«DIALOGUE SUR LA CEI, NOUS DOUTONS DE OUATTARA»
«L’ECHEC DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE A CAUSE DE LA CEI, UN INSTRUMENT DE GUERRE»
«NOUS AVONS PEUR POUR LA COTE D’IVOIRE. NOUS SOMMES DANS UN CLIMAT DE GUERRE»
LA 4EME VOIX, LA VOIX DES SANS VOIX, une plateforme politique et de la société conduite par l’opposant Théophile Soko Waza a dénoncé, samedi 19 janvier à Abidjan l’absence de réconciliation en Côte d’Ivoire. Voire de l’absence totale de volonté de la part du régime d’Abidjan avec comme instrument de menace de la démocratie, la Commission électorale indépendante-CEI. L’opposant reste sceptique sur le dialogue opposition-gouvernement annoncé.
Il reste sans détours face aux journalistes en fustigeant la commission électorale indépendante qui consacre l’échec de la réconciliation selon lui.
«La vie politique rythme la vie de la nation parce que c’est elle qui dirige la nation. Donc un élément fondamental retient notre bilan. C’est l’échec de la réconciliation nationale. Apres la crise que nous avons connue, la réconciliation n’a jamais été une réalité parce que les acteurs politiques sont incapables de s’entendre. Parce qu’à partir du moment où au sommet les leaders politiques ne peuvent pas s’entendre, il est difficile qu’à la base la population s’entende », et d’indiquer :
«La réconciliation est un échec parce que la cause de la crise pour nous, c’est la CEI. Et le problème de n’a pas encore réglé, jusqu’à ce jour. Malgré le fait que la Cour africaine de justice et des droits de l’homme a trouvé que notre CEI est déséquilibrée, ne remplissant pas les normes de la démocratie. Une CEI ne garantissant pas la transparence du scrutin. La Cour africaine demande aux autorités ivoiriennes de mettre en place une CEI rassurant tout le monde. Mais le gouvernement ivoirien a préféré botter en touche. A partir de cet instant, on ne peut pas avoir de réconciliation. Nous avons les évènements des dernières élections avec le RHDP seul mais divisé sur les résultats sans l’opposition qui illustrent ce mal. A partir de ce moment-là, nous disons que cette CEI ne peut pas rassurer», note le leader de la 4ème, la voix des sans Voix, Théophile Soko Waza.
«La question qui se pose est de savoir : pourquoi une CEI qui ne rassure pas et qui est la base des morts, depuis 2010, cette même CEI est reconduire pour les élections législatives, de 2011, les municipales de 2013, la présidentielle de 2015, le referendum de 2016 pour la 3ème république, encore 2018…, ? Quand nous accumulons la somme des erreurs de cette CEI décriée par tous, on s’interroge si cette CEI n’est pas une arme de guerre ? Est-ce que cette CEI n’est pas le fusil qu’on utilise pour tuer les ivoirienne et les ivoiriens ? On a utilisé cette arme pour finalement amener certains acteurs politiques à s’éloigner du jeu politique. Après 2010-2011 a justes causes, le FPI de Laurent Gbagbo ne participe pas aux élections et d’autres citoyens lambda ont arrêté de participer aux élections», dénonce le leader de la 4ème Voix.
«A partir du moment où dans une nation tous les citoyens ne se trouvent pas au même point d’égalité et que tout le monde ne peut pas participer à la vie politique parce qu’un instrument qui s’appelle la CEI ne permet pas de participer au jeu électorale, en ce moment, la cohésion sociale n’est pas une réalité. Or dans un pays, lorsqu’il n’y pas de cohésion sociale et de réconciliation, nous sommes assis sur un volcan dormant, qui, à tout moment peut se réveiller. Parce que le pouvoir Ouattara en maintenant cette CEI ne donne pas une autre alternative à son opposition si ce n’est la force. Nous avons peur pour la Côte d’Ivoire. Nous avons peur pour la cohésion sociale. Nous sommes dans un climat de guerre. Nous sommes la voix des sans voix, donc nous nous levons pour crier pour ces ivoiriens sans défense. Nous sommes assis sur un volcan dormant d’ici à 2020», avertit Théophile Soko Waza.
Soko Waza dénonce les propos du chef de l’Etat
«C’est pourquoi nous dénonçons la déclaration du chef de l’Etat Alassane Ouattara à l’occasion des vœux où il a insinué que, tant qu’il sera là il n’Ya rien en 2020. Nous lui disons que quelqu’un a déjà dit cela avant lui ! Laurent Gbagbo, l’a dit en 2010. Nous avons eu une crise électorale armée et il est en prison. Nous ne sommes pas rassurés par les actes du pouvoir Ouattara. La paix est une solution politique qu’il faut rechercher et cultiver. Et c’est la manière de bâtir le système politique qui garantit la paix. Donc la seule présence de monsieur Ouattara ne peut pas garantir la paix. Et quand nous voyons ce qu’il se passe actuellement, nous ne pouvons pas dire que nous allons à la paix. Une candidature d’Alassane Ouattara en 2020 sera un danger pour la Côte d’Ivoire…».
La 4ème VOIX LA VOIX DES SANS VOIX dénonce la pauvreté galopante au plan social
«Comment la Côte d’Ivoire peut se doter d’un troisième barrage hydroélectrique à Soubré et que le coût de l’électricité monte, augmente? Il y a un monopole abusif des multinationales en Côte d’Ivoire. Et un surendettement. L’intérêt des ivoiriens n’est pas pris en compte par l’Etat. Nous voyons l’échec du programme des logements sociaux et de la couverture d l’assurance maladie universelle et de l’échec de la constriction des cinq nouvelles universités annoncées…»
DIALOGUE AVEC LE GOUVERNEMENT ET SA CANDIDATURE A 2020
«Nous doutons de l’initiative du dialogue. Alassane Ouattara est témoin des actes de la CEI avec huit élections de crise organisée sans l’opposition mais qui ont été émaillée de crise et de morts. A partir de là, Alassane Ouattara doit comprendre que la CEI sous cette forme est un problème. Et que dans le fond ? Youssouf Bakayoko reste un problème. Nous prendrons part aux discussions du gouvernement mais très sceptiques sur le résultat. Mais la 4Eme Voix, La Voix Des Sans Voix aura son candidat en 2020. Parce que c’est la voix des opprimés. Elle porte la vision des ivoiriens oubliés».
Il n’ pas manqué à cette rencontre du weekend, depuis Abidjan à interpeller l’Union africaine devant sa position dans les élections en RDC et la Cour Pénale internationale dans le dossier de la libération de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé acquittés
«Nous voulons que la CPI accompagne la réconciliation en Côte d’Ivoire. Que la CPI accompagne les ivoiriens sur le chemin de sa reconstruction…». Pour l’opposant ivoirien la libération des détenus de la crise postélectorale de 2011 acquitté par leur retour sur le sol ivoirien sera un acte majeur pour la réconciliation nationale. Aussi, estime-t-il que, l’audience annoncée, le 1er février 2019 pour se prononcer sur l’appel interjeté par la procureure lié à la libération
Face à la situation en RDC, l’opposant ivoirien invite l’Union Africaine eu égard à sa position dans l’élection présidentielle en République démocratique du Congo a tirer les leçons de son intervention dans la crise électorale ivoirienne en 2010-2011. «La même situation a été vécue en Côte d’Ivoire. Nous dénonçons l’Union Africaine qui est financée par l’Union Européenne. Que l’union africaine change d’attitude face aux erreurs en Côte d’Ivoire».
La 4ème voix, la voix des sans voix, une plateforme politique et de la société civile annonce sa participation à la présidentielle de 2020 et dit disposée à toute alliance politique pour une opposition force au diktat du pouvoir d’Abidjan.
HERVE MAKRE
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