LA COTE D’IVOIRE A PEUR  QUE SON EAU DISPARAISSE, ON RÉFLÉCHIT

L’Etat de Côte d’Ivoire «va définir une nouvelle politique de l’eau » en vue de la préservation et une gestion plus optimale de cette ressource, a annoncé lundi à Abidjan le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain-Richard Donwahi, lors d‘un atelier. M. Donwahi s’exprimait notamment à l’ouverture d’un atelier national sur la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux : opportunités et perspectives pour la Côte d’Ivoire.

«Compte tenu de l’importance de la question, je voudrais saisir cette opportunité pour vous annoncer que le ministère des Eaux et forêts va définir une nouvelle politique de l’eau en vue de la préservation et une gestion plus optimale de cette ressource», a déclaré M. Donwahi dans un discours. Cette nouvelle politique, dira-t-il, vise à faire face à « l’accroissement des besoins des ménages, du développement économique et de la nécessité de conserver les milieux naturels et la biodiversité » dont la Côte d’Ivoire s’est résolue à promouvoir.

Il s’agit d’une gestion intégrée et durable des ressources en eau de surface et des eaux souterraines à travers les autorités de bassin dont l’Etat ivoirien est membre, a-t-il souligné. L’atelier devrait permettre d’apprécier la capacité du pays à apporter des réponses aux défis de gestion des ressources en eau. La Côte d’Ivoire qui participe depuis 2014 aux réunions et aux activités organisées dans le cadre de la Convention sur l’eau, a exprimé à plusieurs reprises ont intérêt à adhérer à la Convention. En juillet 2018, le ministère des Eaux et forêts a exprimé officiellement l’intention de la Côte d’Ivoire à suivre le processus d’adhésion à cet organisme.

EAU L’adhésion à la Convention sur l’eau est ouverte à tous les États membres des Nations-Unies depuis le 1er mars 2016. En 2018, le Tchad et le Sénégal ont été les premiers pays africains à adhérer à cette convention. Une vingtaine d’autres pays dont la Côte d’Ivoire ont manifesté leur intérêt à adhérer lors de la huitième session de la réunion des parties, l’organe décisionnel suprême de la Convention, tenue à Astana, la capitale du Kazakhstan, du 10 au 12 octobre 2018.

« La Convention sur l’eau est un outil concret et efficace pour soutenir et faire progresser la coopération et la gestion durable des eaux partagées », a indiqué la secrétaire de la Convention sur l’eau, Mme Francesca Bernadini, dans une allocution. Les ressources en eau en Côte d’Ivoire sont importantes. Les bassins transfrontières représentent « 60% de la surface de la région ». Le pays, selon le secrétariat sur la Convention sur l’eau, « prélève 5 millions de mètres cubes d’eau par an pour son agriculture ».

La Côte d’Ivoire est membre de l’Autorité du Bassin de la Volta avec six pays membres, l’Autorité du Bassin du Niger avec neuf pays membres et l’Autorité du Bassin Comoé, Bia, Tanoé, en constitution avec quatre pays membres. EAU CI Luc Grégoire, représentant résident du PNUD en Côte d’Ivoire, a réitéré la volonté de son institution à accompagner le gouvernement ivoirien en vue de l’adhésion du pays à la Convention sur l’eau. Pour sa part, l’ambassadeur de la France, Gilles Huberson, a assuré que Paris va soutenir Abidjan dans cet élan.

G.O.

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