Urgent-Côte d’Ivoire : des signes que  l’étau se resserre autour du régime RHDP, demandes de visas  multipliées pour fuir le pays

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 Décryptage

Depuis le 22 Avril 2020 des signes du début de la chute du régime RHDP se manifestent selon plusieurs  observateurs. Au niveau judiciaire, diplomatique, politique et économique, c’est le cataclysme pour le pouvoir d’Abidjan. La justice internationale par le canal de la Cour Africaine a dévoilé dans un arrêt rendu qu’Alassane Ouattara viole les droits humains des opposants politiques ivoiriens en les jetant en prison dans l’unique but de les empêcher de participer au débat politique.  Au niveau diplomatique, le Pape François, depuis le Vatican dans son homélie du mardi 28 avril 2020, a déclaré de manière étrange que certains dirigeants de nations organisent des simulacres de procès pour exclure des candidats de l’élection présidentielle.

AMADOU GON COULIBALY COVID-19 LEDEBATIVOIRIEN.NETDans la même période, un correspondant de RFI à Paris a révélé dans son reportage du mercredi 29 avril 2020 que « l’Elysée a garanti à Guillaume Soro qu’il ne sera pas extradé vers la Côte d’Ivoire ». Ensuite, apprenons-nous également, en France, par des ouï-dire, que des députés français de diverses obédiences soutiennent le président de Générations et Peuples Solidaires au détriment de celui du RHDP. Quand on sait ce que représente la France pour la Côte d’Ivoire dans la diplomatie internationale, on se rend compte que les lignes bougent actuellement en défaveur de Ouattara. Des sources crédibles annoncent les prochaines semaines (avant ou après le 22 mai 2020) des Résolutions de l’ONU, l’Union Européenne et l’Union Africaine sur la Côte d’Ivoire.

Au plan politique, les partis politiques d’opposition, toute tendance confondue, réunis au sein de EDS (Gbagbo), CDRP (Bédié), AFD (Affi) ont fait des déclarations afin d’exhorter Ouattara à respecter l’ordonnance de la CADHP et de rejeter la condamnation de Guillaume Soro, candidat putatif à la présidentielle d’octobre 2020. En outre, des ONG de droits de l’homme notoires comme Amnesty International, GERDDES, APDH, MIDH, CIDH, CIVIS-Côte d’Ivoire, LIDHO ont dénoncé publiquement l’attitude du Président ivoirien, Alassane Ouattara à vouloir se dérober d’un engagement sous-régional voire international au niveau de la CADHP.

CACAO ADO LEDEBATIVOIRIEN.NETAu plan économique, le journal français Le Monde dans sa publication du mardi 28 Avril 2020, nous apprend que les produits d’exportation (Cacao, Café, Noix de cajou, Hévéa, etc.) qui représentent 60% de l’économie de la Côte d’Ivoire, n’ont plus quitté les Ports d’Abidjan et de San Pedro depuis un(01)mois. Cette situation qui s’apparente à un semi embargo, conduit à l’assèchement des caisses de l’État en liquidité permanente. La pandémie du Covid-19 qui occasionne actuellement le ralentissement économique en Eburnie, n’est pas favorable à aucune collecte de taxes et impôts sur les activités des opérateurs économiques. La récession économique en Côte d’Ivoire sera une éventualité à la fin de cette pandémie. Alors, comment Abidjan pourra-t-il financer les opérations électorales de la présidentielle d’octobre 2020 et honorer ses engagements financiers au plan national et au niveau international ?

Parlant de la communication, les médias internationaux, les plus connus en France, aux USA, en Allemagne, en Espagne, en Chine et en Russie ne ménagent aucun effort pour  déconstruire l’image d’Alassane Ouattara en le présentant comme un dictateur qui n’a aucun respect pour ses engagements internationaux et par ricochet, traque les opposants politiques de son pays.

FB IMG 15861957590519315Au plan sécuritaire, la crispation de l’actualité socio-politique et le récent accrochage entre des autorités telles que le préfet d’Abidjan, Vincent Tho Bi et le Directeur Général de la police, Youssouf Kouyaté, au sujet de la destruction des installations du centre de prélèvement Covid-19 de Yopougon – Toit rouge, montre que la sérénité n’est plus de mise dans la gestion de la sécurité des ivoiriens.

En ce qui concerne l’organisation de la présidentielle d’octobre 2020, des rapports de la communauté internationale rédigés par le PNUD indiquent que le retard pris par la CEI dans la révision de la liste électorale ainsi que la propagation du Covid-19 dans le pays conduisent à un report inévitable du scrutin présidentiel prévu à la date du 31octobre 2020. Par conséquent, elle propose la mise en place d’une transition politique dont le but sera d’organiser dans un(1) an des élections ouvertes, inclusives, crédibles et transparentes.

IMG 20200302 130404Pendant ce temps, la santé du candidat RHDP, Amadou Gon Coulibaly inquiète davantage pour l’heure le Président ivoirien. Victime d’une attaque cardiaque et évacué d’urgence en France dans la nuit du samedi à dimanche 3 mai 2020 pour des soins médicaux, Amadou Gon risque de ruiner les plans d’Alassane Ouattara pour la présidentielle d’octobre 2020. Et partant, la gestion de l’intérim du premier ministre par le ministre d’État, ministre de la défense, Hamed Bakayoko suscite assez de polémiques déjà  au sein du RHDP et au sommet de l’État.

En clair, l’étau se resserre autour d’Alassane Ouattara à 180 jours de la fin de ses deux mandats constitutionnels. Ainsi, après cette analyse, tous les spécialistes avertis de la vie politique en Côte d’Ivoire, qui ont suivi les évènements socio-politiques survenus dans ce pays de 1993 à 2010 sont de plus en plus sûrs et unanimes que le RHDP pourrait perdre le pouvoir soit avant ou après le 31 octobre 2020.

Conscients de cet état de fait, un député- maire RHDP et un journal introduit auprès des chancelleries en Côte d’Ivoire, ont révélé ouvertement, le jeudi 30 Avril 2020, que de nombreux ministres et cadres du RHDP, font sortir leurs familles de la Côte d’Ivoire. Vrai ou faux ! Ils avancent pour dire que les demandes de visas se sont multipliées en direction des pays occidentaux. Car, pensent-ils, la chute de leur régime, n’est qu’une question de temps.

H.KARA

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