Urgent-CPI- la JFPI: «Que le Président Ouattara envoie le Grumman présidentiel chercher son frère Gbagbo et Blé Goudé»

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C’est au cours d’un point presse co-animé par Lia Ferdinand, Secrétaire National de la JFPI, Dr. Paul Agoubli, représentant la jeunesse de Lider et Iro Jean François, président des nouveaux majeurs de Côte d’Ivoire, jeudi 4 juin 2020 au siège du FPI à Cocody, deux plateaux-Vallons que le patron de la JFPI  dénonçant ‘‘la forfaiture’’ orchestrée par Assoa Adou dans une affaire d’accord cadre signé entre le PDCI et le FPI, qu’il fait une demande solennelle au  Chef de l’État, Alassane Ouattara. d’aller chercher son frère Laurent Gbagbo à la Haye pour la réconciliation en Côte d’Ivoire.

GBAGBO ET ADORépondant aux questions des journalistes, le Secrétaire National de la JFPI, Lia Gnan Ferdinand a dénoncé l’imposture d’Assoa Adou avec le PDCI dans une affaire d’accord cadre signé entre le PDCI et le FPI. «Le FPI ne se reconnaît pas dans le supposé accord-cadre signé entre Assoa Adou et le PDCI. Celui qui préside et parle aujourd’hui en Côte d’Ivoire au nom du FPI c’est bel et bien le président Pascal Affi N’Guessan. C’est son nom qui figure présentement dans les textes du FPI au ministère de l’intérieur. Il est en contact permanent avec le Président Laurent Gbagbo et ce dernier ne lui a jamais parlé de cet accord. C’est pourquoi, nous dénonçons, ici, la forfaiture et l’imposture orchestrées par Assoa Adou et nous demandons par la même occasion, encore une fois, aux autorités ivoiriennes de faire respecter la loi qui régit les associations et partis politiques en Côte d’Ivoire comme la France l’a fait contre Djo Mamadou à Paris ».

À la suite de ces propos, le patron de la JFPI s’exprimant sur l’assouplissement des conditions de liberté de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé par la CPI, a formulé une doléance auprès du Chef de l’État ivoirien. «Au regard des derniers développements de l’actualité à la CPI et au nom de la réconciliation en Côte d’Ivoire, je demande solennellement au Président Alassane Ouattara d’envoyer le Grumman présidentiel à la Haye pour aller chercher son frère Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ».

H.KARA

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gbagbo ouattara(…) La lutte pour le pouvoir d’aujourd’hui est avant tout celle des héritiers d’Houphouët-Boigny. Il s’agit d’un combat vieux de plus de deux décennies entre le successeur du «Bélier», Bédié, son unique premier ministre, Ouattara, et son dernier véritable opposant, Laurent Gbagbo. Vingt-cinq années d’affrontements, de coups d’État et de guerre civile, au cours desquelles se sont forgé des haines tenaces et des fidélités mouvantes.

Au début des années 1990, les prémices de l’affrontement se dessinent quand le premier ministre d’alors, Alassane Ouattara, et le président de l’Assemblée nationale, Henri Konan Bédié, se retrouvent une première fois pour faire barrage à Laurent Gbagbo. En février 1992, à l’issue d’une manifestation durement réprimée, l’opposant d’alors est arrêté. Il fera huit mois de prison. Gbagbo ne l’oubliera jamais. Mais sur le moment il n’en dit rien. Il attend. En 1993, la mort d’Houphouët déclenche un autre duel entre Ouattara et Bédié. Ce dernier emporte la mise et devient président. Ouattara est chassé mais emporte avec lui nombre de cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui forment aujourd’hui les premiers de ses fidèles.

laurent gbagbo alassane ouattaraEn embuscade, Laurent Gbagbo guette avec les siens. Il se rapproche du nouvel exclu et forme le Front républicain. Ensemble dans cette curieuse alliance, les deux partis boycottent le scrutin présidentiel de 1995. Ensemble, ils applaudissent le putsch de 1999 qui balaie le régime de Bédié et porte le général Gueï à la tête de la junte. Le Front républicain ne résistera pas à la disparition politique de l’ennemi. Les élections de 2000, dont sont exclus Ouattara et Bédié, sont remportées de haute lutte par Laurent Gbagbo. La rupture, sur fond de propagande xénophobe visant explicitement Alassane Ouattara, est consommée. La tentative de coup d’État de novembre 2002 contre le pouvoir de Gbagbo ne fera que renforcer les haines. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, désormais, ne se parleront plus – même si, depuis cette époque, des liens tendus mais réels ont subsisté entre les entourages des deux chefs.

Intérêts communs

RETOUR DE GBAGBO LEDEBATIVOIRIEN.NET«Il n’y a pas là-dedans un seul numéro de téléphone d’un proche de Laurent Gbagbo que je ne possède pas. Il n’y a pas un ami de Laurent Gbagbo qui ne répondrait pas», résumait il y a peu un conseiller d’Alassane Ouattara en secouant son téléphone mobile. Désormais, ce sont ces vieux canaux que certains tentent de mettre à profit pour sortir le pays de l’impasse. Malgré les apparences – Gbagbo devait encore réaffirmer son intransigeance mardi soir lors d’une allocution télévisée -, en effet, tous les ponts entre le camp du Golf Hôtel, où est réfugié le président élu, et celui du Palais présidentiel ne sont pas rompus.

Comme souvent en Côte d’Ivoire, ce sont les intérêts communs en affaires qui forment le meilleur ciment. Un proche conseiller d’Alassane Ouattara possède ainsi des parts d’une société qui est en partie détenue par un cacique du clan Gbagbo. Les secrets d’alcôve bien gardés sont autant de portes secrètes qui peuvent s’entrouvrir. «Il y a encore un dialogue, souligne un observateur. Il est maigre mais il existe et il faut en profiter vite. Car plus les choses se durcissent, plus les chances de voir une partie de l’entourage de Gbagbo négocier une reddition sont faibles.»

https://www.lefigaro.fr/international/2010/12/21/01003-20101221ARTFIG00545-gbagbo-ouattara-le-duel-des-faux-freres.php

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