Côte d’Ivoire: »Après les funérailles d’Hamed Bakayoko, la réconciliation-ce que je propose pour la paix » Sékou Samba Koné

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« Le constat que je veux décrire ici, à l’endroit de tous les ivoiriens et ivoiriennes. C’est que plus on avance, plus on se déteste. Certains se tendent la main, selon les liens d’amitié lointaine. La réconciliation est devenue un cycle de club amical.

SEKOU SAMBA KONEOn discute avec des gens qu’on connait depuis l’enfance et on exclue ceux qu’on ne connait pas. Tantôt, tu entends quelqu’un dire, ici et là, ‘‘nous nous connaissons depuis l’école primaire’’ ou encore, ‘‘depuis l’université’’. En réalité, chacun choisit sa cohésion nationale. Chacun choisit sa propre façon de construire à lui, son projet pour la réconciliation. Toujours, selon le lien amical et non selon le vrai sens: «Se tendre la main avec tout le monde, au nom de la paix et de la tolérance».

Malgré toutes les crises que la Côte d’Ivoire a connues, nous n’arrivons pas à changer notre manière de voir les choses. Se tendre la main, n’est nullement une question de faiblesse. Au contraire, c’est aussi un signe fort pour vaincre un mal, un désespoir, un déséquilibre et un manque de confiance, au nom de la fraternité humaine.

Avoir la paix de Dieu est plus valable que d’avoir la paix des hommes

Même si nous avons dix ministres de la réconciliation nationale, si nous ne mettons pas fin à l’exclusion dans le processus du dialogue politique, il serait difficile de maintenir le cap de l’espérance. Nous devons nous parler, nous asseoir, chacun avec ses problèmes et discuter, en toute fraternité, petit ou grand. Pour nous, si certains évoquent la question du retour de Laurent Gbagbo dans les négociations, il en est de même pour la réhabilitation de l’ex-deputé Sékou Sanogo dont le parcours politique a été effacé injustement par l’ex-régime PDCI.

Malheureusement, en côte d’ivoire, on ne s’aime pas, franchement !

SEKOU SAMBA KONEMalgré nos appels, nous n’avons jamais été invités à prendre part à un dialogue national. Nous sommes exclus de tout processus dit de dialogue. Si certains parlent de libération Politique des prisonniers politiques, lors des discussions, il en est de même pour la réhabilitation du Grand Conseiller Sékou Sanogo qui a servi l’A.O.F. (Afrique Occidentale Francophone) pour le compte de son pays d’origine la Côte d’Ivoire.

Si certains se disent être en exil et souhaiteraient rentrer en Côte d’Ivoire, nous aussi, nous souhaiterions que le Grand Conseiller Sékou Sanogo sorte du camouflage dont il est victime de la part de l’ancien régime, le PDC conduit par Félix Houphouët-Boigny. Chacun de nous aime la Côte d’Ivoire, c’est pour quoi, nous faisons tous des propositions, afin de rétablir la confiance et la sérénité entre les Ivoiriens. Et chacun s’est choisi un modèle Politique. Personne ne peut prétendre affirmer qu’il aime ce pays plus que tout le monde. Personne ne peut dire qu’il est plus ivoirien qu’un autre Citoyen ivoirien.

Tendons-nous la main, même si nous ne sommes pas du même bord Politique. Mais mettons fin à l’exclusion. Car le secret de ce pays, c’est le vivre ensemble. Et le Grand Conseiller Sékou Sanogo, ex-secrétaire Politique de l’Entente des Indépendants de Côte d’Ivoire-EDICI, entre 1949 et 1958, n’a jamais cessé d’en parler. C’est pourquoi nous appelons à sa reconnaissance nationale par sa réhabilitation politique. Nulle personne n’a le droit d’effacer les traces d’un leader fut-il opposant dans l’histoire de la nation ivoirienne.
Car, notre souhait, depuis très longtemps, c’est de pouvoir prendre part au dialogue politique inclusif et fraternel, dont nous n’avons jamais eu accès jusque là, en vu de présenter la question primordiale de la réhabilitation du Grand Conseiller Sékou Sanogo, effacé injustement de l’histoire politique de notre pays. Au nom de la réconciliation nationale.».

Sékou Samba Koné (Président de l’EDICI)

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