Dossier inédit-MACA: avant ‘‘La Machine’’ était  »Yacou Le Chinois ‘‘un protégé’’ exécuté-retour avec l’histoire du caïd de la MACA

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Par HM

Avec à son actif le limogeage d’un directeur de sa prison le Capitaine Frci Koné Hincléban, des réaffectations de plusieurs gardes pénitentiaires, Yacou Le Chinois, le prisonnier le plus célèbre de Côte d’Ivoire a été exécuté par les FRCI avec ses « éléments »  armés au sein de la prison d’Abidjan.  Il devenait encombrant puisque maîtrisant tout le réseau du trafic de la drogue dans le plus grand  pénitencier ivoirien  notamment les autorités impliquées dans ce vaste business. Il était temps d’éliminer un partenaire adversaire.

MACA MUTINERIEIci, à la lecture d’un document produit par le Monde Afrique explorant les prisons africaines, en partenariat avec la revue Afrique contemporaine, Agence française de développement, partenaire du Monde Afrique, #lemonde.fr et le projet de recherche Ecoppaf qui étudie «l’économie de la peine et de la prison» en Afrique, nous replongeons dans l’univers carcéral de la MACA avec ses réalités. Avec le seigneur Yacou Le Chinois. Avec le monde.fr, un dossier remis au gout du jour. Les derniers événements dans cette bastille avec un certain ‘‘La Machine’’ sur les traces d’un protégé de certains pointes des ex-FRCI…

Une double gouvernance de la prison  est particulièrement développée à la MACA dans laquelle s’entremêlent le grand banditisme et la politique. C’est que depuis août 2011, date de la réouverture de la MACA, suite à sa rénovation par l’Etat ivoirien, Yacou le Chinois a défrayé la chronique et les réseaux sociaux.

YACOU A LA MACAYacouba Coulibaly, dit Yacou le Chinois a été le véritable chef de la prison, le parrain de la MACA. Il a également exercé une fascination certaine dans l’opinion publique ivoirienne et au-delà. Histoire d’un caïd loin des rues nocturnes d’Abidjan…de la pègre.  Une plongée dans  l’antre de la MACA construite en 1980 pour abriter 1 500 détenus, elle en accueille plus de 5 000. Elle garde encore les stigmates de l’ambiance de l’air de la crise  postélectoral de 2011 avec des détenus libérés qui ont en grande partie rejoint les FRCI. Il y avait aussi: Yacou Le Chinois.« Les gardiens se plaignaient de manquer d’armes pour contenir les mutins, mais l’objectif sera atteint’’. Les premiers renforts sont arrivés dans la prison pour tenter de contenir la mutinerie, samedi avant-midi. Selon un des gardiens de la prison, qui a témoigné dans l’anonymat, tout a commencé par la séquestration d’agents qui ont empêché une livraison de drogue dans la maison d’arrêt.

La mutinerie et la MACA

À maintes reprises, le ministère de la Justice et celui de la Sécurité ont été alertés des pratiques du dealer. Et le silence de ces autorités devenait du coup une caution aux  pratiques mafieuses du désormais célèbre prisonnier. Il a été donc  purement et simplement exécuté  pour que reprenne le droit du respect des  détenus dans la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.

Yacou et tous les deten ius de la MACAComment la vie du parrain de la maison d’arrêt d’Abidjan s’entremêle avec les convulsions politiques de la Côte d’Ivoire. Le 20 février 2016, l’écho de la mort de Yacou le Chinois, tué le matin même fait le tour de tous les réseaux d’information.  Gravement blessé au poumon lors d’un échange de tirs entre détenus et gardes pénitentiaires dans la cour de la prison, il a finalement été achevé d’une balle dans la tête. La énième mutinerie à laquelle ce dernier vient de participer à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) signe la fin de son règne sur la prison.

Car un transfert a  été tenté, en juillet 2013, mais il a débouché sur une mutinerie. En mai, Eugène Nindorera, le chef de la division, droits de l’homme de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), s’en inquiétait sur les ondes de Radio France internationale (RFI). « Yacou le Chinois, expliquait-il, est quelqu’un qui a le sentiment d’être au-dessus des lois et qui bénéficie de certaines protections ». Avec la pression de  l’opinion et des ONG de défense des droits de l’homme, le pouvoir d’Abidjan n’en  pouvant  plus de continuer d’assurer la protection d’un véritable dealer de drogue au vue et à la barbe de tous.

Il devait être exécuté

PRISONNIERCondamné une première fois à vingt ans de détention en 2010 pour vol aggravé, il s’évade peu de temps après. Lorsqu’il réapparaît, c’est pendant la crise postélectorale de 2011 en tant que membre des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), loyales à Alassane Ouattara. Il prend même du galon et devient caporal. Mais très vite, dans le quartier de Cocody, le Chinois refait parler de lui. Agressions, vols, braquages puis meurtre. Tous les mois, le fils prodigue envoie une aide financière à sa mère. Il ne se déplace jamais seul et dirige tous les trafics possibles et imaginables grâce à une quarantaine de détenus qui l’entourent.

MACA, une plongée dans univers avec ses caïds comme à Medeline 

Nous sommes en 2011. Son   parcours a   sublimé de son vivant,  avec  ses  frasques. Qui sont ses mandataires et associés. Parce qu’il se plaisait dans la défiance aux autorités pénitentiaires, parce que les attaches étaient très fortes dehors. Les responsables sont les hommes fidèles à Yacouba Coulibaly, dit Yacou le Chinois. A la Maca, les gardiens ne sont pas armés de manière adéquate. Selon un surveillant pénitentiaire, c’est pour cette raison qu’ils ont eu du mal à instaurer le calme dans la prison qui compte environ 4.000 détenus, face à une centaine de détenus armés. Comment est-ce possible !

YAKEn parallèle de l’administration officielle, il y avait, Yacou le Chinois, condamné à vingt ans de prison pour braquage de banques avec violences, dirige littéralement la prison avec l’aide de son «gouvernement». Ce dernier se compose d’un adjoint et d’une armée d’obligés, ses «éléments». Certains sont chargés de maintenir l’ordre, les «requins», d’autres sont responsables soit d’un bâtiment, d’un étage ou d’une cellule. Les agents pénitentiaires en effet n’interviennent pas à l’intérieur des édifices et se contentent au mieux d’une présence dans la cour. Les transactions sont également garanties par un «notaire» dans chaque unité.

Yacou et ses éléments décident de l’attribution des cellules, organisent les divers trafics qui irriguent l’économie informelle de la prison: drogues, téléphones, trafics d’influence, avec la complicité d’acteurs au sein de l’administration pénitentiaire comme hors de la prison. Ils revendiquent le maintien de la bonne moralité des prisonniers en débusquant et condamnant les pratiques homosexuelles, assurent ostensiblement l’entretien d’une armée de «valets», détenus sans soutiens extérieurs qui assurent l’entretien des locaux: hygiène, corvée d’eau, cuisine. Yacou collecte, via ce «gouvernement», les taxes payées par les détenus pour se voir attribuer une cellule.

A la tête du « gouvernement» de la prison

De son vrai nom Yacouba Coulibaly, Yacou le Chinois reçoit son sobriquet en raison de ses yeux légèrement bridés. Condamné à une première peine de prison en 2010 pour vol aggravé, il s’évade rapidement.

YAK2L’année suivante, il s’engage au plus fort de la crise postélectorale dans les FRCI, les forces loyales à Alassane Ouattara, l’actuel président. Il reprend alors les braquages et les agressions à Abidjan. Il est à nouveau arrêté en 2011, condamné à vingt ans d’emprisonnement, et retourne à la MACA, désormais rénovée. Affecté au bâtiment C, celui des longues peines, et auréolé d’une solide réputation, il devient le chef du « gouvernement » interne de la prison.

C’est aussi grâce à ses liens avec le pouvoir ivoirien qu’il parvient à imposer son autorité dans l’établissement. Différentes sources s’accordent pour dire qu’il avait pour mission de surveiller les détenus pro-Gbagbo. D’ailleurs, de nombreux meurtres de détenus lui seraient imputés ainsi qu’à ses éléments.

La fin de parcours pour «Yakou le Chinois»

Il était aussi très attaché à Wattao, décédé aux Etats-Unis en 2019 auprès de qui il s’engage en 2011. Wattao, de son vrai nom Issiaka Ouattara, était alors un des commandants de zone (com-zone) des FRCI. Sous-officier au début du conflit, il devient chef de guerre puis est nommé à l’issue du conflit commandant de la sécurité des quartiers sud d’Abidjan et chef des opérations du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO).

MACA EVASIONCette unité d’élite créée par le président Ouattara et composée de 750 hommes (issus des forces de police et de l’armée) est placée sous la tutelle directe du ministère de l’intérieur qui l’accueille dans ses locaux. Elle a vocation à encadrer la sécurité des sites stratégiques, la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, à garantir le maintien de la sûreté de l’Etat, à assurer une activité de renseignement et à intervenir dans la gestion des catastrophes naturelles.

En outre, Wattao était également commandant en second de la garde républicaine. Mais sa réputation est sulfureuse et il est accusé, y compris dans le cadre d’un rapport de l’ONU publié en avril 2013, d’être l’un des acteurs du non-respect de l’embargo sur l’exportation de diamants. Malgré ses amitiés avec l’ex-premier ministre Guillaume Soro, il est accusé de malversations et de divers trafics en 2014.

L’El Capo de la maison d’arrêt

wattaodisgrace1 908En juillet 2014, il est démis de ses fonctions de commandant de la sécurité d’Abidjan-Sud et de chef du CCDO. Peu avant les élections du 25 octobre 2015, l’Etat ferme une mine d’or qu’il possède dans la région de Daloa, prenant ainsi ses distances avec un allié turbulent. Il est envoyé au Maroc d’où il revient en juin 2015 avec un diplôme d’état-major marocain et reste en poste de commandant en second de la garde républicaine. Yacou le Chinois ne sortira pas indemne de la désaffection de son mentor.

Avant la chute de Wattao, les rumeurs allaient bon train sur ses liens avec le nouveau pouvoir en place et sur le soutien qu’il recevait directement de ce dernier. Ils lui permettaient de mener grand train en prison et de développer impunément divers trafics. Les détenus rapportent, par exemple, qu’il serait arrivé à Yacou Le Chinois de se rendre en boîte de nuit depuis la prison avec Wattao…

L’information montre bien la protection dont Yacou était censé bénéficier. Il gagne le surnom d’El Capo pour sa mainmise sur la circulation de drogues dans l’établissement et ses nombreuses conquêtes féminines. La capacité de Yacou le Chinois à se jouer des frontières physiques ou statutaires témoigne de son pouvoir. Il reçoit des détenues dans le bâtiment des hommes alors qu’elles n’y ont officiellement pas accès. Il entretenait financièrement ses «fiancées» alors qu’il est incarcéré… De surcroît, certaines d’entre elles travaillent comme agents de l’administration pénitentiaire de la MACA.

MACA PRISONDans la prison, Yacou le Chinois est en permanence accompagné de ses «bons petits», éléments dévoués à sa cause et dans une relation de clientèle avec lui. Dans le vocabulaire de la prison, les «bons petits» sont des détenus dans une relation de services auprès d’un prisonnier plus puissant. Ils font la lessive, cuisinent, parfois procurent des services sexuels contre une garantie de protection, de la nourriture, des produits d’hygiène. Yacou le Chinois était également suspecté du meurtre de ceux refusant de lui prêter allégeance.

Yacou devient gênant

Mais depuis l’arrivée de Yacou le Chinois à la MACA, la nation ivoirienne a changé de paradigme. A la menace ressentie par le pouvoir d’une mobilisation toujours possible des partisans de Laurent Gbagbo a succédé une politique de reconstruction nationale et de pardon, confirmée par l’orientation donnée au second mandat du président Ouattara débuté en octobre 2015, vers une consolidation de la paix.

Yacou le ChinoisL’enjeu d’un meilleur fonctionnement de la justice et de la fin du sentiment d’impunité doit permettre d’assurer la stabilité politique du pays alors que les investisseurs étrangers s’intéressent à nouveau à la Côte d’Ivoire. Le souci affiché pour la réconciliation, consolidé par la mise en place d’un ministère de la solidarité de la cohésion sociale et de l’indemnisation des victimes, est censé rassurer les investisseurs.

Le pouvoir désire à présent donner l’image d’un pays apaisé pour conforter l’intérêt dont témoignent bailleurs internationaux et investisseurs privés pour la Côte d’Ivoire. L’image de Yacou le Chinois, qui incarne l’impunité du pouvoir et l’impossible réconciliation, jette le discrédit sur l’Etat ivoirien. Il devient donc gênant, à l’instar de son mentor Wattao.

YAKOUSi, en 2012, l’administration pénitentiaire ivoirienne avait bien tenté de le faire incarcérer dans une autre prison, au camp pénal de Bouaké, Yacou, à peine transféré et confiant dans le soutien dont il bénéficiait, avait pu obtenir son retour à la MACA en appelant ses éléments à se mutiner. Soulèvement qui se solda par la mort d’un gardien.

La dernière tentative

Le 17 décembre 2015, Yacou organise un «travaillement», une distribution ostentatoire d’argent à ses obligés, au sein de la prison. Cet événement est retransmis sur YouTube. Les images montrent Yacou le Chinois, entouré de sa suite portant des tee-shirts à son nom et distribuant des billets tout en tenant un téléphone portable dernier cri. Ce « travaillement » a lieu lors d’un concert organisé par une ONG au sein de la prison et que Yacou s’approprie et transforme en fête d’anniversaire. Le spectacle consacre la fin d’un chantier de peinture décorative mis en place par l’ONG avec les détenus.

YACOUIl a réussi à faire peindre une fresque sur l’un des murs de la cour sur laquelle on peut lire encadré par deux colombes portant un rameau d’olivier : « Yacou la paix. » Cette action a été précédée par la diffusion d’un message sur YouTube, dans lequel il se posait en défenseur de la paix citant Mandela et en s’affichant auprès de détenus pro-Gbagbo faisant son éloge.

A cette époque, Yacou le Chinois sait qu’il a perdu ses soutiens au sein du pouvoir. Suite à l’affaire de l’anniversaire de Yacou, le régisseur est renvoyé et son remplaçant met en place une politique de non-compromission avec les détenus. Il ne veut pas négocier avec Yacou et espère lui faire accepter un transfert. Sans succès. Le blocage dans la relation de collaboration au cœur de la délégation du gouvernement se traduit également depuis par l’absence d’émissions de bons de sortie vers des centres de santé pour les détenus malades avec des conséquences fatales pour certains. Quelques jours avant la mort de Yacou le Chinois, la rumeur d’une mutinerie circule encore dans la prison.

Une journée de mutinerie historique

Le 20 février 2016, un nouveau détenu entre en conflit avec un gardien, lors de sa fouille au greffe et se fait battre. De jeunes détenus, qui assistent à la scène depuis la cour centrale, ramassent des cailloux et les jettent sur les gardiens qui répliquent par des coups de feu. Yacou le Chinois saisit alors l’occasion et sort du bâtiment C armé d’une Kalachnikov et d’une arme de poing.

Mutinerie prisonniers4321Dans les récits de la mutinerie recueillis, une grande partie des détenus, qu’ils aient été parmi ses éléments ou qu’ils aient subi son joug, insistent sur l’image héroïque d’un Yacou affrontant seul les gardiens, lourdement armé et bardé d’amulettes lui assurant l’invulnérabilité. Il fait d’abord reculer les gardiens vers le greffe avant de retourner dans le bâtiment C.

Sur la route, il s’arrête pour toucher le corps d’un détenu tué par les gardiens. Mais selon une règle commune dans l’usage des amulettes d’invincibilité, il ne faut pas toucher le corps d’un défunt au risque de voir la protection devenir inopérante.  Les éléments de Yacou le Chinois s’engagent également dans la bataille et bientôt un homme tire sur les gardiens depuis le toit du bâtiment B. Yacou ressort et reçoit une balle dans le flanc.

Il est abattu et la photo de sa dépouille circule abondamment sur les réseaux sociaux

YAKOU LE CHINOISDans le but de désacraliser celui qui régna sur la prison, son corps est exposé totalement nu. Il est rapatrié dans le bâtiment C, puis ses éléments, face à la gravité de sa blessure, le déposent au greffe. Là, il est abattu d’une balle en pleine tête. Dans le but de désacraliser celui qui régna sur la prison, son corps est exposé totalement nu. La photo de sa dépouille circule abondamment sur les réseaux sociaux.

Après la mutinerie, on compte dix morts parmi les détenus, un parmi les gardiens et une vingtaine de blessés. Il faudra trois jours pour que l’administration organise enfin le transfert des blessés à l’hôpital. Les survivants sont ensuite envoyés séparément dans diverses prisons de Côte d’Ivoire. Dans le même temps, la MACA est fouillée, les cellules mises à sac et des armes sont retrouvées (dont cinq Kalachnikov et deux pistolets). Des objets magiques, qui appartiendraient à Yacou le Chinois, sont également déterrés dans la cour près du bâtiment C.

MACA ET YAKOULa mort de Yacou le Chinois traduit un changement de paradigme dans l’exercice du pouvoir ivoirien. Le braqueur devenu soldat des Forces nouvelles a finalement été immolé sur l’autel de la réconciliation nationale ivoirienne. Ce sacrifice vient rappeler que la prison constitue une formidable chambre d’écho des enjeux qui traversent les sociétés, en Afrique comme ailleurs.

Quatre ans  plus tard, une autre mutinerie est conduite par…….

Elle intervient suite  à la bastonnade du journaliste Claude Dassé, bien orchestrée des mains de maître de Koné Kassoum dit La Machine. Un autre FRCI dans les pas de Yacou le Chinois ? Mais lui, il sera destitué par l’administration pénitentiaire de ses fonctions de chef de sécurité de la prison. Sa saga elle commence, le mercredi 20 mai 2020 aux environs de 9 heures. Un garde pénitencier appelé Abracien a pris sur lui la décision de déterrer tous les fétiches du de l’ex-chef de poste La Machine, enfouis dans différents endroits de la MACA. Découverte de canaris, d’un crâne humain et gris-gris. L’ex-chef de poste dit La Machine  informé sur ce qu’il se passait à la prison débarque sur les lieux aux environs de treize heures, tout furieux. Il suscite une auto-révolte.

MACA YACOU LE CHINOIS ET LA MACHINE LEDEBATIVOIRIEN.NETAvec une frange des prisonniers qui lui sont très proches (comment est-ce possible que le surveillant de détenus possède une cohorte de prisonniers qui lui sont fidèles ?). Il libère les détenus du bâtiment B. A travers cette action, il envoyait ainsi un signal à sa hiérarchie, qu’il reste le maître des lieux. Une émeute éclate dans la prison. L’objectif visé était de libérer les détenus du bâtiment C, qui sont des criminels de haut degré. Que recherchait-il en réalité ? Mais l’entreprise est stoppée, car Kassoum Koné va se heurter à la farouche détermination de ses collègues gardes pénitentiaires qui ne voulait rien lâcher. Il est maîtrisé et mis aux arrêts. L’enquête est ouverte…

La prison historique d’Abidjan

PRISON MACA          La Maison d’Arrêt et de  Correction d’Abidjan a été construite en 1980 près de la forêt du Banco proche du quartier de Yopougon à Abidjan. Conçue pour abriter 1 500 détenus, elle en accueille plus de 5 000, soit la moitié de la population carcérale ivoirienne, au gré des grâces prononcées pour désengorger les prisons.

Pendant le conflit postélectoral, la MACA a été ouverte et pillée par les FRCI–Forces Républicaines de Côte d’Ivoire–forces armées soutenant l’actuel président Alassane Ouattara contre l’ancien régime  de Laurent Gbagbo. Les détenus libérés ont en grande partie rejoint les FRCI. Et là, a régné en éclaire un détenu ; Yacou Le Chinois. La Machine aussi ? L’antre de cette geôle a-t-elle encore l’allure d’une tour de Correction ?

HERVE MAKREHERVE MAKRE LEDEBATIVOIRIEN.NET

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