ABIDJAN-LUMIÈRE AUTOUR DU FPI: AGNES MONNET LIVRE LE CONTENU DE LA DÉCLARATION D’AFFI NGUESSAN REMETTANT LE FPI A LAURENT GBAGTBO

LE TEMPS :Est-ce vous qui avez pris contact le dimanche 3 mars 2019 avec l’ambassadeur ACKAH Emmanuel ?

AGNÈS MONNET :Oui, c’est effectivement moi qui avait pris contact avec, l’Ambassadeur ACKAH Emmanuel, pour servir de facilitateur entre le président Laurent Gbagbo et le camarade AFFI N’Guessan en vue de l’unité au FPI. Il est important d’indiquer que le choix de l’Ambassadeur n’était pas fortuit. Par le passé, il s’était vainement investi dans cette mission de rapprochement.

LT:QU’EST CE QUI A ETE EXACTEMENT DECIDE AVANT QU’AFFI NE PUISSE RENCONTRER LE PRESIDENT LAURENT GBAGBO ?

AGNÈS MONNET : Apres avoir donc choisi l’Ambassadeur ACKAH comme facilitateur, je m’étais entretenue avec le camarade Affi N’guessan pour lui proposer de tout mettre en œuvre, pour rencontrer le Président Laurent Gbagbo afin de réaliser l’unité autour de lui, étant désormais acquitté et libre. C’est sur cette base que le camarade Affi N’guessan avait, par la suite, rencontré l’Ambassadeur Ackah pour préciser l’objet de sa visite qui se déclinait en 3 points : Demander pardon au President Laurent Gbagbo ; Se mettre à sa disposition ; Recevoir ses instructions. En d’autres termes, lui remettre le parti.

LT:EST-CE QUE MONSIEUR AFFI N’GUESSAN DEVAIT FAIRE UNE DECLARATION AVANT LA RENCONTRE AVEC LE PRESIDENT LAURENT GBAGBO ?

AGNES MOAGNÈSMONNET :Merci pour cette question pertinente et importante qui me conduira à restituer le contexte des choses . En effet, au départ d’Abidjan, même si les choses ne se posaient pas en termes de déclaration préalable à faire par le camarade Affi avant la rencontre avec le Président Laurent Gbagbo, il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre qu’avec le facilitateur ACKAH Emmanuel, tout avait été conclu. C’est pourquoi lorsque le camarade Affi m’avait saisi de la situation au niveau de Paris, et de son embarras, en évoquant notamment la mise en cause de sa dignité, une humiliation, après réflexion, et vu l’enjeu de la rencontre, je l’avais instamment exhorté à sublimer ce qu’il pensait être une «humiliation», en précisant le contexte de ladite déclaration. Subséquemment, et pour être plus concrète, je lui avais aussitôt adressé un message, pour servir de matière, de trame à la déclaration dont il me parlait.

Je détiens encore sur moi ce message. En voici la teneur : «Le Président Laurent Gbagbo est le Président Fondateur du Fpi. Il a été Le président statutaire jusqu’à son accession au pouvoir d’Etat. Aujourd’hui, le Président du Fpi, je viens donc lui remettre le parti. En conséquence, je lance un appel solennel à tous les militants et sympathisants du Fpi, pour se rassembler autour du ¨Président Laurent Gbagbo pour le triomphe du Fpi». Fin de citation.

Donc, au départ d’Abidjan, il faut dire tout net que même si une déclaration n’était pas prévenue, le camarade Affi, n’était pas moins d’accord avec tout ce qui lui a été demandé au niveau de Paris. Car, le facilitateur ACKAH avait tout mis sur la table dans les discussions à Abidjan. C’est pourquoi lorsque le camarade Affi m’avait donné l’information de ce qu’on lui avait demandé au niveau de Paris, je n’y avait rien trouvé d’anormal.

Je voudrais, pour terminer avec votre question, dire qu’à mon niveau, je ne voyais aucun obstacle à la faisabilité d’une telle déclaration d’autant qu’a son départ, à l’aéroport d’Abidjan, le camarade Affi a informé la délégation qui l’accompagnait «qu’il va rencontrer le Président Laurent Gbagbo pour lui remettre le parti. Car, le lui refuser ne serait pas compris»(…)

AFFI DANSE DEHLT: POURQUOI IL NE L’A PAS FAIT ?

AGNÈS MONNET :Mais; je ne saurais imaginer ses motivations à sa place.

LT:QU’EST CE QUI EXPLIQUE L’ECHEC DE CETTE RENCONTRE ?

Mais, comme vous le voyez, je ne saurais savoir ce qui a du se passer plus exactement au niveau de Paris où je n’étais pas avec le camarade Affi. Cependant, je puis dire que tout avait déjà été bouclé ici à Abidjan , pour éviter une telle issue.

In Le Temps

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