Diaspora: 1,2 million d’Ivoiriens contribue à environ 1% au PIB et transfert en moyenne vers le pays, 200 milliards de FCFA, au cours de ces cinq dernières années

Chargé de la mise en œuvre et le suivi de la Politique du Gouvernement en matière d’intégration régionale et africaine et la gestion des Ivoiriens de l’extérieur, le ministre Albert Flindé était à l’auditorium de la fondation Félix Houphouët-Boigny, devant le SENAT à l’effet de présenter et aussi défendre le plan de riposte du gouvernement face à la situation de Ivoiriens établis où retenus hors du pays en raison de la crise sanitaire due au COViD-19.

«La Côte d’Ivoire reste toujours aux côtés de ses filles et de ses fils en difficulté quels qu’en soient le lieu et le moment. Relativement au cas spécifique des Ivoiriens résidant à l’extérieur et rendus vulnérables du fait de la COVID-19, des efforts sont en cours » a rassuré, lors du grand oral à Yamoussoukro, le 15 juin 2020 face au Sénat, le Ministre de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur.

Une opportunité devant les sénateurs ivoiriens pour le ministre d’éclairer l’opinion sur ses missions et la présentation des actions en faveur de ses compatriotes bloqués ou vivant à l’extérieur et rendus vulnérables du fait de la crise sanitaire mondiale.

C’est ainsi qu’il confie qu’à ce jour, plus de 4000 Ivoiriens de l’extérieur en situation vulnérable du fait de la COVID-19, répartis dans environ une vingtaine de pays, ont été identifiés pour un appui spécial de l’Etat. « Pour répondre efficacement aux préoccupations de nos compatriotes rendus vulnérables du fait de la crise sanitaire, il est mis en place un mécanisme d’appui en collaboration avec le Ministère des Affaires Etrangères, le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté. Un fonds de solidarité, dont les Ivoiriens résidant à l’extérieur sont désormais bénéficiaires, a été mis en place dans le cadre de la politique de riposte à la COVID-19 », affirme le ministre Albert Flindé.

Et de préciser que dans le cadre de cette gestion, avec une population dont 50% a moins de 19 ans, « nous devons accorder une attention particulière à notre Diaspora. La structure démographique au niveau mondial va favoriser la migration des jeunes vers les régions à populations vieillissantes. Nous devons nous attendre naturellement à un exode vers l’extérieur pour des raisons économiques », avertit le ministre Albert Flin dé.

Mais en ce qui concerne la gestion actuelle il explique que le processus d’assistance se poursuit avec la collaboration des différentes missions diplomatiques qui continuent de recueillir les préoccupations des Ivoiriens de l’extérieur. «975 ivoiriens bloqués du fait de la COVID-19, dont 179 au Moyen Orient, 117 aux Etats Unis et 679 en Afrique dont les vols ont été à la charge de l’Etat, ont été rapatriés. Le processus d’identification des ivoiriens bloqués à l’extérieur se poursuit par le biais de nos ambassades. Leur voyage a pu commencer sans se terminer ou leur retour a pu être compromis », explique le ministre.

Les gros efforts de l’Etat ivoirien

Aujourd’hui il s’agit, selon le ministre Albert Flindé d’aider les personnes disposant de titres de voyage acquis avant la fermeture des frontières et dont le cours des déplacements a été impacté directement par les mesures prises par les Etats. « Une fois à Abidjan, tous les passagers signent une fiche de santé COVID-19 et un engagement sur l’honneur, les obligeant à respecter la mise en quarantaine à l’INJS jusqu’à l’obtention du résultat du test de dépistage. Le suivi en Côte d’Ivoire est réalisé par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique », ajoute le ministre.

«De 2016 à 2020, bien avant la survenue de la COVID- 19, le Gouvernement a déjà secouru plus de 6 000 ivoiriens, principalement de la Libye apportant ainsi une assistance rapide et adaptée à ses ressortissants. Depuis mai 2017, plusieurs actions ont été menées dans le cadre de l’initiative conjointe UE-Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour la protection et la réintégration des migrants en Côte d’ivoire. A ce titre, 370 migrants ont suivi une formation en gestion d’entreprise et 1890 ont bénéficié de projets collectifs ou individuels dans les secteurs de l’agriculture, de la restauration et des transports ». Ces projets sont réalisés dans les zones de provenance des migrants que sont principalement Abidjan, Azaguié, Bouaké, Daloa, Korhogo, Man, San Pedro et Songon. «Cet important programme se fait en collaboration avec le Gouvernement à travers le Ministère de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur » éclaire le ministre Albert Flindé.

Selon les données issues d’une étude réalisée, en 2012, à la demande du Gouvernement, la Diaspora ivoirienne est estimée à environ 1,2 million d’Ivoiriens et contribue à environ 1% au PIB et transfert en moyenne vers le pays, un montant moyen annuel d’environ 200 milliards de FCFA, au cours de ces cinq dernières années. « Au regard de l’importance de cette contribution, la Côte d’Ivoire s’appuie sur trois piliers: un cadre de concertation permanent avec la Diaspora à travers un forum qui leur est dédié tous les 2 ans ; un fonds en cours de mise en place pour mobiliser l’épargne et l’investissement de la Diaspora; une assistance aux Ivoiriens en détresse à l’extérieur de nos frontières ».

L’intervention du ministère de l’intégration s’inscrit dans la politique gouvernementale de la riposte contre la COVID-19, qui a consisté d’une part, à porter assistance en urgence à 80 étudiants ivoiriens pour un montant de 25 millions de FCFA à Wuhan, en Chine, épicentre du virus dès les premières heures de la pandémie. Dans un deuxième temps, de façon plus structurée, la gestion des ivoiriens de l’Extérieur s’est articulée autour de deux actions majeures : le rapatriement des ivoiriens bloqués du fait de la COVID-19 ; la mise en place d’un mécanisme d’appui aux Ivoiriens vivant à l’extérieur et rendus vulnérables du fait de la COVID-19. D’autre part, le dispositif de rapatriement, qui a consisté en la mise en place de la plateforme regroupant les ministères techniques concernés par les évacuations des Ivoiriens non-résidents bloqués du fait de la COVID-19, notamment mon département et les ministères en charge de la Santé, des Affaires Etrangères et des Transports.

L’intégration au cœur du développement

Devant les sénateurs, le ministre Albert Flindé note que l’intégration africaine pour la Côte d’Ivoire concerne certes son positionnement continental, mais aussi et surtout la mobilisation des ressources pour le financement des projets innovants, en lien avec les préoccupations profondes des populations. Dans le cadre régional, la Côte d’Ivoire a mobilisé des ressources pour le projet de construction du port sec de Ferkessédougou et a, dans son portefeuille, le projet de construction d’une usine de bio-larvicides, et la création d’une zone économique spéciale, plus connue sous le nom SKBo (Sikasso-Korhogo-Bobo Dioulasso). «Tous ces projets d’investissement visent à renforcer notre capacité à mieux conquérir le marché régional et à terme, le marché continental ».

Le ministre précise la mission de son département vis-à-vis des ivoirien de la diaspora à savoir ; encourager et coordonner leur regroupement aider à leur réinsertion en cas de retour ; faciliter leur accès au logement et de soutenir leurs projets d’investissement ici en Côte d’Ivoire ; coordonner, en liaison avec les Ministères en charge de l’Intérieur et des Affaires Etrangères, la question de la migration des Ivoiriens vers l’extérieur de la Côte d’Ivoire.

Ce sont des sénateurs visiblement satisfaits de la présentation du ministre Albert FLINDE, Ministre de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur qui ont pris toute l’ampleur des efforts déployés par l’Eta ivoirien pour l’assistance de ses ressortissants à l’extérieur en cette période de crise sanitaire mondiale liée au coronavirus.

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DAVID GOGBE

A Yamoussoukro

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