La Côte d’Ivoire confronté à une crise aigüe depuis le scrutin du 31 octobre 2020 est à la recherche d’une sortie de crise. Celle-ci avec son corollaire d’affrontements communautaires dans plusieurs localités a ouvert des plaies qu’il faudra mettre du temps à cicatriser. Dans ce bourbier provoqué par les tensions politiques, le général de division, Alexandre Apalo Touré, commandant supérieur de la gendarmerie s’est donné pour mission d’éteindre le feu qu’il n’a pourtant pas allumé. Guidé par le devoir et service à la nation et pour la nation.
Le patron de la maréchaussée ivoirienne a été sur tous les fronts pour appeler les populations à l’apaisement au moment où les politiques qui sont à la base de ces tensions se font désirer. Les fréquentes sorties du commandant supérieur de la gendarmerie sont des missions express. Le citoyen lambda pourrait se demander ce que cherche le patron de ce corps d’élite sur un terrain dévolu au politique, car aucun évènement ne s’est produit dans une localité, sans que le natif de Ouereguekaha ne fasse de déplacement sur le terrain. Les premières actions du général de division ont été remarquées à Bonoua, la cité qui a ouvert les émeutes pré-électorales en passant Daoukro, Bongouanou, Toumodi et récemment à M’batto qui a connu des violences inimaginables.
Pour cette dernière mission dans cette localité dans la région du Moronou, à pas de course, le général de division Alexandre Apalo Touré a multiplié les rencontres avec les guides religieux, les chefs coutumiers et les jeunes pour ramener le calme. Avec son franc parler digne d’un chef militaire doublé d’un sociologue averti, il a rappelé à chacune des parties que la crise n’arrange personne.
« C’est à nous de prendre conscience et de savoir que s’il y a l désordre, s’il y a des palabres, ça n’arrange personne. Or s’il y a la paix tout le monde gagne », a-t-il toujours souligné.En outre, chaque fois bien inspiré, il a eu les mots justes pour adoucir les cœurs meurtris après les affrontements sanglants. « Si des gens vous trompent pour vous livrer à la mort, nous sommes chargés de vous sécuriser et de veiller à ce que vous puissiez vivre. C’est ce qu’on souhaite pour vous. Il ne faut pas que des gens vous conduisent à la mort. C’est pour ça on vient vous parler, vous tranquilliser. De sorte que vous ne soyez pas piégés par les rumeurs que ces personnes, nourries de funestes ambitions sont entrain de propager volontairement », a-t-indiqué.
Ce qui est remarquable est qu’à chacune de ses rencontres, le docteur en sociologie criminelle a pris le soin de mettre en place un comité de veille pour restaurer et maintenir la confiance entre les différentes parties. « Sans paix, chacun de nous vit difficilement. Nous sommes sur le terrain. J’ai fait ma part et j’invite chacun de vous à faire sa part. Le comité que nous avons mis en place doit beaucoup travailler sur les rumeurs » a-t-il souhaité.
Il faut savoir que le général de division Alexandre Apalo Touré recruté à l’armée le 3 juillet 1980 au 2e bataillon de Daloa, classe 79-1A est titulaire d’un doctorat en criminologie, option sociologie criminelle, titulaire d’un master II en Ethique des risques et gouvernance et des programmes internationaux. Il est chevalier dans l’ordre national et médaillé de sauvetage. Il est également auteur du livre ‘’Traite du café et du cacao et criminalité en Côte d’Ivoire paru à l’édition L’Harmattan’’.
FORD RAYMOND GUEI
© 2020, redaction. All rights reserved.
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
