«Aujourd’hui la gendarmerie de Djekanou est instrumentalisée par une société privée pour intimider une population paisible »
«Il faut libérer le journaliste HUBERT KONAN»
La libération, mais aussi les conditions de la détention du journaliste Hubert Konan Yao incarcéré à la prison civile de Bouaké, depuis le 4 août 2019 et son état de santé ont été dénoncés à Abidjan, vendredi 15 novembre 2019, à l’occasion de la journée nationale de la paix en Côte d’Ivoire par le groupement citoyen NO VOXCI et le SYNAPPCI, syndicat des national des professionnels de la presse en Côte d’Ivoire. Ils exigent sa libération avec à leur cotés la représentante des femmes et ceux représentant la jeunesse du village N’dakouassikro et Kpakokro, département de Djékanou.
L’atmosphère et l’ambiance de Djékanou sont encore lourdes, depuis l’affaire Yao Konan Hubert, symbole de la lutte pour les libertés et des droits des populations dans le département. «Jusqu’à ce jour, aucun signe de la libération du journaliste Huber Konan n’est donné par la justice, après avoir été auditionné par le juge d’instruction. Sa place n’est pas en prison, mais aux côtés de ses amis, parents et de sa communauté. Il est la victime dans l’affaire parce qu’il a été copieusement bastonné par les gendarmes ; mais les bourreaux sont en liberté. Il a encore des séquelles de la bastonnade qui menacent sa santé, car il s’est réveillé à l’hôpital enchaîné sur son lit. Depuis trois mois il est détenu sans procès, nous exigeons un procès qui va aboutir à sa libération. Nous exigeons du gouvernement l’arrêt du projet d’orpaillage de la société, car les populations du village N’dakouassikro, ne s’y reconnaissent pas. Ce projet est une menace pour leur environnement de vie.
C’est pourquoi nous exigeons la libération de Yao Konan HUBERT, sans conditions. Il devrait avoir repris ses activités de journaliste. Nous continuerons de nous mobiliser aux cotés des populations de N’dakouassikro afin d’envoyer un message clair à toutes les sociétés qu’elles n’agiront plus comme cette société d’orpaillage l’a fait » a lancé la coordonnatrice du groupement citoyen, NO VOX CI. Elle annone la publication d’un rapport intégral sur la situation.
Elle a été aussitôt suivie par le secrétaire général du syndicat des journalistes en Côte d’ivoire Guillaume Gbato interpellant le ministre de la communication Sidi Touré dont le silence en dit long devant une violation des libertés d’un homme de médias. «Aujourd’hui la gendarmerie de Djekanou est instrumentalisée par une société privée pour intimider une population paisible. C’est pourquoi j’interpelle le comandant supérieur de la gendarmerie qui ne peut pas rester muet sur cette question qui entache la crédibilité de notre gendarmerie. Nous tenons la gendarmerie pour responsable de ce qui se passe. Parce que si elle avait fait son travail républicain correctement, cela ne serait pas arrivé. Si elle ne s’était pas laisser corrompre, ce qui se passe ne se serait pas produit », déclare Guillaume Gbato du SYNAPPCI.
« Pour nous l’objectif, c’est la libération sans condition du camarade Yao Konan Hubert. Il n’ya aucune raison qu’il soit en prion, parce que c’est lui la victime et les bourreaux c’est la gendarmerie et l’Etat de Côte d’Ivoire. Les charges contre lui sont faites pour couvrir la barbarie et la violation des droits de l’homme perpétrées par la gendarmerie nationale en tout illégalité contre un citoyen qui ne faisait que revendiquer ses droit et les droits de sa communauté. Quand la gendarmerie dit honteusement : séquestration de gendarmes, incitation et trouble à l’ordre public, c’est parce qu’il relayait les informations relatives à la situation de crise que vit son village. C’est parce qu’il est journaliste, une sorte de porte voix de sa communauté qu’il a été ciblé par les autorités et la société Mondiale Mine et qu’ils ont actionné la gendarmerie pour essayer d’étouffer cette voix contestataire. Nous lançon un appel au ministre de la Communication SIDI TIémoko pour lui dire qu’il ne peut pas rester muet sur la question. Ce n’est pas normal ! Il faut qu’il s’implique pour la libération du journaliste. Il porte les séquelles de la bastonnade. Nous sommes optimistes avec les efforts des uns et des autres pour atteindre notre objectif qui est que notre camarade Yao Konan HUBERT fête les fêtes de fin d’année avec ses parents», note le secrétaire général du SYNAPPCI Guillaume Gbato.
Depuis l’arrestation du journaliste, le 4 aout dernier à Djekanou (au centre de la Côte d’Ivoire), alors qu’il regagnait la capitale, Abidjan, les actions menées par NO VOX et ses partenaires ont permis à l’opinion de mesurer l’ampleur de cette grave violation de libertés des citoyens en Côte d’Ivoire. Les organisations internationales de défense des droits humains (Amnesty International), ainsi que de défense de journalistes apportent leur soutien aux organisations locales actives (Opinion éclairée, Coalition des indignés, Jepa, 2ide, Cidh) pour la libération du journaliste ivoirien.
Tous exigent la libération immédiate du journaliste en détention, sur ordre d’une société d’orpaillage qui appartiendrait à Henriette Lagou, secrétaire générale adjoint de la Commission Electorale Indépendante. Des actions sont annoncées pour Bouaké où le journaliste est détenu sans procès.
HERVE MAKRE
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