Monsieur le Président,
Une image gaie, celle de deux mains – la vôtre et celle de votre frère aîné Henri Konan Bédié – qui se serrent et partagent la douce chaleur de la fraternité, et qu’accompagnent en même temps vos deux sourires illuminant le visage de chacun de vous, a toujours fait plaisir à voir. Cette image rassure. Elle donne de l’éclat au visage du pays que vous gouvernez, et renvoie surtout au monde ce que le monde attend le plus: le bonheur de la bonne entente entre deux grands leaders politiques incontournables, que rien n’aurait pu longtemps diviser, pour l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire. Tant de fois n’avez-vous pas eu, entre vous ou en public, jadis et naguère, ces beaux moments de complicité gestuelle où votre main attrape la sienne et où vos rires couvrent ces instants !
En nous souvenant de la magnanimité de ce père fondateur, Félix Houphouët-Boigny, permettez-nous de vous dire, Monsieur le Président, qu’en vous voyant dans cette belle et bonne posture de l’homme d’Etat qui en appelle au rapprochement avec son frère aîné Henri Konan Bédié, vous faites bien de tendre à nouveau la main. Vous faites œuvre humaine, utile et nécessaire. Votre geste est, on le voit, celui de la réconciliation de deux grands leaders politiques ayant, au fond, le même rêve de grandeur du pays. Ce geste de rapprochement, tout aussi grand que l’est votre rêve commun pour notre Côte d’Ivoire, ne sera que salutaire pour tous vos compatriotes.
C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous vous félicitons vivement, d’abord de tenir ce cap, important et déterminant, de votre rapprochement de position avec le président Henri Konan Bédié. En le faisant, c’est l’avenir que vous entendez construire et consolider avec lui, et dont le pays attend beaucoup. Au moment où le pays se languit d’étancher sa soif de progrès à tous les niveaux, va-t-on regarder encore plus longtemps le temps se perdre et faire tout laisser en friche, alors même que ce colossal travail de construction tout azimuts de la Côte d’Ivoire attend les forces de progrès que vous représentez, tous les deux ?
Oui, nous partageons votre démarche de rapprochement avec le Président Bédié, parce qu’elle sonne pour nous comme un urgent appel de l’avenir du pays. Cet avenir, que serait-t-il, s’il lui manquait cette volonté politique réaliste que vous avez et que vous exprimez par votre main tendue ?
Le 3ème Pont d’Abidjan, que vous avez bâti, ne porte-t-il pas toujours le nom de votre frère aîné Henri Konan Bédié ? Ce monument à la fois architectural, économique et historique, n’est-il pas, en si peu de temps et presqu’à l’instar de la Tour Eiffel de Paris ou du Pont de San Francisco en Californie, devenu aussi célèbre en Côte d’Ivoire et à l’international, rien qu’à porter cet illustre nom d’Henri Konan Bédié, que vous lui avez donné de bonne volonté et par geste d’affinité et de fraternité ? En aurait-il été de même s’il n’y avait pas eu cette volonté politique réaliste d’être ensemble, que vous portez et que vous exprimer par ce type de réalisation d’infrastructures estampillées du nom de l’un des vôtres ?
Il est donc effectivement grand temps, Monsieur le Président, de vous voir tous les deux, le président Henri Konan Bédié et vous-même, regardez durablement dans la même direction qui indique cet avenir laborieux du pays. Il est surtout aussi déterminant que des forces intellectuelles du progrès vous aident à mieux réaliser votre politique de la main tendue, en vue de réussir à la faire devenir, pourquoi pas, celle des bras ouverts.
Sylvain Takoué