.

Par la suite, dans le cadre des occupations sur permission administrative du domaine public communal (ODP), l’ex-maire Akossi Bendjo procèdera à la répartition des places de parking aux entreprises et institutions qui le désirent, moyennant le paiement d’une taxe dont le montant est préalablement fixé par délibération du Conseil Municipal et dont les utilisateurs, doivent s’acquitter. Mais aujourd’hui nous découvrons avec stupeur, que le Maire avait adressé en son temps, des correspondances aux opérateurs économiques et institutions qui désirent disposer d’emplacements de parkings réservés (privatifs) pour les inviter à choisir la proposition technique de la Mairie selon les modalités ignorées jusqu’à ce jour par le Conseil Municipal, suivantes : faire l’avance des travaux d’aménagement sur la base d’un devis proposé par la mairie ;

plateau en vie

en contrepartie, la Mairie consent la gratuité de la taxe d’occupation du domaine public, 4000 FCFA/m²/mois jusqu’à amortissement de la dépense ; à la fin de l’amortissement, la mairie consent un abattement de 50% sur la location de ces emplacements. Afin de garantir le bon usage de ces emplacements, il est subtilement suggéré aux entreprises qu’elles ont la possibilité de disposer d’agents de prévention, en réalité les agents de la société CIVES qui surveilleront ces espaces réservés, moyennant bien entendu une facturation pour ce service supplémentaire.

Le devis à partir duquel les travaux sont réalisés, est établi par  une entreprise choisie et recommandée en collaboration avec M. Tiberi, et qui appartient à la galaxie d’entreprises que ces deux personnalités ont mis en place.  En dispensant les bénéficiaires de ces emplacements de parkings réservés du paiement de la taxe d’occupation du domaine public, le Maire et Tiberi encaissent ainsi par l’entreprise qui a effectué les travaux, les taxes que ces bénéficiaires d’emplacements de parking auraient dû verser mensuellement à la Mairie. N’est-ce pas très astucieux. Tout cela veut donc dire en définitive que les travaux d’aménagement des parkings de la commune sont payés deux fois : une première fois par le budget de la commune au profit d’entreprises qui portent les intérêts du Maire; une deuxième fois par les demandeurs d’emplacements de parkings réservés  qui les réalisent sur fonds propres les aménagements, sur la base d’un devis établi par une entreprise recommandée par le Maire. Quelle est la destination des recettes issues de cette double facturation ? Allez-y demander.

Dans tous les cas de figures, selon nos informations, la gestion de cette partie relative au devis était assurée par M. Tiberi à travers une des entreprises de la galaxie (la société ETIC peut-être ?). L’ampleur des recherches ne pourra s’apprécier qu’après une enquête auprès des entreprises bénéficiaires de ces emplacements de parkings réservés par l’Inspection générale d’Etat. Toujours est-il que, les entreprises qui réalisent ces travaux sont toutes choisies personnellement et de façon solitaire par «L’Elu »,  comme le disent les langues qui trainent dans la cours de la mairie.

Dans le cadre des occupations sur permissions administratives du domaine public communal (ODP), « L’Elu » procède à la répartition des places de parking aux entreprises et institutions qui le désirent, moyennant une taxe dont le montant est préalablement fixé par délibération du Conseil Municipal et dont les utilisateurs à qui ces places de parking sont attribuées, doivent s’acquitter. Mais aujourd’hui pour mieux faire les choses, il nous a été donné de découvrir que le Maire a adressé parallèlement et à l’insu du Conseil Municipal, des correspondances aux opérateurs économiques et institutions qui désirent des places de parking, de financer l’aménagement de celles-ci, sur la base d’un devis qui leur est proposé. Puis encaissé avant réalisation…

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Cela veut donc dire que les travaux d’aménagement des parkings de la commune sont payés deux fois, n’est-ce pas ? Une première fois par le budget de la commune au profit d’entreprises qui portent les intérêts du maire; une deuxième fois par les entreprises qui sollicitent des places de parking. Où va donc l’argent de cette double facturation ?

L’inspection générale de l’Etat ouvrira et nous n’en doutons pas, une enquête  auprès des entreprises qui ont ces places de parking. Une enquête de l’Inspection générale d’Etat permettra de savoir, qu’elle est ou qu’elles sont les entreprises qui ont effectué les travaux de réhabilitation des chaussées et des parkings de la commune (ETIC ou SIGC) ? Et quelle est l’entreprise qui présente les devis aux opérateurs économiques du Plateau, et quel est le montant de ces devis? Durant toutes ces années.

Une station d’essence dans la commune de Yopougon au profit de Bendjo existe-elle encore ?

Bravo pour cet autre exploit ! Ce n’est pas du mépris. Les grandes oreilles de la municipalité du Plateau confient que le maire s’est fait construire par la société BATIMAX une station d’essence dénommée « KLENZI », sise à Yopougon et ailleurs. N’allez pas demander où elle est située si vous passez par le carrefour Institut des Aveugles. Cette construction a été entièrement financée sur le budget de la commune du Plateau par le biais de factures émises par la société BATIMAX et payées par la trésorerie principale du Plateau, nous confie-t-on. En 2018 elle a changé de nom et certainement de propriétaire ?

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Mais n’oublions pas que la construction de cette station d’essence a vu le concours des engins du service  parc automobile et du personnel de la Mairie du Plateau. Ce qui ne surprenait guère personne à Yopougon. Tout est permis ici ! Les mêmes langues confient même que lors de la première inspection qui s’est déroulée en 2003, un certain Zoumana, dirigeant de l’entreprise BATIMAX avait reconnu les faits devant les inspecteurs de l’IGE. Bon il reviendra certainement en 2018 le reconnaître, s’il est encore dans ce pays où tout est désormais possible par ces temps qui courent.

Ce n’est pas tout au Plateau

En 2008, quelques petites astuces ont été sorties pour l’usage des crédits inscrits au budget et non utilisés en fin d’année. Ainsi dans la seule journée du mardi 30 décembre 2008 et pour le même objet, le 3ème Adjoint au Maire, sur instruction du Maire a fait mandater 33 factures de la seule société AIF. Le montant total de toutes ces factures s’élève à 31.278.281 FCFA. Pourquoi procède-t-il ainsi ? Ben, il faut éviter la tenue des réunions de la municipalité exigées par la loi municipale pour se prononcer sur toute dépense dont le montant est supérieur ou égale à 1.000.000 de FCFA. Astucieux !

Revenons en 2006, alors que le véhicule de commandement du Maire de type Mercedes acheté à près de 30.000.000 de FCFA ne totalisait pas encore 150.000 Km au compteur, et n’avait pas atteint le nombre d’années requis pour la mise en réforme (10 ans), «L’Elu », se l’aurait vendu à lui-même par les bons soins de monsieur Diarra Boune Souleymane, son chauffeur à peine 1.200.000 FCFA. Bien malin, notre Elu  le récupérera  immédiatement pour l’offrir à sa belle épouse. L’amour est sous le pré ! Ce véhicule acheté à la fin de l’année 2001 avait cinq années d’utilisation au moment de la transaction et cotait à l’argus de l’année 2006, 10.133.310FCFA. Ceci fait, notre « Elu » s’offrira une Peugeot 407 sur le budget de la commune. Ce n’est rien tout cela ! Ce sont de mauvaises langues qui parlent !

 Quelle gestion des recettes des places de parking  sur 5 ans ?

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AKOSSI BENDJO

L’occupation du domaine public donne lieu au paiement d’une taxe à la Mairie. C’est un fait. Le montant de cette taxe d’occupation du domaine public communal sur permission administrative (ODP) est de  4.000 FCFA par m² et par mois, tel que fixé par une délibération votée par le Conseil Municipal et dont nous avons consulté une copie (voir pièce jointe). Ces recettes émanant de l’occupation du domaine public communal sur permission administrative (ODP) sont inscrites au compte n°72030 du budget de la commune.

Ainsi donc, sous couvert de l’expression élégante et soporifique «d’appui à la police municipale», l’ex-maire a transféré à la CIVES les prérogatives «régaliennes» du Régisseur et des agents de la police municipale. A quels desseins ?

Durant les recherches nous avons pu constater que, le Conseil Municipal est devant le fait accompli : la CIVES est en réalité érigée en régie de recettes parallèle, au mépris des dispositions de l’article 59 du décret n°82-1093 du 24 novembre 1982 portant règlement financier et comptable des communes et de la ville d’Abidjan et relative à la création et à l’organisation des régies de recettes. C’est ce qu’on appelle, être en présence d’une gestion de fait, telle que défini aux articles 76 et 77 du même décret.

Les autorisations d’occupation du domaine public délivrées par la Mairie sont-elles connues de la Trésorière Principale et de la direction financière de la Mairie ? Elles n’ont de cesse, de les réclamer.

Il se raconte même dans la cours de la mairie que notre «Elu» de maire s’y est toujours opposé tout comme il a interdit au service de la régie des taxes, de procéder au recensement sur le terrain des différentes places de parking et de leur bénéficiaires. Cette liste serait l’affaire exclusive de la CIVES et, dans une moindre mesure, par le Directeur des services techniques de la Mairie qui se garde bien de la communiquer. Sait-on jamais ! Dès lors, comment apprécier les recettes issues de ces ODP, sans une liste établie par les services officiels et mandatés à cet effet de la Mairie ? Comment apprécier par le jeu de la comparaison et du rapprochement, la réalité de ce qui est encaissé par la société CIVES  et ce qui doit réellement être versé entre les mains du régisseur de la Mairie du Plateau ?

Dès lors, un audit financier de la CIVES pourrait s’imposer pour clarifier cette situation, conformément aux dispositions de l’article 132 telles que prévues par la loi municipale.

cathedraele abidjanPlus d’une centaine d’entreprises et de commerces dont nous avons eu connaissance de la liste, bénéficient d’une autorisation de stationnement au Plateau, moyennant le paiement de la taxe d’occupation du domaine public dont le montant est de 4.000 FCFA par m² et par mois, comme nous l’indiquions plus haut. Sur cette base, les recettes provenant de l’occupation de ces espaces par ces entreprises étaient estimées au 31 Janvier 2009 à 147.168.000 FCFA. Si nous nous permettons d’extrapoler un peu,  sur toute l’année 2009, cette recette peut être chiffrée à 1.766.016.000 FCFA (un milliard sept cent soixante-six millions seize mille). Sur 5 années par exemple, cela ferait un montant estimé à 8.830.080.000 FCFA (huit milliard huit cent trente million quatre-vingt mille). À quoi a servi cette petite somme ? Oh que non, Plateau est la plus belle ville d’Afrique par les soins de notre « Elu ».

Croyez-vous que le maire n’est pas aussi malin que ça ! Voyons, lorsque l’on prend le budget de la commune du Plateau et que l’on regarde la page sur laquelle figure le compte N°72030 dans lequel est inscrite la prévision de recettes émanant des ODP (parkings et panneaux publicitaires), on s’aperçoit avec stupéfaction qu’il n’y est inscrit que la grosse somme de 80.000.000 FCFA/an, soit  6.666.666 FCFA par mois. Allez comprendre  quelque chose ! Un vrai gestionnaire.

En réalité, selon les différents témoignages recueillis dans les services de la  mairie du Plateau, la société CIVES procèderait directement à l’encaissement des opérateurs économiques et une partie des fonds collectés disparaît  directement.

akssi bendjoPar ailleurs, en plus de percevoir les taxes relatives aux ODP, la CIVES fournit et facture aux entreprises des tréteaux métalliques pour leurs places de parking… et c’est la société ETIC (du couple TIBERI) qui les fabrique, les vends à la CIVES qui à son tour les refacture à tous ceux qui ont souscrit pour ces places de parking. Quelle ingéniosité ! Et avec tout ça, Akossi Bendjo, est accusé de mauvaise gestion ? Trop bien malin pour se laisser prendre au piège de  la bonne gouvernance…

A SUIVRE ACTE 3 : De la gestion des recettes des agents de prévention mis à la disposition des entreprises pour surveiller les espaces réservés ?

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par Hervé MARE

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