ABIDJAN-RECHERCHE-PR ANTOINE HAUHOUOT ASSEYPO (PRESIDENT ASCAD) : «LES HOMMES QU’IL NOUS FAUT ONT BESOIN DE CONNAISSANCES DE PLUS EN PLUS COMPLEXES»

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PLUS DE SOUTIEN EXIGE POUR LES CHERCHEURS SCIENTIFIQUES IVOIRIENS

Maison des Architectes de Cocody, en présence d’étudiants, d’éminents professeurs des universités et d’invités de marque du monde scientifique. L’Académie des Sciences des Arts, des Cultures africaines et des Diasporas africaines (Ascad) a envoyé  un message clair aux  politiques, lors de sa récente cérémonie récompense à trois étudiants chercheurs issus des universités et de l’Institut Pasteur. Les récipiendaires des bourses en espèces et attestations dans le cadre de la recherche scientifique ont été félicités  par le Pr Traoré Dossahoua, président de la Commission d’attribution des bourses à Ascad en les leur remettant.

photo Pr Hauhouot Asseypo Antoine 1 Abdallah Albert Mabri Toikeusse, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, parrain de cette cérémonie,  était représenté par son directeur de cabinet adjoint, le Pr Simplice Dion. Une grande fierté pour le Pr Antoine  Hauhouot Asseypo, président de l’Ascad d’avoir accompli pleinement sa mission de financement de la recherche scientifique en Côte d’Ivoire. L’Ascad a pour mission de ‘’la production, la conservation et la promotion’’ des savoirs. Ce programme de bourses de cette institution est avéré transversal, holistique et systémique. L’Ascad n’a pas la prétention d’être une agence de distribution de bourses, mais elle a l’obligation d’anticiper sur les phénomènes potentiellement dangereux, la conduisant à, à favoriser l’innovation. Pour le Pr Hauhouot Asseypo, la construction, la mise en œuvre et le pilotage d’un système d’attribution de bourses à visée innovatrice serait au-dessus des capacités de la seule Ascad.

«Il faudrait l’intégrer aux trois autres composantes de l’espace social, à savoir, ‘’la sphère institutionnelle ; l’économie et le territoire. Les pays qui ont réussi ce pari ont ouvert des chantiers  et ont fait appel à des fonds publics et privés, mis en compétition les régions et les collectivités locales. De telles articulations seraient capables de motiver la jeunesse, d’accroître sa compétence et systématiser sa contribution à la production des intelligences et compétences. C’est un appel à contribution que nous lançons», a précisé  le président Hauhouot Asseypo Antoine.

A l’en croire, ce serait une meilleure  et forte manière d’enclencher le processus devant conduire la Côte d’Ivoire, déjà une puissance économique continentale, au rang d’une puissance éducative appuyée sur un leadership scientifique et technologique respecté. Selon le président de l’Ascad, le projet de bourse vise  l’émergence de la Côte d’Ivoire, en tant que force d’innovation par l’entrainement de sa jeunesse.  « Les jeunes sont difficiles à contrôler du fait de leur dynamisme centrifuge. Mais nous ne pouvons pas rester aux plaintes et condamnations, car l’un des mérites de notre programme bourses est d’être tendanciellement apte à modifier les aspects négatifs de la culture juvénile, en renforçant sa combativité intellectuelle et son goût  pour la compétition saine », a clarifié le Pr Hauhouot Asseypo Antoine

photo bourses ascadEn effet, chaque année, l’Ascad offre des bourses aux chercheurs juniors qui souhaitent s’exercer plus à fond dans la réflexion et la recherche scientifique. C’est une activité qui ne semble pas être perçue par l’opinion ivoirienne. « Or le faisant, nous touchons au cœur de l’une des questions majeures de l’avenir de notre pays, qu’est l’innovation », fait comprendre l’éminent professeur Hauhouot Asseypo Antoine.  La force et le rang des nations ne dépendent pas de leurs ressources naturelles, mais de la qualité de leurs citoyens, par ricochet de leurs ressources humaines. L’écrivain Jean Bodin ne disait-il pas  au 16ème siècle, ‘’il n’y a de richesse que d’hommes’’ Car les savoirs préparent les hommes-ressources à vaincre les menaces qui pèsent sur l’humanité. « Les hommes qu’il nous faut aujourd’hui ont besoin de connaissances de plus en plus complexes, surtout avec l’avènement des sciences et techniques de l’information. Ainsi, ceux dont le rôle est de créer les conditions de développement des connaissances, préparent leurs pays à entrer dans la gouvernance mondiale.

Depuis 2013, l’Ascad s’est engagée dans le processus d’attribution de bourses aux étudiants des universités publiques de Côte d’Ivoire. Avec la vision du genre en attendant des résultats au bout de trois ans. Les chercheurs de 2016 ont livré à cette cérémonie les résultats de leurs travaux. Tous les pays développés ont toujours accordé une importance capitale à la recherche de qualité  et à l’émergence. Le 16 mars 2018, des étudiants des universités publiques et l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire ont été engagés dans la compétition. Trois ont été retenus.  Ainsi le Pr Traoré Dossahoua a proclamé les résultats du concours d’attribution des bourses de recherche Ascad 2018. Dr Tuo Karim, de l’Institut Pasteur Côte d’Ivoire classé troisième avec  12,26 points,  a bénéficié  d’une bourse de recherche de 2.592.000 Fcfa. La deuxième est Dr Aka Kouamé de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire  ayant obtenu 12,46 points sur 20 et a bénéficié de 3.800.000 Fcfa comme bourse de recherche, et la première, Dr Yao Akoua Clémentine de l’Université Nangui Abrogoua qui a obtenu 15, 35 points sur 20 et a bénéficié d’une bourse de recherche scientifique de 4.800.000 Fcfa. Ces trois récipiendaires ont reçu des mains du représentant du parrain Abdallah Albert Mabri leurs chèques et leurs attestations d’admission du Président de l’Ascad. Dr Yao Akoua C, porte-parole des récipiendaires a présenté les trois projets qui feront l’objet de recherche au cours des trois années à venir.

mabriLe projet 1 intitulé ‘’ Bioherbicide végétal, une alternative de lutte antiadventice en riziculture en Côte d’Ivoire. Dont l’objectif général est de contribuer  à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté  à travers l’accroissement de la production du riz par l’utilisation durable des bioherbicides sélectifs  d’origine végétale’’ ; le projet 2 est :’’Médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire : essai de contrôle de risques rénaux en médecine humaine’’ ; le projet 3  concerne ‘’l’étude ethnobotanique de plantes anti diarrhéique et identification de nouvelles molécules efficaces contre la cryptosporidiose’’. Par ailleurs, Dr Yao Akoua a remercié leurs directeurs techniques pour leur disponibilité lors de la préparation dudit concours. Toutefois, la future chercheuse scientifique a promis qu’ils vont utiliser à bon escient les bourses afin d’atteindre les objectifs assignés.

Le Professeur Simplice Dion, directeur de cabinet adjoint, représentant le parrain Abdallah Albert Mabri Toikeusse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a  fait savoir aux élus des bourses que c’est une chance de bénéficier d’une bourse de l’Ascad qui a un objet, celui de conduire des recherches. C’est là l’enjeu’’. « Vous n’êtes pas au terminus, mais à l’escale. Le ministre se dit heureux de cette belle initiative  qu’est le savoir-faire professionnel.  C’est ce que fait l’Ascad à travers l’octroi des bourses de recherche  scientifique. Le chemin de la recherche scientifique est tortueux. Armez-vous de courage et de patience », a conseillé le représentant du Parrain, Simplice Dion.

ATT

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