Urgent: 2 ans  déjà  que  Konan Hubert croupit en prison pour avoir dénoncé une exploitation; la grâce  du président Alassane Ouattara seule pour  le sauver

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L’espoir que nourrit la famille et les amis pour voir Konan Yao Hubert, jeune journaliste free-lance abandonné à son sort, est qu’il figure sur la liste des graciés par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, le 6 août 2021. La raison, plus personne autour de lui, y compris lui-même ne croit en la justice ivoirienne. Tant le flou qui entoure sa condamnation consterne, la société civile qui s’est battue afin d’obtenir sa relaxe pure et simple eu égard aux faits qui lui sont reprochés. Mais la face cachée de l’action contre lui était encore dangereusement plus sombre et plus forte.

YAO KONAN HUBERTKonan Yao a été arrêté en août 2019 et condamné à 5 ans fermes de prison.  D’abord  sans soins, il est jugé au tribunal de Bouaké dont l’incompétence territoriale sera constatée (cette ville qui a été le fief de la rébellion armée de septembre 2002 au centre de la Côte d’Ivoire), alors qu’il portait les séquelles de la violence de la gendarmerie de Djekanou. Il sera transféré à la prison de Toumodi où il purge sa peine.

Même le  dernier recours à la Cour de Cassation n’a pas suffit, puisque, Konan Yao Hubert l’a refusé. Simplement parce que pour lui, cela donnerait le même résultat. Résigné, il purge sa peine. Des acteurs de la société civile, dont No Vox-ci ou le Synappci ont même contacté l’association du Barreau Américain (ABA) dans le combat pour  la libération du jeune journaliste free-lance. Ils ont envisagé de saisir le rapporteur spécial de l’ONU pour les Droits de l’Homme, mais le prisonnier Konan Yao Hubert a refusé. Il ne croit pas en la justice, mais au pouvoir des forces qui l’a manipulent. Le 4 Août 2021 sera sa deuxième année en prison.

Petit rappel

Tout s’est passé autour de la dénonciation de la dangerosité de l’extraction minière à N’dakouassikro, sous-préfecture du département de Djekanou, dans le centre de la Côte d’Ivoire en août 2019 à Abidjan. C’est en rapportant la résistance de la communauté villageoise de N’dakouassikro à décider de son avenir et à l’utilisation de ses terres, face à l’activité d’extraction minière de la société Mondiale Mines, que le jeune journaliste free-lance se retrouve de les bras de la prisions.

mine dor itySon incarcération survient donc, après plusieurs mois de conflit social entre la communauté villageoise de N’dakouassikro sous-préfecture du département de Djekanou et les autorités. Notamment la gendarmerie nationale, qui sur ordre venu d’en haut a procédé à une action de représailles devant l’opposition de la communauté  à voir réaliser l’opération d’extraction minière de Mondiale Mine sur sa terre.

Depuis la condamnation du le jeune journaliste free-lance, la menace de se voir envahir par la force de l’ordre pèse sur la communauté villageoise de N’dakouassikro qui vivait paisiblement, avant l’arrivée brusque et inopinée de la société Mondiale Mine sur son sol.

Les terres des populations les plus vulnérables sont convoitées par les plus puissants et cet accaparement des terres agricoles est dévastateur. Alors que la terre représente pour ces communautés, le moyen de subsistance. Les autorités ivoiriennes prennent-elles partie pour les sociétés au détriment de leurs administrés et de l’intérêt général ? Tout porte  à le croire avec le cas du jeune  journaliste free-lance incarcéré et dont personne n’ose parler, même pas, par les cadres de sa région, parce qu’une  multinationale les arrose. Ces représentants du peuple, censés porter la voix des populations, sont silencieux devant  une telle souffrance.

N’dakoussikro, est toujours face à la perspective de perdre ses terres au profit d’une société minière aurifère, car les autorités ont abusé de leur pouvoir par l’intimidation et les arrestations de leaders des jeunes, et l’emprisonnement de Yao Konan Hubert.

Intrusion d’Henriette et voici la déstabilisation sociale..?

grogne mine tongon avec gendarmes1C’est en juin 2018 que  les habitants du village N’dakoussikro, selon les  informations ont appris qu’une société minière, Mondiale Mines dirigée par dame Henriette Lagou a obtenu une autorisation pour ouvrir une mine d’or sur le périmètre de leur village. Ils ont aussi appris que le chef du village a donné son accord sans les consulter. En possession de ces informations, les habitants décident de faire face à l’installation de la mine, sans  un accord  global les  impliquant au préalable. Malgré les intimidations et menaces de la gendarmerie, le village a maintenu son opposition.

En août 2019, les premiers travaux pour la mine commencent. Devant ce fait, le village N’dakoussikro bloque le chantier qui selon des informations en leur  possession occupera au moins, 85,35 hectares de leurs terres. La gendarmerie menace le village et procède à l’arrestation d’un fils du village Konan Yao Hubert, pour avoir rappelé leurs droits aux habitants et commencé à dénoncer le fait.

Il est arrêté, le 4 août 2019. Il est aussitôt jugé et condamné à 5 ans fermes de prison. Alors qu’à ce jour, cette installation de la mine est incompatible avec le travail agricole. Les paysans perdent leurs terres avec l’utilisation des produits chimiques comme le mercure et le cyanure, selon des experts contactés.

novoxA l’observation, les contrées partout le monde, où de telles exploitations des mines sont installées, une grande instabilité sociale s’en suit. Une mine entraine une grande désorganisation sociale.

Devra-t-on saisir  le président de la république de Côte d’Ivoire, le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, à l’effet de mettre un terme à la  situation de ce jeune journaliste-freelance, Hubert Konan ? Nous le faisons alors. Seule, la grâce présidentielle d’août 2021 pourrait être salutaire.

HERVE MAKRE

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