ABIDJAN-PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE :«ÇA NE SERT A RIEN D’IMPOSER UN MAUVAIS ÉLU AU PEUPLE QUI VOIT DÉJÀ CLAIR…», SYLVAIN TAKOUE, (R.F.I.)

Le Président du Rassemblement des Fiers Ivoiriens Sylvain Takoué dans  une tribune réagit  à l’élection de monsieur  Amadou Soumahoro  à la présidence de  l’assemblée nationale  ivoirienne. Causerie sur l’élection truquée.

«A qui font-ils peur, quand ils clament partout que 2020 est bouclé ? Mais si 2020 est vraiment bouclé, pourquoi le crier sur tous les toits, alors ? Le grand historien Burkinabè Joseph Ki-Zerbo a dit que le tigre ne crie pas sa « tigritude ». S’ils le crient partout, alors que ce sont eux qui gouvernent, c’est qu’ils ne sont pas sereins. C’est que quelque chose en eux ne va pas. Et ce qui en eux ne va pas là, c’est que ce sont des tigres de papier. Sinon, si tu es sûr de ton affaire, tu ne viens pas en exposer publiquement le secret. Quand on cherche femme-là, on ne va pas crier partout que c’est telle femme qu’on cherche pour l’avoir dans son lit. Non, ça, c’est une affaire de secret.

Mais soyez rassurés, Ivoiriens. Nos adversaires d’en face vendent la peau de l’ours avant d’avoir eu sa peau. Si vous les entendez parler kplé-kplé-kplé, comme ça là, c’est que rien n’est vraiment sûr pour eux en 2020 ! Ils savent que rien n’est clair dans leur affaire de 3ème mandat, qu’ils préparent dans leur faux camp là ! Ils savent qu’ils se sont empressés de s’entasser dans un faux camp politique, rempli de gens incertains. C’est un camp où il n’y a rien de bon. Ils font beaucoup de bruits pour rien. C’est comme les tonneaux vides, qu’on bat sous le soleil. Ça casse les tympans, parce qu’il n’y a rien dedans.

RFI SYVAIN TAKOUEMais c’est la vraie Côte d’Ivoire qui nous intéresse, nous. C’est comment faire renaître cette Côte d’Ivoire là de ses cendres, qui nous intéresse. La Plateforme stratégique nationale dans laquelle les fiers Ivoiriens se retrouvent est ce qui va réveiller et ressusciter la vraie Côte d’Ivoire. Dans cette Plateforme là, nous sommes sereins. Parce que c’est avec elle que la Côte d’Ivoire, aujourd’hui assise sur ses fesses, se relèvera sur ses pieds pour marcher droit devant elle en souriant. On connaît l’histoire biblique de Lazare. La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est comme ce Lazare mort que Jésus a réveillé, et qui a étonné le monde. Ceux d’en face le savent bien. C’est pourquoi, ils veulent créer des blocages, alors que c’est inutile.

Ils ont commencé par sembler ignorer royalement les réformes du cadre électoral et institutionnel que nous voulons : c’est-à-dire la réforme de la CEI, du Code électoral, du Conseil constitutionnel, du découpage électoral, du listing électoral, tout cela. Ils savent pourtant, que c’est le préalable sinequanon aux élections générales de 2020. Pour le moment, ils semblent ne pas regarder les choses comme nous. Ils pensent peut-être que c’est leur demander l’impossible. Mais il n’y a rien d’impossible en politique. Il n’y a rien d’impossible pour un pouvoir qui veut la paix dans un pays. C’est pourquoi la politique mène au pouvoir, c’est-à-dire à cette puissance publique d’action qui se réalise en soi. C’est ça, le pouvoir. Il peut tout faire. C’est pourquoi, quand un pouvoir truque les élections qu’il organise lui-même, comme cela vient de se passer à l’Assemblée nationale, c’est choquant, absurde et ridicule. C’est un pouvoir qui n’a pas confiance en lui-même.

Mais ceux qui le détiennent, ce pouvoir d’Etat, traînent les pas, alors que nous pouvons, ensemble, évacuer ces problèmes vitaux de la République. Quand on est un pouvoir et qu’on est de bonne foi, on peut s’accorder avec l’opposition, au moins pour évacuer des problèmes-clés du pays, sans qu’il y ait besoin de rififi ni de grabuge comme ce scandale de l’élection trafiquée du nouveau président de l’Assemblée nationale. C’est une fierté, ça ? Mais eux, nos adversaires, qui sont devenus les adversaires du peuple de Côte d’Ivoire, ils se refusent à cette logique de bien faire les choses. C’est pourquoi, ils cherchent à faire bloquer les avancées démocratiques en voulant contourner les difficultés et en créer davantage.

Ils avanceraient aussi, aujourd’hui, l’idée des parrainages pour tout candidat au poste présidentiel. Oui, ça existe en France. Oui, ça existe même à côté de nous, au Sénégal. Mais on ne prend pas les gens, comme ça, au dépourvu, pour vouloir instaurer ou plutôt imposer une nouvelle donne qui changerait, du tout au tout, la cartographie électorale du pays. Ce n’est pas quand on a fait des passages en force pour rafler la majorité des postes d’élus à l’Assemblée nationale, au sénat, aux conseils municipaux et aux conseils régionaux, qu’on viendra maintenant  dire que tout candidat à la prochaine présidentielle doit d’abord se prévaloir de tel quota de parrainages puisés parmi cette masse d’élus. A quoi ça ressemble, cette façon de faire la politique, si ce n’est à un subterfuge ? Eh bien, c’est comme si ils faisaient boire de l’eau bouillante aux candidats de l’opposition par les narines, pendant que le candidat du pouvoir boira tranquillement de l’eau fraîche par la bouche. C’est inacceptable. C’est pourquoi, nous disons Non. Rien ne passera ni se décidera sans discussions et débats inclusifs avec toute l’opposition. On ne peut pas laisser faire des gens qui se croient plus malins ou plus intelligents. On n’est jamais plus intelligent seul, dans un pays.

sylvain Takoue tacle Alassane ouattara LEDEBATIVOIRIEN.NETC’est pourquoi des forces de pensées contraires existent : Il y a le pouvoir et, en face, l’opposition politique, les syndicats, la société civile, le peuple. On constate que la dictature de la pensée unique, que nous refusons en Côte d’Ivoire, est en reptation pour se dresser brusquement et chambouler les avancées de la démocratie. Est-ce qu’on peut accepter ça, Ivoiriens ? Si on n’a pas accepté ça, hier, c’est aujourd’hui qu’on va l’accepter ? Est-ce que nous buvons de l’eau par nos narines ? Mais pourquoi les autorités qui doivent marcher correctement, veulent que nous marchions tous, nous peuple, la tête en bas et les pieds en l’air ? Est-ce que c’est cela, la nature des êtres humains que nous sommes ? Où allons-nous, si on nous dit de marcher à l’envers ? Non, nous ne pouvons le faire ! La Côte d’Ivoire doit redevenir un pays normal, un pays où tout fonctionne correctement, un pays où chaque chose est à sa place. Le désordre ne nous ressemble pas. L’injustice, non plus.

Ce que nous demandons au pouvoir, est simple : asseyons-nous pour discutons ! Discutons pour débattre ! Débattons pour trouver de vraies solutions ! Trouvons de vraies solutions pour corriger l’itinéraire que va suivre la Côte d’Ivoire ! Donnons au peuple, le bonheur qu’il mérite. C’est tout ! Nous avons les intelligences pour ça. Nous avons les ressources pour ça. Est-ce que ça là, c’est compliqué à comprendre ? Ivoiriens, est-ce que comprendre ça là, c’est difficile ? Mais pourquoi vouloir forcément mélanger les pédales à la Côte d’Ivoire ? Si les pieds de la Côte d’Ivoire s’emmêlent, est-ce qu’elle va bien marcher ? Entre, voir la Côte d’Ivoire marcher convenablement pour aller de l’avant, et la voir rouler à reculons, qu’est-ce qui est préférable ? C’est aller en avant qui est bon, non ? Donc, Ivoiriens, dites au pouvoir de ne rien bloquer. On n’est pas un pouvoir pour bloquer l’avancée d’une vie nationale, mais pour la faire avancer dans le bon sens. On n’est pas un pouvoir pour imposer ses propres choix d’élus au peuple ainsi dépossédé de sa souveraineté.

ASSEMBLEE AMAMDOU C’est ce que nous voulons, que les choses soient correctes, parce que c’est ce qu’il faut pour le pays. Un pays, ce n’est pas la propriété privée d’un groupuscule d’individus. C’est un patrimoine public. On y contribue tous, à tous les niveaux. Quand un citoyen ivoirien lambda achète du lait à la boutique, il paie non seulement le prix du lait, mais il paie aussi la taxe fixée sur ce prix du lait, et contenue dans le prix du lait. Il contribue ainsi au patrimoine économique national du pays. C’est pourquoi on appelle le peuple de consommateurs, les contribuables. Le principe est pareil pour tous les achats que le peuple fait, que ce soit à la boutique, au supermarché ou au marché. Partout où on vend une marchandise et où paie pour le prix de la marchandise, l’Etat prélève déjà sa quote-part financière dans la poche du peuple. Ça s’appelle prélever l’impôt et la taxe. C’est ce que l’Etat prélève au citoyen consommateur, qui donne le droit à ce citoyen-là, de donner aussi son point de vue sur la marche du pays. C’est partout comme cela. Donc, nous avons, tous, le droit de parler librement dans les affaires publiques et de proposer des choses intelligentes au pouvoir pour mieux vivre. Pas uniquement pour lui contester ses prérogatives. Mais c’est quand le pouvoir refuse que nous nous exprimions, que nous en arrivons aux contestations.

Donc, 2020, c’est pour tout le monde. Ce n’est pas déjà bouclé par quelques-uns, qui incarnent le pouvoir, pour le moment. Ce n’est pas, non plus, un président mal élu et imposé à la tête de l’Assemblée nationale, qui va faire confisquer davantage le pays entre les mains du régime qu’il sert. De bonne foi donc, aplanissons, tous, le terrain électoral du pays, et quand tout sera clair dans le jeu des élections générales, à commencer par la présidentielle, on verra qui est pour le peuple et qui ne l’est pas. On verra pour qui le peuple votera et pour qui le peuple ne votera pas. C’est tout.

sylvain takoueOr, des gens disent qu’ils ont déjà gagné le suffrage du peuple, parce qu’ils sont au pouvoir et au perchoir. Non, ce n’est pas comme ça que les choses se passent. Et c’est parce qu’ils renversent tout, de cette façon-là, que la vie du pays est sens dessus dessous. La Plateforme nationale viendra tout remettre à sa place normale. C’est ce que je voulais vous communiquer, aujourd’hui. Fiers Ivoiriens, restons soudés dans cette plateforme ! L’avenir nous appartient ! »

Sylvain Takoué,

Président du

Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.)

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