Crise sociale en zone industrielle de Yopougon
72 heures après une matinée agitée, du lundi 21 juin 2021 avec des employés de la SAPLED en Zone Industrielle de Yopougon,qui réclamaient le reste des arriérés de salaires, et la fin du chômage technique, le fil du dialogue entre employés et employeurs n’est pas rompu. En effet, les employés mécontents réclamaient la reconduction des 146 personnes mises en chômage technique sur les 247 employés que compte la société. Face à ces remous, la Direction invoque le contexte particulier du moment marqué par la baisse d’activité, engendrée par la pandémie de la Covid-19 en 2020. Situation exacerbée par le rationnement d’électricité en 2021.
Le Directeur Général de la SAPLED, qui a pris fonctions seulement en octobre 2020 affirme être conscient de la situation difficile de l’entreprise et des employés. Il poursuit, pour ce faire, les discussions, et s’engage à tout mettre en œuvre pour l’amélioration de la situation sociale de l’entreprise.
C’est que la zone industrielle de Yopougon a été réveillée, lundi matin 21 juin 2021 par un attroupement bruyant de certains employés de la SAPLED devant ladite structure. Ils criaient leur ras-le-bol d’une situation sociale devenue intenable, tout en réclamant l’amélioration de leurs conditions. Dans les faits, ils marquaient véhément leur opposition à la reconduction de deux mois supplémentaires d’un chômage technique qui leur était déjà insoutenable, réclamaient en outre le règlement exhaustif du reste des arriérés de salaire.
Et la colère des employés
Les arriérés de salaire causent des situations de précarité difficile dans leurs rangs. Sans oublier les mesures de chômage technique qui rendent encore plus incertain leur avenir. Aussi, ils estiment que leur droit ne sont pas respectés. «La situation est vraiment intenable et des collègues ont des impayés de loyers», explique un employé de ladite entreprise. Le soulagement espéré de la régularisation des prélèvements censés être effectués sur leurs salaires est une déception également.
Face à ces récriminations, la réaction de la Direction Générale
Interrogé par notre rédaction, face à cette situation, le Directeur Général de la Sapled, dit se tenir aux coté de ses employés et résolument engagé dans la recherche de solutions définitives. Bien qu’ayant hérité, à sa prise de fonction, d’une situation de trésorerie de l’entreprise très délétère, et avec la crise énergétique que subissent actuellement les industriels en Côte d’Ivoire, il met tout en œuvre pour permettre à l’entreprise de maintenir le cap. La SAPLED a hérité d’un lourd passif qui impacte sérieusement son fonctionnement actuellement. Et de préciser que, en plus des difficultés financières initiales, il y a des difficultés de production du fait du programme de rationnement d’électricité.
« Nous n’avons que 60 heures d’électricité par semaine en ce moment. Ce qui nous contraint à avoir recours à des groupes électrogènes. Cette situation accroît nos charges de fonctionnement sans nous permettre d’atteindre nos rendements». Et de poursuivre,
«Face à tout cela, et aux fins de sauver l’entreprise, nous nous sommes résolus à prendre certaines mesures, notamment sociales, sans lesquelles il n’y aurait aucun espoir à venir. Le chômage technique, qui n’est qu’un pan du plan de redressement en cours, est nécessairement temporaire. Il ne saurait être définitif au vue de nos objectifs pour le personnel. Dans ce contexte de tension extrême et de baisse d’activité, nous n’avions pas d’autres choix que de reconduire le chômage technique pour d’une part ne pas augmenter le passif salarial et donner une chance de sauver l’entreprise.Nous allons avancer une partie des arriérés. En outre nous continuons nos actions de levée de fonds qui nous permettrons de sortir définitivement de cette spirale de crise», soutient le DG.
Par ailleurs, nous apprenons sur place que dans le cadre de l’apaisement des tensions, une rencontre tripartite est annoncée, ce jeudi 24 juin 2021 au Plateau entre les responsables syndicaux, le Directeur Général de la société SAPLED et les services du Ministère du Travail pour une séance de conciliation afin de régler ce différend social.
La SAPLED a de nouveaux acquéreurs depuis seulement 2015, avec comme héritage, une situation globale de passifs tant structurels qu’au niveau financier. Les nouveaux actionnaires ont, en dépit des gros risques encourus, fait le choix unilatéral de maintenir l’entièreté des emplois, tout en espérant juguler progressivement les dettes par la relance des performances de l’entreprise.
Au constat, aucun plan de licenciement n’a été exécuté, et la protection des emplois est demeurée une fois de plus une priorité, pour La SAPLED qui est aujourd’hui sur une nouvelle ligne de conduite. Comme toute entreprise, elle a vécu un parcours difficile tout au long de ses trente années d’histoire. Malgré ce passage difficile, la SAPLED continue de répondre aux besoins des consommateurs Ivoiriens de tous âges avec ses différents produits qui continuent de se répandre sur tout le territoire ivoirien.
H.KARA
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